21 Mai

Regards sur la présidentielle – revoir l’émission

Les dernières cartouches dans les états-majors parisiens seront tirées le 4 mai. François Hollande, comme le président candidat, Nicolas Sarkozy se retireront pour mieux apparaître le 6 mai au soir sur les écrans de télévisions dès 20 heures. Pendant ce temps là, les équipes de France 3 ont vécu cette campagne avec les hommes et les femmes qui, en deux dimanches ont décidé du sort politique de la France pour 5 ans.

C’est ainsi que les journalistes de la rédaction de France 3 Midi-Pyrénées et le documentariste Jean-Louis Cros ont observé cette bataille électorale depuis plusieurs semaines. Ils nous livrent un documentaire de 52mn, grand témoin de ce moment particulier de la vie politique française.

1ère partie – « Mon Village à l’heure des Présidentielles »
Documentaire à Vielmur sur Agoût (Tarn)
Réalisateur : Jean-Louis Cros
Co-production France Télévisions et Dimson

A Vielmur-sur-Agoût, bourg du pays castrais, les esprits s’échauffent ! Au bar « Chez Angel » on ne se restreint plus au championnat de foot, au tabac-presse du lotissement on ne se limite plus aux résultats du Loto ; partout, dans les familles, à la sortie de l’école il n’est en effet question que d’un sujet : « Qui le 6 mai ? » Pourtant, ces débats conservent humour et retenue ; car l’on sait
bien ici, loin des sectarismes et des promesses grandiloquentes, que la vie ne sera pas vraiment chamboulée, quel que soit le résultat ! On s’engueule, on rit aussi mais on reste amis.
C’est ce bouillonnement drôle et sérieux à la fois, cette effervescence populaire que Jean-Louis Cros, réalisateur tarnais a saisi au travers de quelques figures Vielmuroises suivies dans leur quotidien, de leur maison à leur travail en passant par le bistrot du village… Un peu comme le miroir en réduction de ces grandes fièvres présidentielles que vit, tous les cinq ans, la France ordinaire.

Voir ou revoir l’émission

19 Avr

Mélenchon dans le texte

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, place du capitole à Toulouse

Deux tarnais à Toulouse. Bernard Cottaz-Cordier et Alain Dussel viennent du département de Jaurès. Ils sont dans la Ville Rose pour brandir un drapeau rouge. Celui du Front de Gauche. Place du Capitole, ils attendent Jean-Luc Mélenchon. Avant le début du meeting, derrière la scène, ils racontent leurs parcours. Alain Dussel a découvert Mélenchon dans les livres. Cet ancien instituteur a suivi de conseil de lecture de sa femme. Elle lui conseille le best-seller de « Méluche », « Qu’ils s’en aillent tous ». Il le lit. Et, depuis, ce « vétéran » des manifs – 95, 2003, contre le TCE, pour les retraites – suit Mélenchon. Pour lui et son camarade, « il faut prendre les places pour prendre toute sa place ». Leur présence sur celle du Capitole est un moment politique fort. Ils sont enthousiastes. Les hauts parleurs, les drapeaux et la musique aiguisent leur ardeur. Mais ils n’ont pas attendu le pavé toulousain pour entrer en campagne. Une campagne qu’ils jugent dynamique. Il ne « faut pas dire que la campagne intéresse personne. Tous les jours, dans le Tarn, des dizaines d’assemblées citoyennes se réunissent ». D’après eux, ce mouvement est profond. « A Massaguel, un village de 350 habitants, une assemblée citoyenne a réuni 50 personnes ». Pour Bernard Cottaz-Cordier, « c’est du jamais vu ». Alain Dussel explique ce succès : « on parle de tous les sujets. En toute liberté ».

LD

14 Mar

François Hollande : le début de la Fin ?

