06 Avr

Grande Région : un « comité du nom » sous influence et anti-régionaliste ?

La fumée blanche est sortie des tuyaux le lundi 4 avril. Le comité du nom, animé par l’ancien président de Midi-Pyrénées Martin Malvy, a rendu sa copie. Une proposition de 8 appellations a été transmise au Conseil Régional. Le 15 avril prochain, les élus régionaux valideront ou retoucheront la liste proposée. La sélection du Comité Malvy a-t-elle été libre et indépendante ? Le choix d’un nom peut se révéler sensible. Susceptibilités régionalistes et poids des lobbies planent. Les 30 personnalités du Comité ont-elles subi une influence ou (pire) reçu des consignes ? Réponse.

Turisme-de-Subirats (1)

Selon nos informations, Paris a demandé au préfet de Région, Pascal Mailhos, de faire remonter ses propres suggestions. C’est la procédure. En cas de défaillance régionale, c’est le « national » qui prend la main. Au-delà des aspects pratiques (une nouvelle région ne peut rester sans un nom), des considérations beaucoup moins avouables expliqueraient cette « nationalisation » du choix du nom. Selon une source proche de Carole Delga, le gouvernement veut éviter des noms avec des relents identitaires et régionalistes. Basques et Catalans, Corses et Bretons sont priés de ne pas confondre nouveau découpage régional et marche vers l’indépendance.

Cette ligne « jacobine » a-t-elle débordée en dehors du cadre de la préfecture de Région et de la place Beauvau ? La crainte d’alimenter l’indépendantisme catalan ou occitan a-t-elle influencé les choix du comité du nom ? Un membre du Comité est catégorique : « Tout le monde a proposé ce qu’il voulait. Au départ nous pensions seulement faire 6 propositions. Nous en avons formulé finalement 8. Mais pour chaque nom chacun a voté de manière très libre. J’ai lu des articles dans lesquels on disait que Manuel Valls a fait passer des consignes, c’est totalement faux ».

Dans les Pyrénées-Orientales, l’absence de la moindre référence au pays catalan suscite la grogne. S’agit-il d’un oubli volontaire ou le résultat de votes sans a priori ? Une personnalité ayant siégé au Comité récuse le moindre soupçon : « C’est simplement le résultat du vote et c’est tout « . Pas évident que cette profession de bonne foi calme l’aigreur et la rancœur du côté de Perpignan. En définitive, la seule « anicroche » confessée est purement formelle. « Je ne sais pourquoi la presse régionale prétend que nos propositions ont été classées par ordre de préférence. Nous avons bien convenu, au contraire, que l’ordre de la liste est purement alphabétique« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nom de la région : « Un premier pas positif » selon le Partit Occitan

Sur les 8 noms qui seront proposés à la validation des élus régionaux le 15 avril prochain, 6 évoquent le terme « Occitan ». Autant dire que le parti du même nom n’avait vraiment pas de quoi s’énerver.

C’est donc « un premier pas positif » selon Guilhem Latrubesse. Le Secrétaire Fédéral du Partit Occitan regrette toutefois « qu’aucune proposition ne reprenne l’identité catalane ». Solidarité entre les langues régionales quand tu nous tiens…

Se basant sur « une cohérence entre le territoire et le nom », le Partit Occitan ne manque pas d’arguments : « Imaginerait-on l’Andalousie se nommer Grand-Sud pour être plus vendeur à l’international ? Ou bien la Bavière, se transformer en Sud-Est d’Allemagne, la Ligurie en Alpes-Méditerranée ? »

L'affiche du Partit Occitan, plutôt bien sentie.

L’affiche du Partit Occitan, plutôt bien sentie.

 

Et de manière plus humoristique, mais se basant sur le cas nordiste, le Parti de produire une affiche scandant « Serèm pas Bas de France », comprenez « nous ne serons pas le « bas de France ». Mais les occitanistes sont loin de pousser un cri de victoire mettant en garde contre le risque de censure du Conseil d’Etat. Ce dernier a bien saisi le message de mise en garde du gouvernement  contre les noms à connotation trop régionaliste (un comble)  et identitaire notamment en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

Les citoyens auront-ils vraiment le dernier mot en votant pour ce nom de région ? Réponse fin juin.

 

Patrick Noviello

 

Amendement Rabault sur la fiscalité : les « fraudeurs » sauvés par les frondeurs

Sale temps pour les fraudeurs. Suite à l’affaire « Panama Paper’s« , des noms sont mis sur la place publique et un premier ministre (islandais) est contraint de démissionner. Mais les amateurs de comptes offshore peuvent toujours compter sur le parlement français. Tambouille politicienne et paradis fiscaux font bon ménage. Cinq mois avant des révélations qui secouent la planète finance et le monde politique, les députés ont eu l’occasion de renforcer la lutte contre l’évasion fiscale. Mais une chamaillerie entre les Frondeurs du PS et le gouvernement socialiste ont eu raison d’un amendement qui resserrait l’étau. Dommage. Sans une guerre interne au PS, François Hollande pourrait brandir l’exemplarité de la France.

