18 Nov

R Cujives : « chaque fois que Moudenc ne sera pas clair, nous serons là »

Romain Cujives. Conseiller municipal PS. Mairie de Toulouse

La Rose et le poing. Les jeunes socialistes cognent. Ils battent le pavé et ciblent Jean-Luc Moudenc. Derrière le Capitole, en pleine rue Alsace-Lorraine, une banderole et une formule choc : « le vrai visage de la droite toulousaine ». En filigrane, une silhouette facilement reconnaissable. Celle de l’ancien maire de Toulouse et futur candidat aux prochaines municipales. Romain Cujives – conseiller municipal PS – explique le sens de cette opération. « Chaque fois que Jean-Luc Moudenc manquera de clarté, on descendra dans la rue et on interpellera les toulousains ». Vendredi soir, le PS cible la question de l’IVG. Mais, dans les prochains jours, d’autres actions peuvent avoir lieu. Romain Cujives avoue une évidence. Les socialistes surfent sur une vague. La polémique autour du mariage homosexuel secoue Jean-Luc Moudenc. Il est déstabilisé. Dans son propre camp, des proches sont dubitatifs. Le PS exploite ce trouble. « Il faut reconnaître que l’on a bien compris qu’il se passe quelque chose ». Cependant, pour Romain Cujives, sa présence dans la rue n’est pas simplement tactique. Il parle d’une œuvre de salubrité démocratique. « Les échéances électorales arrivent et les toulousains doivent savoir qui est vraiment Jean-Luc Moudenc ». Romain Cujives veut arracher un masque. Il « siège depuis quatre ans aux côtés (de l’ancien maire) au conseil municipal. Il a vu son glissement vers la droite dure. Jean-Luc Moudenc n’appartient plus à la droite centriste, humaniste ».

LD

08 Nov

Jean-Pierre Artiganave : « l’UMP ne doit pas être le FN »

Jean-Pierre Artiguanave, maire UMP de Lourdes, sur le plateau de "La Voix Est Libre"

Fin de l’enregistrement. « La Voix Est Libre » est en « boite ». Avant de rentrer à Lourdes, Jean-Pierre Artiganave, s’arrête en salle de réunion numéro 1. Après le démaquillage, le maire de la cité mariale s’installe dans une pièce qui, tous les jours, accueille les conférences de rédaction. Il vient de passer 26 minutes, en studio, à débattre de « la Crise à Lourdes ». Autre lieu, autre ambiance. Un étage sous le plateau de « La Voix Est Libre », l’atmosphère est plus politique. L’élection du futur président de l’UMP remplace la fréquentation des pèlerins. Jean-Pierre Artiganave soutient François Fillon. L’élu UMP se retrouve « dans cet homme d’Etat crédible ». « Copé est pugnace et connait bien les rouages du parti. Mais Fillon est rassembleur et il peut rassembler les français autour d’une perspective qui n’est pas uniquement sécuritaire mais aussi économique et sociale ». Ancien UDF, Jean-Pierre Artiganave conserve une fibre humaniste qu’il retrouve chez François Fillon. Pour lui « le dernier quinquennat a été trop replié sur les questions de sécurité ». Il met en garde contre une « extrême droitisation» de l’UMP. « L’UMP n’a rien à voir ni à faire avec le FN et ça doit rester comme cela ». Si les lignes politiques se rapprochent trop, « beaucoup de gens à l’UMP ne comprendront pas et iront voir ailleurs ». Jean-Pierre Artiganave voit, en François Fillon, une garantie contre cette éventuelle dérive. Le 18 novembre prochain, il souhaite sa victoire. Mais, pour le maire de Lourdes, cette échéance va au-delà. « Le 18 novembre on vote pour le président du parti et pour celui qui est le plus apte à incarner l’Alternance ». Bref, pour Jean-Pierre Artiganave, le scrutin interne de novembre est une primaire. Elle permet de désigner le président du parti et le futur candidat à la présidentielle de 2017. En attendant, Jean-Pierre Artiganave a les yeux braqués sur le 18 novembre. « Le premier enjeu est la participation. Plus de la moitié des militants encartés doivent voter. En dessous de ce seuil, ce serait, en toute hypothèse, un échec ».

