06 Jan

Martin Malvy : une décision mûrement réfléchie

Fin du suspens. Depuis des semaines, le landerneau politique s’interroge. Martin Malvy va-t-il être candidat ? Le président sortant sera-t-il sur la ligne de départ des Régionales de décembre 2015 ?

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

La décision est prise. Martin Malvy arrête. Son mandat actuel sera le dernier (lire ici notre article « Martin Malvy ne sera pas candidat aux élections régionales de 2015″, sur France 3 Midi-Pyrénées).

Martin Malvy occupe son fauteuil depuis mars 1998. Il restera le dernier président de Midi-Pyrénées. Il ne participera pas à la compétition électorale qui accompagne la fusion avec le Languedoc-Roussillon.

Martin Malvy a reçu des appels téléphoniques lui demandant de continuer. Sur Facebook, des soutiens se sont mobilisés. Pour des socialistes et ses alliés radicaux, il est le seul candidat capable de maintenir la future SuperRégion à Gauche. Président de Région le mieux élu de France en 2010, Martin Malvy dispose d’une véritable équation personnelle. Des communes ont voté à plus de 80% pour lui aux dernières régionales. Certaines ont même atteint le seuil des 100 % !!! Des voix de droite se sont portées sur une personnalité (re)connue pour sa bonne gestion et sa maîtrise des dossiers.

Malgré cela, Martin Malvy est resté insensible aux appels du pied.

Sa majorité et même l’opposition lui reconnaissent une capacité de travail hors du commun. Des capacités intellectuelles et une vivacité d’esprit « bluffantes ». Mais Martin Malvy va fêter le 24 février prochain ses 79 ans. Le président de la Région le répète. Les Malvy vivent vieux et vieillissent bien.

Néanmoins, Martin Malvy a conscience que son état civil est problématique.

A ces raisons personnelles s’ajoutent des considérations politiques.

Les élections régionales vont se dérouler sur un nouveau territoire. La fusion « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon » dessine une « géographie » inédite. Du côté de l’Aude et du Gard, le Front National est fort. Le PS divisé. Qu’il s’agisse des électeurs ou des fédérations socialistes, c’est un autre univers. Martin Malvy laboure depuis des décennies Midi-Pyrénées. Il en connaît les contours et les détours. Le Languedoc-Roussillon, c’est une terre de mission.

De plus, le contexte national n’est pas celui de 2010.

C’est le PS qui est au pouvoir. Nicolas Sarkozy n’est plus l’agent électoral de la gauche. Martin Malvy bénéficie d’une vraie notoriété dans le Gers ou le Tarn. En revanche, vers Perpignan, c’est d’abord son dossard socialiste qui risque de sauter aux yeux. Martin Malvy dispose d’un bouclier sur ses terres. Dans l’autre partie de la nouvelle région, il est exposé aux flèches d’un vote sanction.

Martin Malvy ne peut ignorer ces risques. La campagne de 2015 va être difficile. Cette (més)aventure peut gâcher la fin de sa carrière politique. Le président sortant a accompli un joli parcours : ancien ministre, député, maire, conseiller général, président de Région. Une nouvelle candidature peut devenir la candidature de trop.

Martin Malvy n’est pas le seul à le penser. Sa femme, Brigitte, fait la même analyse. Elle a longtemps plaidé pour une décision raisonnable. Raisonnable et raisonnée.

Cela fait des mois (avant l’été dernier) que Martin Malvy réfléchit. Avec son entourage proche, il a pesé le « pour » et le « contre ». Il a notamment évoqué le sujet avec Laurent Fabius. Au moment de la réforme territoriale, il a annoncé à André Vallini (secrétaire d’Etat à la Réforme territoriale) sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat. Mais, peu de temps après, il lui a téléphoné pour lui demander d’oublier leur conversation.

Prudence ou hésitation ? Une chose est certaine.

Il y avait de quoi hésiter.

Pour Martin Malvy, la Région c’est sa Vie et sa Vie c’est la Région.

Des parapheurs signés après minuit. Des centaines de kilomètres par semaine. Des journées qui dévorent les soirées. Pour Martin Malvy, quitter l’hôtel de Région est plus qu’une décision politique. C’est une rupture existentielle.

Malgré tout, un de ses amis le trouve, selon ses mots, serein.

La sérénité des décisions murement pesées.