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault (Crédit : MaxPPP)

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault (Crédit : MaxPPP)

Lundi 4 avril 2016. François Hollande déclare : « Toutes les informations qui seront livrées donneront lieu à des enquêtes des services fiscaux et à des procédures judiciaires« . C’est vraiment pas de chance. Grâce au vote d’un amendement déposé par une de ses députées, l’Elysée pourrait disposer, depuis plusieurs mois, d’informations utiles au fisc et à la justice. En effet, le 4 décembre 2015, dans le cadre du projet de loi rectificatif au budget, la rapporteure (PS) du Budget, Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne, a déposé un texte qui s’attaque à l’évasion fiscale. Publication annuelle du chiffre d’affaires annuel des entreprises, du nombre de filiales, d’employés et du montant des impôts versés à l’Etat.

L’amendement Rabault apportait plus de transparence dans l’univers (souvent) opaque des comptes d’entreprise.

Un rapport parlementaire chiffre à 15 milliards d’euros par an le manque à gagner pour le fisc. Tous les ans, entre 40 et 60 milliards d’euros de bénéfices échappent à l’impôt. Sans même parler de l’aspect moral (une fraude organisée), l’évasion fiscale « plombe » les caisses d’un Etat français lourdement endetté. Dans ce contexte, l’amendement Rabault n’est pas simplement politiquement judicieux. Il est financièrement utile.

Mais c’est sans compter sur les tensions entre Frondeurs et gouvernement. En effet, l’amendement Rabault se retrouve pris en otage par les affaires domestiques du Parti socialiste. Comme le précise un des députés qui a participé au vote, le député du Tarn, Jacques Valax : « On nous a demandé de ne pas voter car l’amendement était défendu par les frondeurs mais on nous a promis un texte plus tard« .

Visiblement la consigne a été suivie. Sur les 56 députés présents lors de la séance de nuit de décembre 2015, 25 ont voté « contre » et 21 se sont prononcés positivement. Le sommeil a eu raison de l’immense majorité des 577 députés qui visiblement ont préféré leur oreiller aux bancs de l’Assemblée. Mais, parmi la maigre « troupe » restante, le gouvernement a remporté la partie. Les Frondeurs ont été battus à 4 voix près. L’auteure de l’amendement a même voté contre son propre amendement.

Cette volte-face surprenante est, selon un parlementaire socialiste, purement conjoncturelle : « Valérie Rabault a été légitimiste et n’a pas voulu entrer dans des règlements de compte entre le gouvernement et les frondeurs ».

Valérie Rabault défend une toute autre version des faits :  » Je n’ai jamais été favorable à cet amendement. C’est une spécificité de la loi des finances. Les amendements portent forcement le nom du rapporteur du budget. Le fait qu’il ne soit pas adopté ne remet absolument pas en cause la lutte contre l’évasion fiscale. Nous avons fait adopté deux mesures essentielles : les échanges d’informations entre les administrations fiscales des pays européens et nous avons institué une publication obligatoire du chiffre d’affaire et des résultats des entreprises dans tous les pays dans lesquelles elles sont implantées. C’est une vraie et profonde évolution ».

Cinq mois après l’épisode nocturne du « vrai-faux » amendement Rabault, en plein « Panama Paper’s« , l’abandon d’un dispositif anti-évasion fiscale laisse un goût amer à certains parlementaires socialistes. Ainsi Jacques Valax déclare  » Regret. Le gouvernement a manqué l’occasion d’afficher sa fermeté dans sa lutte contre la fraude fiscale. Pour retenir les députés de voter avec les frondeurs, on nous a promis un texte mais il n’est jamais arrivé. C’est une occasion manquée « .

Dans le contexte actuel, l’occasion manquée se transforme en malaise.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

04 Avr

« Plan social » dans le staff parlementaire de Sylvia Pinel ?

Un remaniement peut en cacher un autre. Le 11 février dernier, François Hollande a remanié son équipe gouvernementale. Suite à cette valse des maroquins un autre chamboulement pourrait se produire dans le Tarn-et-Garonne. Un chamboulement discret et qui concerne l’équipe parlementaire de l’ancienne ministre du Logement, Sylvia Pinel.

Cet épisode illustre un aspect confidentiel de notre vie politique. Le retour des ex-ministres sur les bancs de l’Assemblée ou du Sénat se traduit (parfois) par des fins de contrat et des collaborateurs qui se retrouvent sans emploi.