LD

25 Oct

JJ Mirassou « Peillon aurait mieux fait de se taire »

Photo Pascal Pallas-La Voix du Midi

1974-2012. Trente huit ans d’adhésion au PS, seize Congrès dont deux dans la ville Rose. Jean-Jacques Mirassou prépare le week-end avec la tranquillité des troupes aguerries. A partir de demain, le parti socialiste va tenir son 76e congrès à Toulouse. Une cohorte de militants, un bataillon de parlementaires et un cortège de ministres vont défiler au Parc des Expositions. Certains s’inquiètent de la logistique. Un match de foot et un marathon s’invitent. Les déplacements et l’accès au Congrès risquent de tourner au rodéo urbain. Jean-Jacques Mirassou n’est pas inquiet. « Ce ne sera pas simple. Mais on trouvera une solution ». Pour le sénateur haut-garonnais, tout va bien se passer. Même optimisme sur le fond. Pour lui, le Congrès de Toulouse ne sera pas un « non congrès ». Les mauvaises langues parlent de «verrouillage » : pas de débat, un 1er secrétaire « nommé » par l’Elysée. Jean-Jacques Mirassou estime, au contraire, que Toulouse est un moment essentiel. Le parti à la Rose retrouve le Pouvoir. Il doit éviter une épine et suivre une dorsale. L’épine est celle « de la langue de bois et d’une absence d’esprit critique vis-à-vis du gouvernement». La dorsale, la ligne de crête est donc celle « un soutien critique, alliant discipline et confrontation d’idées  ». Facile à dire. Pas évident à faire. Pour Jean-Jacques Mirassou, la frontière entre rébellion et suivisme passe par… « des propositions alternatives ». Concrètement, le sénateur cite l’exemple d’un amendement concernant le « crédit impôt recherche ». L’amendement – inspiré par l’affaire Sanofi – n’est pas dans l’agenda de Jean-Marc Ayrault. Jean-Jacques Mirassou est prêt à le défendre. Avec d’autres parlementaires socialistes, il trouve insupportable que des entreprises dégagent des bénéfices, licencient et profitent outrageusement d’une facilité fiscale. Face à ce « scandale », il est prêt à « aiguillonner » le gouvernement. Ce n’est pas un coup de force. Mais un coup de main. Jean-Jacques Mirassou estime qu’il s’agit d’aider, d’influencer Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement est victime de couacs : valse-hésitation sur la taxe audiovisuelle, recul concernant la fiscalité des plus values. Le sénateur haut-garonnais est catégorique. Les initiatives parlementaires ne vont pas rajouter des fausses notes à cette cacophonie. En revanche, Jean-Jacques Mirassou regrette le manque de sens harmonique de certains ministres. Ainsi Vincent Peillon et sa petite musique sur la légalisation du cannabis ont écorché les oreilles du sénateur. « Ce n’était pas le moment. Vincent Peillon aurait mieux fait de se taire ».

LD

18 Oct

Christophe Borgel, « le PS doit pouvoir dire au gouvernement : attention « 

Photo AFP/Pascal Pavani

Dernière ligne droite pour le principal parti de la Gauche. Dans quelques jours le PS va tenir son Congrès dans la ville Rose. Derrière la place des Carmes, dans un restaurant bien connu des toulousains, Christophe Borgel évoque cet événement. Nouveau député de la Haute Garonne, il est un vieux « briscard » de l’appareil socialiste. Jusqu’en juillet dernier, Christophe Borgel était secrétaire national en charge de la vie des fédérations. Il reste responsable, rue de Solferino, des élections. Après le Congrès de Toulouse, il sera, très probablement, renouveler dans ses fonctions. La carte électorale et la galaxie socialiste n’ont pas de secret pour lui. En 2008, aux  cotés de Martine Aubry, il a vécu le Congrès  de Reims.  Autre lieu. Autre époque. « Le Congrès de Reims a été le congrès de l’éclatement. Il a fallu six mois pour recoudre, apaiser, rassembler au plan national comme au plan local ». « Le Congrès de Toulouse est (au contraire) un congrès de rassemblement ». Les petits meurtres entre « camarades », la lutte fratricide entre Martine Aubry et Ségolène Royal appartiennent au passé. Le PS ne se cherche plus – dans le « sang » et les grincements de dents – un présidentiable. Il a un président à l’Elysée. Pour Christophe Borgel, « le Congrès de Toulouse doit répondre à une interrogation majeure : quel est le rôle du parti quand la Gauche est au Pouvoir ? ». Dans son esprit, ce rôle est essentiel. Christophe Borgel garde en mémoire le précédent Jospin. Entre 97 et 2002, le PS s’est assoupi. Le parti gouvernemental s’est endormi sur ses lauriers. Pour le député haut-garonnais, ce scénario ne doit pas se reproduire. « Le gouvernement a le nez dans la gestion. Le parti majoritaire doit assumer un rôle de soutien, d’explication, de défrichage. Mais il doit y avoir une part critique dans le soutien. Il doit pouvoir dire publiquement : attention !!! ».