 

Laurent Dubois

 

 

 

04 Juin

Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon : castagne au menu

Les fourchettes se mettent à gauche. Les couteaux se placent à droite. Les voitures françaises roulent en sens inverse des véhicules anglais. Le Coca-Cola ne se mélange pas avec le foie gras. Dans la vie, il existe des principes sacrés. Ils sont immuables et incontournables. La liste de ces dogmes intangibles contient désormais un précepte politique.

Tous les citoyens de France et de Navarre, tous les albigeois, montalbanais et tarbais sont priés de partager une conviction : point de salut en dehors de grandes régions. Pas de croyance sans pratiquant. La présidence de la République a donc décidé de graver cette belle conviction dans les faits.

Mardi dernier, François Hollande a annoncé une réforme territoriale. A coup de ciseau, il propose de retailler la carte régionale. Midi-Pyrénées se retrouve avec une façade méditerranéenne. Le tracé de la nouvelle région s’étend des plaines gersoises jusqu’aux plages montpelliéraines.

Motif de cette fusion-acquisition entre Toulouse et Nîmes : les kilomètres carrés. Les cerveaux surpuissants de l’Elysée le disent. C’est donc forcément pertinent. La France souffre de régions trop petites. Elles ne sont pas de dimension européenne. Pour trouver le chemin de l’Emploi et de la Croissance économique une seule solution : de l’espace.

Des mauvais esprits peuvent toujours rappeler que des länder allemands et des régions espagnoles sont plus petits que l’actuelle Midi-Pyrénées. Cela ne les empêche pas de lutter efficacement contre le chômage et de faire décoller les carnets de commandes des entreprises. Des langues perfides sont même capables de souligner une évidence. L’attractivité et les performances des territoires sont liées à la législation fiscale et sociale. De l’autre côté du Rhin, l’empire BMW repose sur l’utilisation intensive de travailleurs de l’Est. L’absence de smic et la souplesse des licenciements ne sont pas des données géographiques. D’ailleurs, il n’est pas évident que ce genre d’exemple fasse rêver les midi-pyrénéens et les lorrains. Mais peu importe.

Le mouvement est une vertu absolue. Les cyclistes le savent bien. Il suffit d’arrêter de pédaler pour « manger » du gravier. La Réforme c’est l’Alpe d’Huez des présidents. Touché à la carte de France, retoucher les régions est une épreuve noble. Elle est censée conférer l’aura des grimpeurs.

Mais François Hollande pédale plutôt dans la « choucroute ». Les alsaciens peuvent apprécier cet hommage à une spéciale locale. En revanche, pour les mangeurs de cassoulet, la recette n’est pas vraiment appétissante. Pas de critère convaincant. Les ciseaux passent et l’intelligibilité trépasse.

Pourquoi l’Aquitaine reste seule ? Pourquoi le Pays de Loire ne rejoint pas son port d’attache naturel, la Bretagne ? Pourquoi ne pas avoir choisi une approche plus fine ? On sait bien que Millau est tournée vers Montpellier et une partie de Gers vers l’Aquitaine.

Les raisons de ce brouillard sont limpides. La grosse voix d’un président de Région ou les intérêts d’un ancien premier ministre expliquent des choix incompréhensibles. La « Réforme » ressemble à une motion de synthèse d’un Congrès socialiste. Une mauvaise synthèse. De nombreux élus PS sont furieux et sortent les fourches.

L’annonce faite par François Hollande n’est que le début du commencement. Les albigeois ne sont pas encore sous le même toit que les nîmois. La découpe des régions suppose une loi. L’Assemblée et le Sénat (qui probablement va (re)basculer à droite en septembre prochain) vont entrer dans la danse. Ca va swinguer. François Hollande va gouter à un plat typiquement toulousain : la castagne.

Laurent Dubois

13 Déc

Elections Européennes : Bové en danger, verdict samedi

José Bové ©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

José Bové©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Le verdict va tomber. José Bové est sur le billot. Il risque de perdre la tête de liste pour les prochaines européennes. Samedi après-midi, Europe-Écologie va trancher. D’après un cadre national d’Europe-Écologie,

« il y a un danger important. Il existe une grosse pression interne pour éliminer José Bové ».

Le péril vient de l’intérieur. José Bové sera, en toute hypothèse, sur l’affiche électorale. En octobre dernier, les militants ont voté pour lui. Mais une candidate est en embuscade. Catherine Grèze a été qualifiée dans le collège féminin.