François Hollande à Toulouse le 11 février 2012Dans les chaumières « ordinaires », les rêves sont faits de sable fin et de cocotiers. De vacances éternelles et de gains au Loto. Chez les Sarkozy, les songes sont plus austères. Ils prennent la forme de courbes. De chiffres. Nicolas Sarkozy espère la fin d’un cauchemar. Depuis des lustres, il est étendu sur un lit d’orties. Semaines après semaines, de mauvais sondages agressent son épiderme. Depuis des mois, le président sortant espère un baume salvateur : la fin de l’hégémonie sondagière de François Hollande. L’espoir est devenu réalité. Deux études d’opinions mettent fin à une longue série noire. Nicolas Sarkozy devance son rival socialiste. L’avance est modeste. Un point. Ce qui correspond à la marge d’erreur d’un sondage. Ce résultat est surtout extrêmement laborieux. Un téléthon, des centaines de kilomètres aux six coins de l’Hexagone et cinquante mille militants dans un meeting géant ont été nécessaires. Peu importe. L’impact psychologique est fort. Un air de Requiem flottait sur l’Elysée. Un hymne à la Joie fait entendre sa petite musique. Devant les micros, Nicolas Sarkozy ne sort pas trompettes et tambours. En coulisse, c’est la grosse caisse. Il exulte. IFOP confirme sa stratégie. Marque une rupture. Après une rase campagne, Nicolas Sarkozy croît à une reconquête. Les sondages défavorables glissaient sur lui. Il ne les lisait pas (sic). Ne s’en souciait pas (sic). En revanche, les bons sonnent la charge. Dans son esprit, c’est le début de la Fin pour François Hollande. Cet enthousiasme est, en partie, justifié. Dimanche dernier, à Villepinte, il a sorti une munition performante. Perforante. Ses boulets rouges contre l’Europe du Libéralisme et de l’Immigration sont puissants. Ce tir de barrage (non à Schengen, non à la concurrence déloyale) lézarde les murs du FN. Et fait même trembler ceux du Front de Gauche. Une « euro-allergie » infecte profondément le corps électoral. Nicolas Sarkozy renforce ses défenses immunitaires en la stimulant. Le frémissement des sondages ressort de fibrations « telluriques ». Le candidat exploite la faille qui sépare l’Europe des couches populaires. Cela étant, la remontée de Nicolas Sarkozy n’est pas uniquement liée à une dynamique de campagne. Certes, le sortant marque des points pendant que son adversaire fait du surplace. Nicolas Sarkozy avance un thème fort alors que François Hollande piétine. Avec, par exemple, un superbe « piaffé » : la suppression du mot « race » de la Constitution. Néanmoins, le décalage entre l’activisme sarkozyste et la torpeur hollandaise, n’explique pas tout. En fait, Nicolas Sarkozy profite de la force de François Hollande. Le socialiste occupe une position ultra dominante. Au second tour, il écrase son concurrent. Neuf points le place largement en tête. Cette supériorité est handicapante. Elle affaiblit le « vote utile ». Le petit point récupéré, au premier tour, par Nicolas Sarkozy ne lui appartient pas totalement. Il est lié à un effet de « vases communicants ». Un Mélenchon qui monte, c’est un Hollande qui baisse. Et, au final, c’est un Sarkozy qui « décolle ». L’hirondelle de l’IFOP est donc loin d’annoncer un printemps. Une hirondelle qui, d’ailleurs, a les reins fragiles. Après sa publication, des études contraires ont fleuri. Mais, surtout, elle peut avoir un effet paradoxal. Face à un renforcement de Nicolas Sarkozy, le peuple de Gauche peut faire front commun. Cette hypothèse, parfaitement plausible, est mauvaise pour Jean-Luc Mélenchon. Mauvaise pour Nicolas Sarkozy. Bonne pour François Hollande. La situation politique actuelle est parfaitement évidente. Une évidence aussi vieille que le scrutin majoritaire : le Malheur des Uns fait la Victoire d’un Autre.