LD

10 Oct

Jacques Thouroude : « on ne fait rien pour le Sud du Tarn »

Jacques Thouroude, maire adjoint de Castres et conseiller régional dans une salle de réunion à l'Hotel de Région

72 km entre la mairie de Castres et l’Hôtel de Région, à Toulouse. Jacques Thouroude effectue ce trajet d’1 heure 20 toutes les semaines. Il le trouve bien trop long. L’élu attend toujours une autoroute reliant la sous préfecture tarnaise à la capitale régionale. Il est impatient. « Depuis 1994, le dossier est sur la table et tout le monde a dit, y compris le CESER (Conseil Economique, Social et Environnemental Régional) qu’il y a urgence ». Malgré ce coup de klaxon , Jacques Thouroude regrette un coup de frein. « Depuis quelques temps, (il) observe un changement de position ». Au lieu d’accélérer le dossier, certains sont tentés par une voie de garage. Jacques Thouroude vise Thierry Carcenac. D’après lui, le président du Conseil Général du Tarn veut abandonner le projet autoroutier au profit d’un aménagement de la RN 126. Ce « torpillage » passe par une manœuvre financière. « Thierry Carcenac va limiter au maximum l’apport du Conseil Général. Cela va conduire, par un effet de vase communiquant, à un tarif de péage insupportable. Avec un tarif à 14 ou 15 euros, on dira : bien trop cher, l’autoroute ne sera jamais rentable. On ne la fait plus ». Pour Jacques Thouroude, cette attitude est inadmissible. « On a dépensé 48 millions d’euros pour la rocade d’Albi. La déviation de Carmaux a couté 77 millions d’euros. Le Conseil Général du Tarn a trouvé des millions pour le gouffre de Cap Découverte ». En revanche, « s’agissant de Castres – second bassin d’emploi de Midi Pyrénées – on ne fait rien ». Jacques Thouroude dénonce « un déséquilibre entre ce qui a été distribué au Nord du département et le traitement réservé au Sud ». Au-delà d’une fracture territoriale, Jacques Thouroude pointe directement du doigt Thierry Carcenac. Le conseiller régional UMP estime que le président socialiste du département veut privilégier d’autres chantiers. Le désenclavement de Castres n’est pas, pour lui, une priorité. « Carcenac a envi d’un contournement de Réalmont. Il ne peut pas financer ce projet et affecter les sommes nécessaires au projet autoroutier ». Cette utilisation sélective des deniers départementaux n’est pas forcément étrangère à un chantier très politique : une candidature Carcenac aux prochaines sénatoriales.

LD

27 Sep

Y Benayoun-Nakache : « AZF, ce n’est pas fini »

Jeudi 27 septembre. C’est la veille d’un conseil municipal de rentrée. Après la trêve estivale, Yvette Benayoun-Nakache prépare son retour au Capitole. Entre deux dossiers, elle revient sur l’actualité toulousaine de la semaine. Une actualité qui la ramène onze ans en arrière. En 2001, Yvette Benayoun-Nakache est la députée de la 4eme circonscription. Une circonscription sur laquelle est implantée AZF. Le 21 septembre, elle rentre de Paris lorsque l’usine explose. Le drame, elle l’a vécu « personnellement ». Sa maison et l’appartement de ses parents ont été détruits. Mais, au-delà des dommages matériels, c’est un pan de sa mémoire familiale qui est partie en fumée. « AZF est au cœur de (son) histoire ». Son « père est l’ancien l’infirmier de Lonia ». La famille Benayoun-Nakache a « habité sur le site ». « De 8 à 25 ans, (la future députée) a vécu face à la porte B » de l’établissement. Après le 21 septembre, la parlementaire devient « assistante sociale ». Elle interpelle le gouvernement de Lionel Jospin sur la gestion des dégâts. Mais Yvette Benayoun-Nakache s’occupe aussi des problèmes de factures. Elle accompagne la naissance des associations de victime. Des associations qu’elle a retrouvées le lundi 24 septembre 2011 à la Cour d’appel de Toulouse. Yvette Benayoun-Nakache n’était pas loin de Gérard Ratier. Le président de l’association des familles endeuillées a perdu un fils dans la catastrophe. En entendant le verdict, « il tremblait ». Pour Yvette Benayoun-Nakache, un sentiment l’emporte : « ce n’est pas fini ». Lors du premier procès, en 2009, la Justice, en prononçant une relaxe générale, a dit : « circulez y a rien à voir ». Trois ans plus tard, la condamnation pour homicides involontaires de l’ex-directeur et de l’exploitant de l’usine AZF Grande Paroisse satisfait Yvette Benayoun-Nakache. Elle est convaincue par la thèse judiciaire de l’accident chimique et elle approuve la définition des responsabilités. En revanche, le recours en cassation, lui laisse un gout amer.