On connaît les deux premiers noms des candidats Europe-Écologie. Mais l’essentiel est ailleurs. La place de n°1, la tête de liste, est un passeport pour Bruxelles. C’est beaucoup moins évident pour le « malheureux » numéro 2.

D’après un élu Europe-Écologie,

« être numéro 1 c’est avoir 90% de chances d’être élu et numéro 2 à peine 10% ».

La dernière récolte électorale a été une excellente cuvée pour Europe-Écologie. Les écolos ont fait un score historique. En interne, personne ne croit à ce nouvel exploit. Dans un contexte d’euro-phobie, après des législatives décevantes et avec un bilan gouvernemental terne, l’horizon est sombre.

L’entourage de José Bové a conscience de cela. La tête de liste est vitale.

La tribu Écolo est une tribu cannibale. Elle dévore ses enfants. La notoriété et le bilan européen de José Bové ne le protègent pas. L’ancien démolisseur de Mac Do est devenu un vice-président de la commission agricole connaissant ses dossiers. Il passe son temps à Bruxelles ou Strasbourg. Beaucoup d’euro-députés français perçoivent leurs indemnités et restent les sabots dans le terroir hexagonal. Ce n’est pas le cas de José Bové.

Mais cette qualité devient un handicap. Comme le reconnaît un de ses proches,

« José ne cultive pas les réseaux militants. Ce n’est pas un homme de parti ce qu’il peut payer. Il est fragilisé ».

Sa concurrente, Catherine Grèze n’a pas commis cette erreur. A la différence de José Bové, elle est adhérente à Europe Écologie. Mais surtout, elle est très présente en interne. Elle bénéficie de soutiens qui relaient un argument arithmétique. L’euro-députée a été mieux élue, dans le collège femme, que José Bové du côté des hommes. Les partisans de la figure du Larzac répondent : impossible de comparer l’incomparable. José Bové avait, en face de lui, plus de compétiteurs. 8 au lieu de 3 pour Catherine Grèze. Le score est moins bon. Mais la victoire est plus forte.

Ces passes d’armes annoncent, samedi, une rude confrontation.

L’ambiance au sein d’Europe Écologie est explosive. Le congrès de Caen, fin novembre, s’est mal passé. Un cadre national d’Europe Écologie n’hésite pas à parler de

« l’explosion de la majorité. La désignation des têtes de listes, surtout en PACA, précipitant l’explosion ».

Le sort de José Bové est aussi lié à ce climat hostile. Un jeu de billard à plusieurs bandes (organisées) va peser sur le jeu de chaises musicales de samedi. Ces dernières heures, le rapport de force à évoluer. Les soutiens de José Bové sont plus confiants. Une prise de conscience s’opère dans les rangs des militants. Bové reste une personnalité emblématique. Difficile de la déboulonner. Mais, comme le précise un praticien des arcanes écolos, « en conseil fédéral tout est possible. Surtout du côté des minoritaires ». Bref le suspens demeure.

Couac – un Bové sacrifié – ou Encore – un Bové tête de liste.

Réponse samedi vers 16 heures

 

Laurent Dubois

07 Oct

Exclusif Municipales 2014 : à Castres, le maire Pascal Bugis laisse la porte ouverte au FN

Dans moins de 6 mois, les castrais vont prendre le chemin des urnes. A Castres, comme ailleurs, les municipales sont au bout de la route. Le maire actuel, Pascal Bugis, reste, pour le moment, sur le bas côté.

Stop ou encore. Il faut attendre. Pascal Bugis n’a pas décidé d’embrayer sur un troisième mandat. Pour le moment,officiellement, il n’a pris « aucune décision ». Il est « dans une phase de réflexion ». L’action viendra plus tard. En attendant, le maire sortant se dit en mode cogitation et observation.

Il se présente comme un « spectateur désolé ». Il dénonce une « coalition régionale qui n’est pas faite pour aider Castres ». Derrière ce (re)sentiment général pointe une amertume particulière. Pascal Bugis ne cite pas l’autoroute « Castres-Toulouse ». Mais on devine qu’il vise les atermoiements gouvernementaux et les contorsions des élus régionaux.