01 Fév

Le Béarnais sauce Tarnaise

François Bayrou est dans le Tarn. Le temps d’une journée, il baigne dans le « jus » du département. Visites d’usines, discussion avec des étudiants et halte déjeuner chez Philippe Folliot sont au menu. Au pays de Jaurès et ailleurs en France, le Béarnais est en « lévitation ». Il est porté par les sondages. Semaines après semaines, il s’est installé sur un petit « nuage ». Il a pris de la hauteur et surplombe le « marais » des « outsiders ». L’horizon parait dégager. Lumineux. François Bayrou est bien parti pour faire la pluie et le beau temps en mai prochain. C’est lui qui, probablement, déchainera la foudre ou éclaircira le ciel au second tour.  Grace à son « baromètre » électoral, il pèsera sur la « météo » des deux qualifiés. Certains lui promettent même un grand soleil. Une place de finaliste. Cet avenir radieux est pourtant fragile. Après une période ascendante, François Bayrou se heurte à un plafond de verre. La barre des quinze pour cent marque un palier. Cette stagnation est peut être relative. Temporaire. Dans quelques jours, un, deux ou trois points peuvent rehausser son blason. Il retrouvera alors son niveau de 2007. Dix huit pour cent. Mais, en toute hypothèse, le « moteur » bayrouiste  est « bridé ». Le Béarnais est enfermé dans un drôle de circuit. Les sorties de route de Nicolas Sarkozy mettent un « tigre » sous son capot. Cependant, dans le même temps, François Bayrou est affaiblit par son « bienfaiteur ». Tant que Nicolas Sarkozy reste en course, il ne peut pas écraser le pied au plancher. Exploser les compteurs.  Pour mettre le turbo, François Bayrou a besoin d’un abandon. Un Sarkozy rentrant (de sa propre initiative) au garage est improbable. En revanche, des bons « samaritains » peuvent  pousser le bolide élyséen vers la fourrière. Une quarantaine de parlementaires (voyant arriver un carambolage) pourraient lancer un appel. Ce  « halte à la casse » a déjà eu lieu dans le passé. C’est le fameux « appel des 43 ». Orchestré par Jacques Chirac en faveur de Giscard d’Estaing et contre Chaban. Cette sédition a ouvert les portes de l’Elysée à VGE. L’UMP connait ce précédent et, surtout, le redoute. A l’heure actuelle, ce scénario est de la politique fiction. La majorité doute. Tangue. Mais elle ne tombe pas dans les bras de François Bayrou. Privé de cette béquille, le Béarnais peut uniquement compter sur ses  jambes. Sa marche est entravée par l’existence d’un candidat naturel à Droite. Nicolas Sarkozy est contesté. Mais reste incontournable. Et, surtout, par une démarche bancale. La campagne est placée sous le spectre de la Crise. Cette étoile noire aimante les comportements électoraux. Le chômage, l’Austérité agissent sur les « marées » de l’opinion et menacent la plage de François Bayrou. L’angoisse sociale, la peur de l’avenir, sont la source d’un « vote utile ». Dans ce contexte, le « pas de deux » du Béarnais (Ni Droite, NI Gauche)  est décalé. Nicolas Sarkozy est « démonétisé ». François Hollande ne soulève pas un enthousiasme  démesuré. Néanmoins, l’un et l’autre disposent d’un atout majeur. Leur statut de « grands » candidats, de « présidentiables ».  Ils bénéficient ainsi d’un bouclier et d’une épée. Un bouclier qui les protège de François Bayrou et une épée qui leur permet de tailler des croupières au Béarnais.

21 Déc

Noël en décembre

Je ne suis pas cavalier. Chaque fois que je suis monté sur un cheval je suis redescendu. Très vite. Le nez dans la poussière. Néanmoins, pour des raisons familiales, je fréquente les écuries. Le hasard fait bien les choses. Une question politique a déboulé – au grand galop – dans les box. L’Europe aurait pu gâcher le noël de nombreux clubs équestres.

Dimanche 18 décembre. 15 km de Toulouse. Ecuries « En Graougnou ». Une centaine d’enfants et autant de parents fêtent noël. Les poneys portent guirlandes et emportent leurs jeunes cavaliers dans des jeux imaginés par les moniteurs. Des vapeurs de vin chaud et une odeur de chocolat montent au milieu des rires. Malgré un ciel couvert, aucun nuage noir.

