Samedi dernier, dans « La Voix est Libre » nous avons choisi de sortir des sentiers battus, comme je le précisais en introduction de l’émission.
Nous souhaitions entendre « des voix dissonantes » en invitant quatre nouvelles listes moins présentes dans les médias. Or différentes, l’ont-elles vraiment été ?
Jean-Claude Martinez n’y va pas par quatre chemins : « Je suis venu vous apporter la vie ». Voilà à n’en pas douter un programme qui sort du lot. Seulement l’ancien vice-président du FN, désormais sous les couleurs de « Force France Sud », a l’air de tout pouvoir promettre ou développer n’importe quelle idée tant son art de la rhétorique est rôdé. Il formule d’ailleurs plus de 120 propositions dans son programme de la robotisation agricole, aux IRM mobiles sillonnant nos campagnes en passant par un train Toulouse-Montpellier en 40 minutes.
Face à lui, à table, Christophe Rudelle, candidat du mouvement « Nouvelle Donne » de Pierre Larrouturou. « Nous voulons que les citoyens reprennent la main ». L’intention est noble mais manque de démonstration concrète. Mais bon, si nos téléspectateurs sont tentés, ils peuvent se rendre sur le site du mouvement.
L’emploi recto-verso
« La Révolution »… Sandra Torremocha l’attend et l’espère. Selon elle, les travailleurs pourraient s’intéresser à ces élections à condition qu’on leur parle de leurs véritables préoccupations : celles des salaires et de la préservation de l’emploi. Pour ça, la candidate de Lutte Ouvrière préconise qu’on arrête de baser tous les programmes de relances économique sur des faveurs accordés aux patrons qui eux, selon elle, ne tiendront pas leurs engagements d’embauche.
Et c’est là où ça achoppe avec celui qui lui fait face. Damien Lempereur de « Debout La France » estime qu’il faut encore plus aider les chefs d’entreprises. Quant aux hommes et femmes politiques actuellement aux affaires, pour lui la ligne directrice est simple : « il faut faire le ménage ». Casiers judiciaires vierges de toutes affaires de corruption pour pouvoir être élu, limiter les mandats, voici quelques solutions.
Une campagne, ça coûte cher
Lui, comme Jean-Claude Martinez, évoque la Présidence de Région pour mettre en œuvre ses projets. Mais eux-mêmes ne sont pas dupes… Il faut d’abord débourser près de 200 000 euros pour faire imprimer les bulletins de vote et professions de foi à son nom, essayer de garder un peu d’argent pour faire campagne et espérer dépasser la barre des 5% de votes pour espérer être remboursé. Tout ça pour faire entendre « sa différence », faire croire aux électeurs que d’autres chemins sont possibles.
Pas évident à l’heure où les façons de faire des grands partis qu’ils dénoncent occupent les « Unes », discréditant bien souvent la chose politique. Et puis, eux, après tout, que feraient-ils de vraiment différent s’ils étaient à leur place, l’Europe au dessus de la tête et une conjoncture pas très radieuse sur les bras ? Pas sûr qu’on le voit un jour… Mais c’est aux électeurs de décider.
Patrick Noviello