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne, vice-présidente du Conseil Régional, présidente du Parti Radical de Gauche, ancienne ministre

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne, vice-présidente du Conseil Régional, présidente du Parti Radical de Gauche, ancienne ministre

C’est ce qui pourrait se produire dans le staff de Sylvia Pinel. Comme tous les parlementaires, l’ex-ministre dispose d’un budget mensuel de 9 504 euros pour salarier 3 collaborateurs. Avant d’entrer au gouvernement, Sylvia Pinel employait 3 salariés. Deux salariés dans sa circonscription à Castelsarrasin et un salarié à Paris.

Sylvia Pinel a demandé à son suppléant, Jacques Moignard de conserver ses collaborateurs. Le député (par intérim) du Tarn-et-Garonne a respecté cet accord. Pendant le bail de 4 ans (16 mai 2012-15 février 2016) de Sylvia Pinel au gouvernement, c’est la même équipe qui est restée en place. D’ailleurs, comme le précise, un vieux routier du Tarn-et-Garonne, «il n’y a quasiment pas eu de contact entre Pinel et Moignard pendant tout le passage de Sylvia Pinel au gouvernement. Pas un dossier qui circule ou une réunion de travail. En revanche, les assistants parlementaires ont continué à bosser pour la ministre».

Néanmoins, malgré cette proximité entre Sylvia Pinel et ses assistants parlementaires, les contrats de travail sont arrivés à échéance depuis le 31 mars et tous n’ont pas été renouvelés. Selon nos informations, l’assistant parisien a rejoint un autre employeur tout en restant dans la même «boutique» : le groupe parlementaire RDDP (Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste) à l’Assemblée Nationale. Une assistante basée à Castelsarrasin est sans aucune nouvelle de sa «patronne» et se retrouve, de fait, sans emploi.

Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, cette dernière se refuse à faire le moindre commentaire. Elle se contente de ne pas exclure pas un coup de fil (providentiel) de Sylvia Pinel : «tout est possible». La réserve de ce «salarié» contraste d’ailleurs avec le vent de réprobation qui secoue une partie de la gauche Tarn-et-Garonnaise. Un élu déclare : «Sylvia peut très bien se séparer de sa collaboratrice mais elle doit le dire et le faire proprement. Ce n’est pas une méthode. C’est bien joli de parler des valeurs humanistes. Mais encore faut-il les appliquer et ne pas faire des leçons aux autres ».

Les péripéties autour du staff parlementaires de Sylvia Pinel sont banales. C’est loin d’être la face la plus obscure des «patrons-députés» ou des «employeurs-sénateurs». Violation du code du Travail. Emplois fictifs. Recrutement familiaux. Détournement d’argent public. L’emploi d’assistants parlementaires (recrutés librement par les représentants de la Nation et payés par les Assemblées) tombe parfois dans la rubrique «faits divers».

Le cas de Sylvia Pinel rappelle « simplement » qu’il existe dans la Tarn-et-Garonne comme ailleurs en France une poignée de salariés (3043 en 2013) qui exercent un drôle de métier. Un métier qui fait rimer flexibilité avec insécurité. Un métier dans lequel les patrons ne sont ni de droite ni de gauche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

31 Mar

Grande Région : les élus midi-pyrénéens déstabilisés par la délocalisation montpellieraine

Seconde réunion des commissions sectorielles. Mais c’est une première pour les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées. La précédente session s’est déroulée à Toulouse. En revanche, pendant deux jours (jeudi 31 mars et vendredi 1er avril), c’est Montpellier qui accueille les 20 commissions du nouveau Conseil Régional. Les Midi-Pyrénéens vivent difficilement cette délocalisation. Impression d’une désorganisation « organisée ». Sentiment que le déplacement n’est pas amorti. Des centaines de kilomètres pour une heure de réunion et une poignée de dossiers. Des commissions éparpillées sur deux jours et des élus condamnés au nomadisme.

Evidemment, ce jugement (émanant des rangs de la majorité comme de l’opposition) est relatif. Il n’est jamais évident de bousculer les habitudes des élus. Avec le temps et après une période de rodage, les grincements de dents vont (peut-être) s’estomper. En attendant, les Midi-Pyrénéens grognent.

Education, transport, subventions à une cantine ou aide à des étudiants. Pendant 48 heures, les conseillers régionaux planchent et tranchent. Sur le fond, c’est parfaitement classique. C’est la fonction normale des commissions sectorielles. En revanche, sur la forme, c’est totalement nouveau pour la majorité des 158 élus régionaux. Les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées ont découvert leur cadre de travail. Surprise. Les réunions ne se tiennent pas à l’Hôtel de Région.

Après le tronçon Toulouse-Montpellier, ils ont dû se lancer sur la D66 ou prendre la sortie 29 de l’A9 (Montpellier-Est, Millenaire, Carnon, La Grande Motte). Au bout de la route : l’espace Capdeville. Le bâtiment a été construit par une société d’économie mixte, Languedoc Roussillon Aménagement.