Et pourtant…

Pendant des semaines, à Gragnague et ailleurs en Midi-Pyrénées, l’horizon a été menaçant. Une hausse – imposée par l’Europe – de la TVA planait. Ce coup de « cravache » bruxellois a « cabré » le milieu de l’équitation. Les professionnels du cheval ont « rué » dans les brancards. Non sans raison. Des milliers d’emplois étaient en péril.

Les responsables des écuries « En Graougnou » – Christophe et Hélène Giroud – confirment. Ils doivent recruter deux moniteurs. En cas d’augmentation de la TVA, une seule offre d’emploi aurait été publiée.

Tout cela appartient au passé. Le Parlement français a limité les dégâts. Un aménagement a été trouvé. La hausse est limitée. Néanmoins, une – mauvaise – impression demeure.

Décidemment, l’Europe a un problème avec les européens. Lointaine, hautaine elle alimente – par son « juridisme » – un sentiment de rejet. Face à la Crise, elle est présentée – à juste titre – comme une solution. Dans l’esprit de nos concitoyens, c’est une gêne. Pire une « adversaire ».

L’exemple de la TVA sur l’équitation est édifiant. Cette affaire a mobilisé – à des degrés divers – les six cent mille cavaliers français. Sans parler des familles et les salariés des entreprises concernées. Le message entendu est confondant : la réglementation communautaire « vaut » bien quelques emplois sacrifiés.

Malgré dix ans d’études juridiques et un doctorat en poche, cette « logique » m’échappe totalement. J’image la réaction des personnes n’ayant jamais gouté aux délices de la jurisprudence communautaire.

L’Europe a des qualités. Mais il lui manque un talent essentiel.

L’art de se faire aimer.

Gragnague-Ecuries En Graougnou

08 Déc

Bernard Carayon : baïonnette au canon, napalm comme munition

La présidentielle approche. Bernard Carayon avance baïonnette au canon. Le député du Tarn travaille au corps ses militants. Dans un courrier interne, il lance – selon ses termes – un « appel au combat ». Les armes utilisées sont du « napalm ». Les mots sont gluants, incendiaires.

« Voulez-vous que les Algériens, les Turcs et les Américains « fassent la loi » chez nous ? ». Une victoire des socialistes conduira à la « légalisation des drogues ». La « guerre » de Bernard Carayon est sans dentelle.

François Hollande et une éventuelle alternance sont criblés de plomb. Les munitions de l’élu UMP sont « conventionnelles ». Elles sortent de l’arsenal de son parti. Hostilité farouche au vote des immigrés. Caricature rageuse, hargneuse, d’une Gauche irresponsable et dépensière. Bernard Carayon applique le manuel.

Il le fait sans complexe. Ni mauvaise conscience. Les positions musclées ne le choquent pas. Dans sa jeunesse, sur les bancs de la faculté, il a fréquenté un syndicat d’extrême droite. Un syndicat familier des coups de poing. Le GUD. Plus tard, au ministère de l’Intérieur, il a été le « bras armé » d’un proche de Charles Pasqua. Robert Pandraud.

En parlant d’invasion nationale ou en stigmatisant la Gauche, Bernard Carayon est sur ses « terres ». Ses terres idéologiques. Mais aussi électorales. Grand gagnant du nouveau découpage des circonscriptions, Bernard Carayon conserve, dans son giron, des fiefs de droite. Notamment de gros cantons Castres.

S’agissant des législatives, la maison Carayon ne brûle pas. La Place Beauvau a bien servi un de ses anciens serviteurs. Certains parlementaires ont reçu un mauvais coup de ciseau. Ils se retrouvent avec des terrains de chasse improbables. Mélangeant des territoires hétérogènes.

Bernard Carayon échappe à ces tourments. Mais il en a un autre : mai 2012.

Sa « vraie » bataille ce sont les présidentielles.

En 1997, il a perdu son mandat de député. Une socialiste – Monique Collange – lui a ravi son siège. Bernard Carayon a expérimenté une évidence : le climat national impacte les législatives. L’inversion du calendrier électoral renforce ce jeu de domino. Plus que jamais, la présidentielle « fait » les législatives.