LD

24 Sep

Guillaume Brouquières : « une haine contre JL Moudenc »

Guillaume Brouquières est étudiant en droit. Il souhaite s’inscrire au Barreau. En attendant, il tient la barre des « Jeunes Pop’ ». Président haut-garonnais du mouvement, il est en pleine campagne électorale. « Une campagne sans tract ni affiche ». Il s’agit d’élire le nouveau président de l’UMP. Ce scrutin interne se fait « autour d’un café, par échange de mails et des débats autour des motions ». Guillaume Brouquières a déjà fait son choix. « C’est Copé à 100% ». Pour lui, le maire de Meaux « a bien géré le parti ». Secrétaire général de l’UMP depuis 2010, Jean-François Copé a un bilan qui satisfait pleinement Guillaume Brouquières. En Haute Garonne, le duel entre les deux compétiteurs –Jean-François Copé et François Fillon – aurait pu prendre une tournure particulière. Surtout à Toulouse. Dans la ville Rose, le rouge sang est la couleur favorite de la Droite. Petits meurtres entre amis et combats de clans sont une spécialité locale. Guillaume Brouquières le reconnait. Malgré une relative pacification, « il existe toujours des querelles. Christine de Veyrac a une personnalité très forte. Certains de ses soutiens sont des fanatiques. Ils ont une haine personnelle contre Jean-Luc Moudenc ». Ce climat pouvait empoisonner – ou du moins parasiter – la campagne toulousaine pour la présidence de l’UMP. Guillaume Brouquières assure qu’il n’en ait rien. Et pour cause…« Christine de Veyrac n’est plus adhérente de l’UMP. Elle n’est pas à jour de ses cotisations ». Pour Guillaume Brouquières, « Elle s’est mise au ban de l’UMP. L’élection de son président et l’avenir du parti ne la concerne pas. Tout cela ne l’intéresse plus. Christine de Veyrac ne représente plus que Christine de Veyrac.  ».

LD

12 Sep

Gérard Onesta : « les barons socialistes sont inquiets »

17 heures. 5eme étage du Conseil Régional. Gérard Onesta dispose de quelques minutes avant de s’envoler pour la Cité de l’Espace. La fenêtre de tir est étroite. Mais, avec son débit de mitraillette et sa précision de sniper, l’ancien député européen fait mouche en moins d’un quart d’heure. Dimanche soir, il était devant sa télévision. Il a regardé, avec attention, l’intervention de François Hollande. Pour lui, « c’est une opération de com’ et ses conseillers lui ont dit de montrer qu’il est à la barre ». François Hollande «a répété 72 fois la phrase « je fixe le cap ». Mais il n’a fixé que des chiffres, pas de cap ». Gérard Onesta « attend toujours une direction ». En fait, pour l’élu régional, le discours présidentiel – plus d’impôts, moins de dépenses – dessine « un projet en négatif ». « Il manque une projection. Un véritable cap serait une avancée fédérale de l’Europe ou une nouvelle agriculture ». A l’hôtel de Région, un dossier hante les esprits. Il n’était pas au menu de la prestation dominicale de François Hollande. Mais il est sur la table et Gérard Onesta regrette, encore une fois, une absence de vision élyséenne. Le vice président du Conseil Régional estime que « le débat sur la réforme territoriale se réduit à un colloque dans les sous-sols du Sénat ». L’avenir des collectivités est un sujet essentiel pour la France du XXI siècle. François Hollande réduit ce chantier à « des buffets campagnards et à une réunion d’une demi-heure, à Matignon, avec chacun des leaders des partis ». Cette absence de concertation n’est pas à la hauteur des enjeux. Gérard Onesta estime que « beaucoup d’élus locaux redoutent une réforme. Ils craignent des transferts de compétence mais sans le pognon qui doit aller avec». L’élu écologiste considère que « de nombreux barons socialistes sont inquiets. Ils préfèrent pas de réforme du tout à une réforme qui accroit leurs pouvoirs mais qui ne prévoit pas de financement ».