Pascal Bugis, maire DVD de Castres

Pascal Bugis, maire DVD de Castres

Pascal Bugis doit, selon ses mots, « se battre éternellement contre des moulins à vents ». L’avocat de profession veut bien continuer à défendre sa ville. Mais, face à l’obstruction de la partie adverse, il ressent l’appel du barreau. Il évoque, sans donner de détail, un possible retour à la vie civile.

En politique, il faut savoir se faire désirer. Le scénario « retenez-moi ou ce sera un malheur pour vous et votre ville » est un classique. Pascal Bugis mime une vraie-fausse retraite anticipée. Il entretient artificiellement le suspens.

Toutefois, son dépit semble sincère. Le maire de Castres paraît agacé et même affecté par les pesanteurs et les lourdeurs qui pèsent sur sa ville.

En revanche, un abandon en rase campagne ne cadre pas. Pascal Bugis parle facilement, comme n’importe quel candidat déclaré, de son éventuelle liste. Il ne livre pas de noms. Il donne toutefois des indications.

« Si demain un représentant du FN se reconnaît dans mon programme, je ne sais pas quelle sera mon attitude »

Sur le terrain, il « entend un vrai, vrai ras-le-bol ». Il constate surtout que, « dans la population, le FN est vécu comme une solution« . Le Front National « véhicule un discours qui est entendu par la population et qui correspond à une attente ».

Dans ce contexte, Pascal Bugis s’interroge : « si demain un représentant du FN se reconnaît dans mon programme, je ne sais pas quelle sera mon attitude ».

Cette interrogation est, en réalité, un début de réponse.

A LIRE AUSSI : les nombreuses réactions politiques à cette déclaration

La porte n’est pas fermée. Elle est donc ouverte. Pascal Bugis n’envisage pas un accord avec le FN. Mais des ralliements sont possibles.

Pascal Bugis justifie cette ouverture politique par un refus des clivages idéologiques. « Dans une ville de 45 000 habitants, il faut des discussions franches, ouvertes, cordiales ». Des discussions qui dépassent les frontières partisanes.

Pascal Bugis peut accueillir le FN. Mais il ne rejette pas le Front de Gauche. En 2008, son représentant, Philippe Guerineau a éliminé le PS au premier tour. Il s’est maintenu au second grâce à une triangulaire.

Pascal Bugis rappelle qu’il a su cohabiter avec le représentant castrais de Jean-Luc Mélenchon : « j’ai tenu compte à plusieurs reprises des propositions de Philippe Guerineau. J’ai parfois orienter mon action en fonction de ses critiques ». Avec le Front de Gauche, pas d’appel du pied ou de main tendue. Mais une oreille attentive.

A Castres, le ballon d’essai devient un sport municipal. Dans la ville du CO, les références au Front de Gauche permettent de masquer un marquage. Le marquage du Front National.

Laurent Dubois

26 Juin

Christine de Veyrac investie par l’UDI. Et maintenant ?

Un tweet attendu. Mardi 25 juin, à 21 h 37, le compte Twitter de l’UDI 31 a annoncé l’investiture, pour les municipales toulousaines, de Christine de Veyrac.

Ce mercredi matin, un communiqué met un terme à des semaines de spéculations et de manœuvres de couloirs. Beaucoup en doutaient. Certains (notamment le sénateur Châtillon) ont essayé de l’empêcher. Désormais, c’est fait.  Christine de Veyrac porte le dossard UDI.

Et maintenant ?

L’investiture n’était pas évidente. Le plus dur est devant. Au sein même de l’UDI 31, ses soutiens reconnaissent le manque de notoriété de leur candidate. Christine de Veyrac est plutôt bien servi dans les médias. Elle bénéficie d’une exposition médiatique appréciable. Membre de la Fondation de la Dépêche du Midi, elle profite notamment de l’attention bienveillante du quotidien régional. Mais, en revanche, dans la rue, les toulousains découvrent son visage. Dans les prochains jours, elle va devoir cultiver, enraciner son image. Ça tombe bien. D’après son entourage, Christine de Veyrac adore les marchés et le contact avec les électeurs. Autre chantier.