Un échec de Nicolas Sarkozy peut renvoyer Bernard Carayon à ses chères études sur l’Intelligence Économique.

Il le sait. Il cogne.

21 Nov

Visite de Nicolas Sarkozy au CNES

Visite de Nicolas Sarkozy au CNES
« Les élus Europe Ecologie s’abstiendront de perdre leur temps en allant écouter celui qui la semaine passée tenait à Bordeaux un discours méprisant et fallacieux en matière de protection sociale. La stigmatisation systématique des fonctionnaires, des salariés ou des chômeurs que l’on va jusqu’à traiter de «voleurs » et la protection des plus riches, reste le fond de commerce du Président-Candidat. »
Guillaume Cros, président de groupe Europe Ecologie/Les Verts au Conseil Régional

07 Nov

En réponse au commentaire

par midi-pyrenees-politiques-france3

Merci pour votre belle et instructive leçon de géographie électorale.

Vous avez raison. La 3eme circonscription n’est pas Neuilly-sur-Seine. Son caractère de Droite est relatif. Dans un Toulouse et une Haute-Garonne « roses vifs », la 3eme est – toutefois – une circonscription « ciselée » par l’UMP, pour un candidat UMP : Jean-Luc Moudenc.

Les ciseaux d’Alain Marleix « coupent » Ramonville. De même, quatre bureaux de vote – école Sauzelong – du canton Toulouse 9 « disparaissent ». Ils « paient » une fâcheuse habitude. Ils penchent à Gauche. Beauté ultime du découpage, Verfeil – canton rural de Droite – est « collé » à la 3eme. Il rejoint ainsi son homologue – très urbain – Toulouse 2.

Vous contestez le caractère de Droite des Carmes. Peu importe. Laissons de côté le fait que Toulouse 2 est le seul, le dernier canton détenu par la Droite sur Toulouse. Son élu UMP – André Ducap – appréciera. En revanche, un fait est certain. La 3eme circonscription de Haute-Garonne est « offerte » à Jean-Luc Moudenc.

Ce cadeau – négocié !? – est « empoisonné ».

Une défaite éventuelle serait encore plus cruelle. On comprend la position de son entourage. Il s’agit de faire oublier que la 3eme est « livrée » sur un plateau. Une victoire est loin d’être acquise. Et, évidemment, pour perdre avec dignité il faut exagérer l’adversité. C’est de bonne guerre.

Visiblement, l’ancien maire de Toulouse est lucide. Il est conscient du risque. Sans la contrainte de Jean-François Copé, il aurait écarté le « calice » des législatives. Il n’a pas eu le choix.

Vous parlez d’une candidature Moudenc naturelle, incontestée et incontestable. C’est vrai. Au niveau local, la route est libre. François Chollet est écarté. En revanche, un « parachutage » national était toujours possible.

Si vous avez des informations sur le sujet…

par drageesfuca Bonjour,

A ce que je vois, il ne serait pas inutile d’apporter quelques précisions pour rectifier quelques affirmations erronées concernant la 3ème :

La 3ème circonscription n’est pas sociologiquement de droite: la gauche y a été majoritaire en 2007 aux législatives en recalculant les résultats selon le nouveau découpage. Malvy y a fait 60% en 2010. Les quartiers Camille Pujol et Carmes sont de gauche désormais, et non de droite ! D’ailleurs, une étude très intéressante du Centre d’Etudes Politiques, parue dans Le Monde, est sans appel sur ce point !

Par ailleurs, JL MOUDENC n’avait besoin de barrer la route à aucun concurrent par sa candidature : cette dernière fait en effet l’unanimité dans son propre camp depuis longtemps !

01 Nov

Jean-Luc Moudenc et 2012 : avantage marginal, risque maximal.

Jean-Luc Moudenc est candidat aux législatives. En juin 2012, il sera sur les marchés. Des tracts à la main. Objectif : le Palais-Bourbon. Cette ambition est forcée. L’ancien maire de Toulouse a une obsession : Toulouse et sa mairie. La case « députation » est – pour lui – un « mal nécessaire ».