LD

06 Sep

Aurélien Pradié, « Fillon-Copé : une violence polie »

Une vraie-fausse rentrée. Aurélien Pradié revient d’une escapade grecque et d’un séjour au Cap Ferret. Mais, en fait, il n’est pas vraiment parti. Le jeune conseiller général du Lot s’ennuie en vacances. Après la présidentielle et une candidature aux législatives, Il a « juste pris un peu de temps pour respirer ». De retour à son bureau, « c’est encore calme ». Les « plénières » de l’assemblée départementale reprendront  en octobre. En revanche, s’agissant de son parti, « il n’y a pas eu de trêve véritable ». Après la défaite de Nicolas Sarkozy, l’UMP doit se trouver un nouveau leader. Tout l’été, sur les plages ou dans la presse, les candidats sont allés à la rencontre des militants. L’ébullition parisienne et les passes d’armes entre François Fillon et Jean-François Copé n’ont pas franchi les frontières du Lot. « La seule agitation concerne les 8000 parrainages ». Des parrainages indispensables pour briguer la présidence de l’UMP et dont la collecte constitue un enjeu stratégique. Pour les petits candidats, cela permet de montrer leur influence et donc de négocier – en position de force – des postes. Aurélien Pradié a fait son choix. Il va donner son parrainage à un de ces compétiteurs qui participent pour participer. Il s’agit de Xavier Bertrand. Pour lui, c’est un signe de reconnaissance. Il a travaillé avec l’ancien ministre du Travail. Xavier Bertrand a confié à l’élu lotois une mission sur l’emploi des jeunes en milieu rural. Aurélien Pradié ne l’oublie pas. En revanche, il précise immédiatement que son parrainage et son vote sont deux choses différentes. Dans l’immédiat, c’est Xavier Bertrand. Mais, au moment de glisser son bulletin dans l’urne, ça se jouera entre François Fillon et Jean-François Copé. Sa fibre« chiraquo-gaulliste », le fait pencher du côté de l’ancien premier ministre. Il a « tendance à dire que Fillon est le bon candidat ». Néanmoins, « la ténacité de Copé est une qualité essentielle pour diriger l’UMP ». L’électeur Pradié a quelques semaines pour trancher ce dilemme. En attendant ses deux favoris se livrent une lutte qu’il qualifie de « violence polie ».

LD

26 Août

Damien Hennique, retour de La Rochelle

Retour de La Rochelle. Entre Bordeaux et Montauban, Damien Hennique livre, au téléphone, ses impressions sur une Université d’été qui vient juste de s’achever. L’animateur du Mouvement des Jeunes Socialistes du Tarn-et-Garonne est en voiture. Ce n’est pas son premier « aller-retour » en Charente-Maritime. Depuis 2009, il se rend, tous les ans, à la grand-messe estivale des socialistes. La cuvée 2012 a une saveur particulière. « Cela fait très longtemps que le PS n’a pas été dans cette ambiance ». La victoire de François Hollande et le succès des législatives sont dans tous les esprits. « Les militants sont heureux ». Néanmoins, le ciel n’est pas totalement bleu. « L’enthousiasme n’est pas excessif. La crise est là ». De ses discussions dans les couloirs ou au café, Damien Hennique retient un état d’esprit général. Ses camarades sont convaincus d’une chose : « pas de droit à l’erreur ». Les mots « rassemblement » et « discipline » reviennent, en boucle, dans de nombreuses bouches. La ratification, fin septembre, du Traité Européen est au cœur des préoccupations. Les socialistes ont encore en mémoire les déchirures internes autour du TCE. Ils ne veulent pas revivre cette guerre des roses. Aussi les députés tentés par le « non » ont été rappelés à l’ordre. Aucun vote socialiste ne doit manquer à l’appel. L’autre sujet qui alimente les discussions est la succession de Martine Aubry. Damien Hennique évoque « des conclaves dans les cafés de La Rochelle ». Le nom de Jean-Christophe Cambadélis circule. Celui d’Harlem Désir également. D’après le jeune responsable socialiste, ce dernier est « bien placé ».

LD