Jeudi 27 septembre. C’est la veille d’un conseil municipal de rentrée. Après la trêve estivale, Yvette Benayoun-Nakache prépare son retour au Capitole. Entre deux dossiers, elle revient sur l’actualité toulousaine de la semaine. Une actualité qui la ramène onze ans en arrière. En 2001, Yvette Benayoun-Nakache est la députée de la 4eme circonscription. Une circonscription sur laquelle est implantée AZF. Le 21 septembre, elle rentre de Paris lorsque l’usine explose. Le drame, elle l’a vécu « personnellement ». Sa maison et l’appartement de ses parents ont été détruits. Mais, au-delà des dommages matériels, c’est un pan de sa mémoire familiale qui est partie en fumée. « AZF est au cœur de (son) histoire ». Son « père est l’ancien l’infirmier de Lonia ». La famille Benayoun-Nakache a « habité sur le site ». « De 8 à 25 ans, (la future députée) a vécu face à la porte B » de l’établissement. Après le 21 septembre, la parlementaire devient « assistante sociale ». Elle interpelle le gouvernement de Lionel Jospin sur la gestion des dégâts. Mais Yvette Benayoun-Nakache s’occupe aussi des problèmes de factures. Elle accompagne la naissance des associations de victime. Des associations qu’elle a retrouvées le lundi 24 septembre 2011 à la Cour d’appel de Toulouse. Yvette Benayoun-Nakache n’était pas loin de Gérard Ratier. Le président de l’association des familles endeuillées a perdu un fils dans la catastrophe. En entendant le verdict, « il tremblait ». Pour Yvette Benayoun-Nakache, un sentiment l’emporte : « ce n’est pas fini ». Lors du premier procès, en 2009, la Justice, en prononçant une relaxe générale, a dit : « circulez y a rien à voir ». Trois ans plus tard, la condamnation pour homicides involontaires de l’ex-directeur et de l’exploitant de l’usine AZF Grande Paroisse satisfait Yvette Benayoun-Nakache. Elle est convaincue par la thèse judiciaire de l’accident chimique et elle approuve la définition des responsabilités. En revanche, le recours en cassation, lui laisse un gout amer.
LD