16 mars 2008, Pierre Cohen est élu au Capitole. 16 mars 2008, Jean-Luc Moudenc découvre les résultats. Et, immédiatement, il pense à une seule chose : récupérer son fauteuil. 1209 voix lui coutent son mandat. 1209 voix le lancent en campagne. Dans son esprit, l’étroitesse de la défaite est prometteuse. Elle dessine une victoire future.

Mais, avant 2014, il y a 2012 et ses législatives.

A priori, c’est une formalité.

La circonscription de Jean-Luc Moudenc est taillée sur mesure. Elle intègre le canton 9. Dont l’ancien conseiller général est…Jean-Luc Moudenc. Elle englobe le dernier canton de Droite sur Toulouse. Celui des Carmes. Surtout, Ramonville n’est pas dans son périmètre. Ce fief de Gauche – berceau de Pierre Cohen – est exclu du jeu.

Bref, le ministère de l’Intérieur fait bien les choses. En dehors de Balma – entre les mains du socialiste Alain Fillola -, les futurs électeurs de Jean-Luc Moudenc sont triés sur le volet.

Malgré tout, il hésite. Tergiverse. Finalement, c’est la visite de Jean-François Copé qui tranche. Le patron de l’UMP exige des gages de fidélité. Le soldat Moudenc doit monter au front. Sans fleur au canon.
Un siège de député est un petit atout. Il crée une dynamique. En revanche, un échec complique la route du Capitole.

Pour Jean-Luc Moudenc, les législatives se résument à une équation : « avantage marginal, risque maximal ».

La découpe – millimétrée – de la circonscription ne garantit rien.

L’élection législative est totalement « impactée » par les présidentielles. Une vague Rose peut emporter les digues sociologiques. Une sortie pour le sortant –Nicolas Sarkozy – poussera Jean-Luc Moudenc dans le fossé.

Une seule consolation. L’éternel candidat au Capitole barre la route à un concurrent. Un autre candidat – venu d’une écurie « amie » – ne le dépassera pas par la Droite.

Un îlot de satisfaction dans un océan de tension.

29 Oct

PRIMAIRES : FANTOME ET DEMONS

Pari gagné. Des isoloirs pleins. Un vainqueur confortablement élu. Les primaires sont un succès. En Midi-Pyrénées, les électeurs ont été nombreux. 182 500. Et le score de François Hollande est imposant. 5 à 10 points au-dessus du niveau national.

La campagne a été dure. Martine Aubry rude. « Gauche molle ». « Le loup est dans le flou ». La maire de Lille a sorti les crocs. Les coups de dents, les coups de sang ont ponctué le second tour. Dans ce contexte, les plaies peuvent suppurer. Les battus – aubrystes et fabusiens – vont-ils succomber à un vieux démon : les petits meurtres entre « camarades ».

Le fantôme de 2007 hante le PS. Les socialistes vivent avec un spectre : la guérilla entre la candidate Royal et le Parti. Ce précédent éveille, réveille les craintes d’une division fratricide.
A l’heure actuelle, le front est calme. Après son échec, Martine Aubry a rendu les armes rapidement, proprement. La convention d’investiture : pacifique, réussie. La situation peut se dégrader. Mais François Hollande est sur de bons rails.

Des « molosses » veillent sur le troupeau. La députée de Haute-Garonne – Catherine Lemorton – « grogne ». Elle a soutenu Martine Aubry. Désormais elle menace : les « brebis galeuses » seront ramenées dans le rang.

La menace du bâton est inutile. Une « carotte » est plus efficace. Une carotte au goût de portefeuilles ministériels, de sièges à l’Assemblée. La possibilité d’une victoire est le meilleur des « gendarmes ». La dernière victoire aux présidentielles remonte au siècle dernier, en 1988. Et les derniers ministres socialistes doivent leurs maroquins à Lionel Jospin.
Cette cure d’opposition aiguise les appétits. Achète la paix des esprits. Si on ajoute à cela, le tempérament fédérateur de François Hollande et la netteté de sa victoire, la guerre des roses est improbable.
Improbable. Mais pas impossible.

La Rancœur a ses raisons que la Raison ne connait pas.