Après l’affiche et l’affichage, le son et le programme. Pour installer sa candidature, Christine de Veyrac va devoir parler aux toulousains. Elle s’exprime déjà sur les risques de crue de la Garonne ou le concours d’entrée à l’école d’infirmière de Purpan. Désormais, place aux idées et aux projets. Les toulousains ressemblent aux albigeois et aux montalbanais. Ils ne votent pas pour un commentateur. Ils espèrent, pour leur ville, un gestionnaire et, si possible, un visionnaire. Christine de Veyrac est particulièrement attendu sur ce terrain. Elle a perdu certains soutiens qui lui reprochaient un manque de travail, une absence de projet. Elle va devoir démonter ces accusations et démontrer sa capacité à être une « vraie » candidate.

L’investiture de Christine de Veyrac ne couronne pas une candidate. Elle marque le début du commencement d’une candidature.

Laurent Dubois

10 Avr

Feuilleton TLT : saison 2, les magistrats financiers

Nouveau feuilleton TLT. Le groupe « Osons Midi Pyrénées » relance son offensive. Les élus régionaux d’opposition veulent obtenir, depuis des semaines, des explications sur le Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) signé entre la télévision locale et la Région Midi-Pyrénées. Pour parvenir à leur fin, ils ont saisi, en février dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Faute de réponse, « Osons Midi-Pyrénées » se tourne vers la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA). Objectif, d’après Élisabeth Pouchelon, « obtenir les courriers entre TLT et le CSA au sujet du COM signé avec Martin Malvy« . D’après nos informations, le CSA planche bien sur le dossier TLT. Vendredi prochain, le 12 avril, le président de la télévision toulousaine, René Grando, doit se rendre à Paris afin de fournir des explications à l’autorité de régulation. En attendant, l’opposition régionale justifie son initiative par la lenteur de la procédure. Pour Jacques Thouroude, président du groupe « Osons Midi Pyrénées », « cela fait pas mal de temps qu’une demande est partie au CSA ». Il s’estime  » en droit de passer à la vitesse supérieure ». Le conseiller régional UMP considère que « l’argent public est de plus en en plus rare et de moins en moins cher ». Dans ce contexte de crise, l’attribution d’une enveloppe régionale au profit de TLT suppose « une transparence qui n’existe pas actuellement ». Visiblement Jacques Thouroude est motivé. Avec son groupe, il ajoute une nouvel « étendard » à sa « croisade ». : la Chambre Régionale des Comptes. Encore une fois, il s’agit d’interpeller les autorités de l’Etat sur le contenu et les modalités du COM liant la Région Midi-Pyrénées à une télévision locale dont le capital appartient principalement à la mairie de Toulouse et au groupe La Dépêche. Le versement,en 2012, de 500.000 euros (premier tiers d’un budget triennal s’élevant à 1 million 5) est particulièrement visé par l’opposition régionale. L’entrée en scène des magistrats financiers intervient dans un contexte particulier. TLT risque de perdre un de ses piliers. Le groupe La Dépêche envisage de racheter Sud Radio. Cette acquisition impose un choix. Une radio, un quotidien régional et des parts dans une télévision locale. Tout cela sur la même zone géographique. Ça fait beaucoup. Au regard de la Loi, c’est même trop. Un texte de 1986 interdit une telle concentration. Entre TLT et Sud Radio, l’avenue Jean Baylet doit arbitrer. D’ailleurs, c’est fait. L’abandon « volontaire » de la régie publicitaire de la télévision toulousaine répond aux contraintes juridiques qui pèsent sur les épaules de Jean-Michel Baylet. Un retrait pur et simple du capital de TLT est hypothétique.  La législation peut , potentiellement, tolérer un actionnariat « dormant ». Néanmoins, le groupe La Dépêche peut avoir envie de se concentrer sur Sud Radio. Un tel désengagement serait un sérieux coup dur.  Il constituerait un « casse tête »pour l’actionnaire principal de TLT : Pierre Cohen. Difficile d’augmenter sa participation. À quelques mois des municipales, l’opportunité d’une telle dépense alimenterait les critiques. Pas évident de trouver un remplaçant. La télévision locale n’est pas, pour les investisseurs, un produit attractif. Un faible taux d’audience, un budget dans le rouge, des perspectives de développement nébuleuses et une image dégradée (en raison de ses difficultés à se doter d’un nouveau PDG), TLT est « démonétisée ». Un seul rayon de lumière dans un ciel plombé. Rien n’est fait.  Les parts de La Dépêche dans le capital de TLT ne sont pas encore à vendre. Jean-Michel Baylet n’a pas encore Sud Radio dans son escarcelle. Le patron de La Dépêche a déposé une offre de rachat. Mais il a, en face de lui, des concurrents. On parle de négociations et d’une entente possible avec un autre candidat : Bernard Tapie. Il reste néanmoins encore en course d’autres offres. Notamment celle du groupe TF1.  Jean-Michel Baylet a aussi, en coulisse, quelques adversaires. Quelle que soit l’issue de l’aventure Sud Radio, une chose est sure. L’avenir de TLT est étroitement lié au destin de la radio sudiste.

