25 Oct

JJ Mirassou « Peillon aurait mieux fait de se taire »

Photo Pascal Pallas-La Voix du Midi

1974-2012. Trente huit ans d’adhésion au PS, seize Congrès dont deux dans la ville Rose. Jean-Jacques Mirassou prépare le week-end avec la tranquillité des troupes aguerries. A partir de demain, le parti socialiste va tenir son 76e congrès à Toulouse. Une cohorte de militants, un bataillon de parlementaires et un cortège de ministres vont défiler au Parc des Expositions. Certains s’inquiètent de la logistique. Un match de foot et un marathon s’invitent. Les déplacements et l’accès au Congrès risquent de tourner au rodéo urbain. Jean-Jacques Mirassou n’est pas inquiet. « Ce ne sera pas simple. Mais on trouvera une solution ». Pour le sénateur haut-garonnais, tout va bien se passer. Même optimisme sur le fond. Pour lui, le Congrès de Toulouse ne sera pas un « non congrès ». Les mauvaises langues parlent de «verrouillage » : pas de débat, un 1er secrétaire « nommé » par l’Elysée. Jean-Jacques Mirassou estime, au contraire, que Toulouse est un moment essentiel. Le parti à la Rose retrouve le Pouvoir. Il doit éviter une épine et suivre une dorsale. L’épine est celle « de la langue de bois et d’une absence d’esprit critique vis-à-vis du gouvernement». La dorsale, la ligne de crête est donc celle « un soutien critique, alliant discipline et confrontation d’idées  ». Facile à dire. Pas évident à faire. Pour Jean-Jacques Mirassou, la frontière entre rébellion et suivisme passe par… « des propositions alternatives ». Concrètement, le sénateur cite l’exemple d’un amendement concernant le « crédit impôt recherche ». L’amendement – inspiré par l’affaire Sanofi – n’est pas dans l’agenda de Jean-Marc Ayrault. Jean-Jacques Mirassou est prêt à le défendre. Avec d’autres parlementaires socialistes, il trouve insupportable que des entreprises dégagent des bénéfices, licencient et profitent outrageusement d’une facilité fiscale. Face à ce « scandale », il est prêt à « aiguillonner » le gouvernement. Ce n’est pas un coup de force. Mais un coup de main. Jean-Jacques Mirassou estime qu’il s’agit d’aider, d’influencer Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement est victime de couacs : valse-hésitation sur la taxe audiovisuelle, recul concernant la fiscalité des plus values. Le sénateur haut-garonnais est catégorique. Les initiatives parlementaires ne vont pas rajouter des fausses notes à cette cacophonie. En revanche, Jean-Jacques Mirassou regrette le manque de sens harmonique de certains ministres. Ainsi Vincent Peillon et sa petite musique sur la légalisation du cannabis ont écorché les oreilles du sénateur. « Ce n’était pas le moment. Vincent Peillon aurait mieux fait de se taire ».

LD