10 Avr

Feuilleton TLT : saison 2, les magistrats financiers

Nouveau feuilleton TLT. Le groupe « Osons Midi Pyrénées » relance son offensive. Les élus régionaux d’opposition veulent obtenir, depuis des semaines, des explications sur le Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) signé entre la télévision locale et la Région Midi-Pyrénées. Pour parvenir à leur fin, ils ont saisi, en février dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Faute de réponse, « Osons Midi-Pyrénées » se tourne vers la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA). Objectif, d’après Élisabeth Pouchelon, « obtenir les courriers entre TLT et le CSA au sujet du COM signé avec Martin Malvy« . D’après nos informations, le CSA planche bien sur le dossier TLT. Vendredi prochain, le 12 avril, le président de la télévision toulousaine, René Grando, doit se rendre à Paris afin de fournir des explications à l’autorité de régulation. En attendant, l’opposition régionale justifie son initiative par la lenteur de la procédure. Pour Jacques Thouroude, président du groupe « Osons Midi Pyrénées », « cela fait pas mal de temps qu’une demande est partie au CSA ». Il s’estime  » en droit de passer à la vitesse supérieure ». Le conseiller régional UMP considère que « l’argent public est de plus en en plus rare et de moins en moins cher ». Dans ce contexte de crise, l’attribution d’une enveloppe régionale au profit de TLT suppose « une transparence qui n’existe pas actuellement ». Visiblement Jacques Thouroude est motivé. Avec son groupe, il ajoute une nouvel « étendard » à sa « croisade ». : la Chambre Régionale des Comptes. Encore une fois, il s’agit d’interpeller les autorités de l’Etat sur le contenu et les modalités du COM liant la Région Midi-Pyrénées à une télévision locale dont le capital appartient principalement à la mairie de Toulouse et au groupe La Dépêche. Le versement,en 2012, de 500.000 euros (premier tiers d’un budget triennal s’élevant à 1 million 5) est particulièrement visé par l’opposition régionale. L’entrée en scène des magistrats financiers intervient dans un contexte particulier. TLT risque de perdre un de ses piliers. Le groupe La Dépêche envisage de racheter Sud Radio. Cette acquisition impose un choix. Une radio, un quotidien régional et des parts dans une télévision locale. Tout cela sur la même zone géographique. Ça fait beaucoup. Au regard de la Loi, c’est même trop. Un texte de 1986 interdit une telle concentration. Entre TLT et Sud Radio, l’avenue Jean Baylet doit arbitrer. D’ailleurs, c’est fait. L’abandon « volontaire » de la régie publicitaire de la télévision toulousaine répond aux contraintes juridiques qui pèsent sur les épaules de Jean-Michel Baylet. Un retrait pur et simple du capital de TLT est hypothétique.  La législation peut , potentiellement, tolérer un actionnariat « dormant ». Néanmoins, le groupe La Dépêche peut avoir envie de se concentrer sur Sud Radio. Un tel désengagement serait un sérieux coup dur.  Il constituerait un « casse tête »pour l’actionnaire principal de TLT : Pierre Cohen. Difficile d’augmenter sa participation. À quelques mois des municipales, l’opportunité d’une telle dépense alimenterait les critiques. Pas évident de trouver un remplaçant. La télévision locale n’est pas, pour les investisseurs, un produit attractif. Un faible taux d’audience, un budget dans le rouge, des perspectives de développement nébuleuses et une image dégradée (en raison de ses difficultés à se doter d’un nouveau PDG), TLT est « démonétisée ». Un seul rayon de lumière dans un ciel plombé. Rien n’est fait.  Les parts de La Dépêche dans le capital de TLT ne sont pas encore à vendre. Jean-Michel Baylet n’a pas encore Sud Radio dans son escarcelle. Le patron de La Dépêche a déposé une offre de rachat. Mais il a, en face de lui, des concurrents. On parle de négociations et d’une entente possible avec un autre candidat : Bernard Tapie. Il reste néanmoins encore en course d’autres offres. Notamment celle du groupe TF1.  Jean-Michel Baylet a aussi, en coulisse, quelques adversaires. Quelle que soit l’issue de l’aventure Sud Radio, une chose est sure. L’avenir de TLT est étroitement lié au destin de la radio sudiste.

LD