LD

14 Mar

Exclusif : Martin Malvy écrit à François Hollande

Une dédicace qui peut servir de titre. Martin Malvy publie un nouveau livre. Il sera en librairie le 28 mars. Sur la couverture, les lecteurs liront « Pour décoincer la France. Décentralisons ! ». En réalité, avant le sommaire, sept mots résument l’esprit de l’ouvrage : « A François Hollande, président de la République ». Les 94 pages éditées chez Privat sont écrites à deux plumes, avec l’économiste Nicolas Bouzou. Elles prennent la forme d’un dialogue et dépassent le cadre d’une interpellation de l’actuel Chef de l’Etat. Des références historiques, une réflexion et des propositions tirées de l’expérience de Martin Malvy rythment les trois chapitres du livre. Le financement des lycées, les TER, les absurdités du centralisme ou la zone économique de Lachappelle-Auzac dessinent un entrelacs d’anecdotes, de chiffres et de diagnostics. Néanmoins, François Hollande est au centre du texte. Son gouvernement prépare un nouvel acte de la Décentralisation. Martin Malvy intervient dans le débat. L’ancien député du Lot défend ses « amendements ». Cohabitation entre les régions et les métropoles, extension du « droit d’expérimentation », Martin Malvy défend sa conception d’une « République véritablement décentralisée ». Il le fait avec une vraie liberté de ton. Décentralisateur dans l’âme, « régionaliste » par nature, le président de la Région Midi-Pyrénées met en garde. Il prévient ses « amis » parlementaires. Ils doivent être à la hauteur des enjeux et conscients de leur responsabilité. « Si conformismes, lobbying et conservatismes faisaient échouer la réforme alors cela en serait fini pour trente ans ». Martin Malvy n’hésite pas à fixer une obligation de résultat. Il attend « que les Régions deviennent « chef de file » en matière économique. De la réponse apportée (à cette question) dépend le succès de la réforme annoncée par François Hollande ». A bon entendeur…

Martin Malvy, Nicolas Bouzou, Pour décoincer la France. Décentralisons ! Editions Privat. A paraître le 28 mars.

Editions Privat

Exclusif : Martin Malvy écrit à François Hollande

Une dédicace qui peut servir de titre. Martin Malvy publie un nouveau livre. Il sera en librairie le 28 mars. Sur la couverture, les lecteurs liront « Pour décoincer la France. Décentralisons ! ». En réalité, avant le sommaire, sept mots résument l’esprit de l’ouvrage : « A François Hollande, président de la République ». Les 94 pages éditées chez Privat sont écrites à deux plumes, avec l’économiste Nicolas Bouzou. Elles prennent la forme d’un dialogue et dépassent le cadre d’une interpellation de l’actuel Chef de l’Etat. Des références historiques, une réflexion et des propositions tirées de l’expérience de Martin Malvy rythment les trois chapitres du livre. Le financement des lycées, les TER, les absurdités du centralisme ou la zone économique de Lachappelle-Auzac dessinent un entrelacs d’anecdotes, de chiffres et de diagnostics. Néanmoins, François Hollande est au centre du texte. Son gouvernement prépare un nouvel acte de la Décentralisation. Martin Malvy intervient dans le débat. L’ancien député du Lot défend ses « amendements ». Cohabitation entre les régions et les métropoles, extension du « droit d’expérimentation », Martin Malvy défend sa conception d’une « République véritablement décentralisée ». Il le fait avec une vraie liberté de ton. Décentralisateur dans l’âme, « régionaliste » par nature, le président de la Région Midi-Pyrénées met en garde. Il prévient ses « amis » parlementaires. Ils doivent être à la hauteur des enjeux et conscients de leur responsabilité. « Si conformismes, lobbying et conservatismes faisaient échouer la réforme alors cela en serait fini pour trente ans ». Martin Malvy n’hésite pas à fixer une obligation de résultat. Il attend « que les Régions deviennent « chef de file » en matière économique. De la réponse apportée (à cette question) dépend le succès de la réforme annoncée par François Hollande ». A bon entendeur…

Martin Malvy, Nicolas Bouzou, Pour décoincer la France. Décentralisons ! Editions Privat. A paraître le 28 mars.

