Mauvais temps décidément dans le grand sud-ouest pour la désignation des candidats à l’élection européenne. Après la suspension du vote dans les fédérations socialistes, voici que le temps se couvre également chez Europe Ecologie Les Verts.
Tout est parti d’une petite phrase de Daniel Cohn Bendit dans Libération de ce lundi : « Après Mamère, Durand et moi, on liquiderait Bové ? C’est vraiment un parti sadomaso à tendance suicidaire » se serait-il étranglé. Mais qui voudrait bien liquider José Bové ? A priori c’est Jean-Vincent Placé qui est visé par « Dany » et avec lui Catherine Grèze actuelle eurodéputée du Grand Sud-Ouest dont elle serait « l’âme damnée » selon un membre d’EELV. En coulisse, il se murmure même que Jean-Vincent Placé aurait téléphoné pour convaincre certains candidats hommes de se présenter face à Bové.
Un vote pour rien ?
Catherine Grèze se targue ce lundi, dans un communiqué adressé à la presse, d’avoir été placée « très clairement en tête » après la « consultation régionale des militants » (576 voix pour elle, 428 pour Bové d’après ses chiffres). « Pourquoi Daniel Cohn-Bendit parle de liquidation ? » s’étonne-t-elle. « Un deuxième de liste n’est pas liquidé. Je rappelle d’ailleurs que par le biais de la parité, Daniel l’est systématiquement en Allemagne, et je ne crois pas que ce soit déshonorant » poursuit-elle.
Pourtant selon certains Verts, cette consultation n’aurait pas de réel intérêt et se résumerait à « un vote consultatif ». C’est d’ailleurs le Conseil Fédéral d’EELV qui tranchera à la mi-décembre quant à l’attribution des têtes de liste. Seulement José Bové semble intouchable. Des Primaires continentales se déroulent actuellement via internet chez les Verts de tous les pays de l’UE. Objectif : désigner leur candidat officiel à la présidence de la Commission Européenne.
Bové Super Candidat
« En France, seul José Bové a fait acte de candidature, et le scrutin a de bonne chance de désigner un sempiternel couple franco-allemand. La Primaire aurait eu une autre allure avec des têtes de liste grecques ou portugaises, témoins de pays en crise et porteurs des solutions écologistes » regrettait déjà au début du mois dans Politis Catherine Grèze. L’Aveyronnais reste donc le favori des écolos européens pour tenter de succéder à José Manuel Barroso, déterminé mais sans grande illusion nous avait-il toutefois confié (revoir « Voix est Libre » du 26 octobre).
Seul hic, selon un cadre du parti, pour être ce super candidat, « il faut préalablement avoir été déclaré « tête de liste » dans une des régions de son pays d’origine ». Entre Grèze et lui, il n’en resterait donc qu’un. Et Bové serait alors l’incontournable. « Faux » rétorque Catherine Grèze. « Un deuxième de liste peut très bien briguer ce poste ». A vérifier donc dans les statuts des partis verts de l’UE, si vous avez quelques heures devant vous…
Que faut-il finalement retenir de cette histoire pour revenir à la première phrase-choc de Dany ? Les Verts restent un parti très difficile à saisir et à diriger où la guerre des courants fait rage en permanence. Et sur ce dernier point, tout le monde semble d’accord.
Patrick Noviello