72 km entre la mairie de Castres et l’Hôtel de Région, à Toulouse. Jacques Thouroude effectue ce trajet d’1 heure 20 toutes les semaines. Il le trouve bien trop long. L’élu attend toujours une autoroute reliant la sous préfecture tarnaise à la capitale régionale. Il est impatient. « Depuis 1994, le dossier est sur la table et tout le monde a dit, y compris le CESER (Conseil Economique, Social et Environnemental Régional) qu’il y a urgence ». Malgré ce coup de klaxon , Jacques Thouroude regrette un coup de frein. « Depuis quelques temps, (il) observe un changement de position ». Au lieu d’accélérer le dossier, certains sont tentés par une voie de garage. Jacques Thouroude vise Thierry Carcenac. D’après lui, le président du Conseil Général du Tarn veut abandonner le projet autoroutier au profit d’un aménagement de la RN 126. Ce « torpillage » passe par une manœuvre financière. « Thierry Carcenac va limiter au maximum l’apport du Conseil Général. Cela va conduire, par un effet de vase communiquant, à un tarif de péage insupportable. Avec un tarif à 14 ou 15 euros, on dira : bien trop cher, l’autoroute ne sera jamais rentable. On ne la fait plus ». Pour Jacques Thouroude, cette attitude est inadmissible. « On a dépensé 48 millions d’euros pour la rocade d’Albi. La déviation de Carmaux a couté 77 millions d’euros. Le Conseil Général du Tarn a trouvé des millions pour le gouffre de Cap Découverte ». En revanche, « s’agissant de Castres – second bassin d’emploi de Midi Pyrénées – on ne fait rien ». Jacques Thouroude dénonce « un déséquilibre entre ce qui a été distribué au Nord du département et le traitement réservé au Sud ». Au-delà d’une fracture territoriale, Jacques Thouroude pointe directement du doigt Thierry Carcenac. Le conseiller régional UMP estime que le président socialiste du département veut privilégier d’autres chantiers. Le désenclavement de Castres n’est pas, pour lui, une priorité. « Carcenac a envi d’un contournement de Réalmont. Il ne peut pas financer ce projet et affecter les sommes nécessaires au projet autoroutier ». Cette utilisation sélective des deniers départementaux n’est pas forcément étrangère à un chantier très politique : une candidature Carcenac aux prochaines sénatoriales.
LD