Editions Privat

14 Juin

« Castres-Toulouse » sur la route des législatives

A élection nationale, dossiers nationaux. Le principe semble clair. Évident. Et pourtant… A priori, les législatives sont tournées vers les enjeux hexagonaux. Application ou contestation du programme présidentiel. Critique ou soutien des premières mesures d’un gouvernement sorti des urnes un mois auparavant. Les candidats sont des étiquettes ambulantes.

Des portes voix de l’opposition ou de la majorité. Leurs élections se fait sur leurs dossards. Des dossards aux couleurs de leurs partis. Ils le savent. Ils agissent en conséquence. Néanmoins, le local a aussi sa place. Exemple dans le Tarn et la Haute-Garonne. Un projet autoroutier concerne les deux départements et trois grandes collectivités locales (deux conseils généraux et la Région). L’Etat est également autour de la table. La préfecture mène concertation et études.

Un collectif – opposé au projet – fait entrer dans la danse les candidats aux législatives. Trois circonscriptions sont concernées. Les 3eme et 10eme de Haute Garonne. La 3eme du Tarn. Les concurrents en piste sur ces trois « circos » ont reçu un questionnaire. Analyse du projet. Solutions alternatives. Ils ont passé, par écrit, un Grand Oral. Tous ne se sont pas prêtés au jeu. Bernard Carayon – député tarnais sortant – n’a pas sorti sa plume. En revanche d’autres personnalités ont renvoyé leur réponse. La quasi-totalité des candidats interrogés affirme son hostilité Au-delà des étiquettes partisanes, une ligne domine. OUI au désenclavement du Sud du Tarn. Oui à un aménagement de la liaison « Castres-Toulouse ». Non à un projet autoroutier bien trop cher et qui ne sera jamais rentable. Des arguments écologiques fleurissent aussi. Mais la tonalité générale est : Attention « sortie de route ». Le projet conduit – directement – dans un fossé financier. Ce « micro » sondage est ambigu. Le député vote les lois. Il siège en commission. Son travail de législateur est à des « kilomètres » de la construction d’une autoroute. Le maire de Verfeil – commune qui se trouve sur le tracé – ou le président du Conseil Général du Tarn – dont le budget est visé – sont des acteurs du projet. En revanche, les futurs députés sont de simples spectateurs engagés. Ils peuvent prendre publiquement position. Bien évidemment. Représentants de la Nation, ils sont aussi les élus d’un territoire. Il est normal qu’ils se soucient des impôts locaux et de l’aménagement de leur coin de France. Néanmoins, concrètement, leur action se limite à du lobbying. Ils peuvent décrocher leur téléphone.

Décocher une question écrite ou une interpellation en séance publique. Pas de cumulard dans la liste. Un des candidats de la 10eme de Haute-Garonne, Kader Arif, est…ministre. En cas de victoire, c’est son suppléant qui siégera. Une des deux finalistes –Linda Gourjade – a été conseillère régionale. Mais on reste dans le billard à plusieurs bandes.  Dans un jeu d’influence.

07 Juin

« Jeunes et addictions : comment agir », c’est samedi 9 juin à 11h30 dans La Voix est Libre.

Voir l’émission

Cette semaine à Toulouse se sont tenues les journées Addiction et Précarités.
Acteurs sociaux et médicaux de toute la France s’y sont retrouvés pour discuter de ces problématiques.

Parallèlement une étude européenne place la France en bas de classement concernant le niveau d’addiction des jeunes.
La Voix est Libre prolonge ce débat.
Quelles addictions chez les jeunes de notre région ? Quelles causes et quelles remèdes ? Que peuvent les pouvoirs publics ?

Avec nous pour répondre à ces questions :
Martine Lacoste, vice-présidente de la fédération Addiction Association Clémence Isaure et Guillaume Sudérie directeur de l’observatoire régional des drogues et de la toxicomanie.

Laurent Dubois, notre politologue nous éclairera sur les lois en vigueur et posera la question de l’action des politiques dans ce secteur.