Espace Capdeville Montpellier

Espace Capdeville Montpellier

On connaissait la location de salles pour la tenue des Assemblées Plénière : le Parc des Expositions ou le Corum. Il existe également, pour la réunion des commissions sectorielles, un immeuble en forme arrondi et avec une façade centrale en verre. Des élus midi-pyrénéens se sont étonnés de cette formule. Ils sont habitués à ce que les commissions sectorielles se déroulent au sein de l’hôtel de Région. Mais ils ont été « rassurés » par leurs collègues languedociens. Lors des précédents mandats (avant la Fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), les commissions étaient éparpillés entre plusieurs sites.

Ce (formidable) progrès n’efface pas un « détail ». Entre l’Hôtel de Région (201 avenue de la Pompignane) et l’espace Capdeville (407 rue Samuel Morse), le compteur affiche 3 kilomètres. Ce n’est pas la distance « terre-lune ». Mais c’est suffisamment loin pour remettre les conseillers régionaux au volant. Comme le précise, un conseiller régional : « Une de nos collègues a eu besoin de récupérer des documents qui se trouvent au groupe, elle du reprendre sa voiture ».

Evidemment, ces péripéties restent anecdotiques. Mais elles sont en même temps révélatrice d’une évidence. Une Fusion ne va pas sans certaines frictions ou incompréhensions. Cela s’appelle le choc des cultures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

30 Mar

Dominique Reynié : de l’Hôtel de Région à l’Assemblée Nationale ?

L’hypothèse circule. Elle est même remontée jusqu’au siège national des Républicains. Dominique Reynié serait intéressé par une circonscription en Haute-Garonne. Le président du groupe d’opposition à l’Hôtel de Région viserait la « 10ème ». Une circonscription actuellement détenue par l’ancien ministre socialiste, Kader Arif. Du coté de la fédération LR31, comme le précise un de ses responsables, « on n’a jamais entendu parler de cela« . Dans le staff de Dominique Reynié à la Région, c’est un cri du coeur : « Il s’agit d’une grosse intox« .

En revanche, pas de démenti s’agissant du principal intéressé.

Dominique Reynié, président du groupe d'opposition au conseil régional

Dominique Reynié, président du groupe d’opposition au conseil régional

Dominique Reynié candidat aux législatives. L’idée n’est pas nouvelle. La perspective d’une candidature a circulé pendant les régionales. L’Aveyron et la 7ème circonscription de l’Hérault ont même été avancés. En revanche, c’est la première fois que la Haute-Garonne est évoquée.

La « 10ème » est plus qu’étonnante. Elle n’est pas crédible. La 10ème circonscription (avec la « 1ère ») est promise au partenaire UDI de « Les Républicains« . Alain Chatillon veille au grain. Il est très improbable que le sénateur-maire (centriste) de Revel cède une place à une personnalité LR. En toute hypothèse, même sur une circonscription « Républicaine », l’arrivée de Dominique Reynié secouerait l’échiquier départemental. Sa candidature conduirait à un jeu de « chaises musicales ». La répartition entre hommes et femmes serait notamment chamboulée. Il n’est pas du tout évident que la fédération haute-garonnaise voit cela d’un bon oeil. Sans parler des candidats déjà en piste.

Un point est avéré. Pour Dominique Reynié, en Haute-Garonne ou ailleurs, il existe une vraie fenêtre de tir. Le politologue est bien placé pour le savoir. La possibilité d’une Alternance et d’une victoire de la droite aux prochaines présidentielles est d’actualité. Même les socialistes intègrent cette possibilité. Dans une récente interview, la présidente PS de la commission des affaires sociales, la toulousaine Catherine Lemorton, évoque sans détour une défaite programmée.

C’est le moment où jamais pour surfer sur une « vague bleue » (annoncée) et décrocher un siège de député. Au delà du contexte politique, les législatives de 2017 sont également, pour Dominique Reynié, une  « opportunité biographique ». Le médiatique conseiller régional a 56 ans. L’âge n’est pas simplement une affaire d’artères. Mais, pour le tour d’après (les législatives 2022), Dominique Reynié aura passé la barre des 60 bougies.

Evidemment, il reste une autre possibilité. Dominique Reynié peut parfaitement se contenter de son mandat régional. L’élu de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées n’a jamais exprimé publiquement son souhait de devenir député. Néanmoins, interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, le conseiller régional ne coupe pas court à une hypothèse persistante et insistante :

On me dit intéressé par la mairie de : Montpellier, Toulouse et Rodez ! Je deviens le général Boulanger de ses candidatures multiples ! C’est à la suite de Boulanger que l’obligation fut faite de choisir une seule circonscription pour les législatives ! »

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

Haute-Garonne-Présidentielles 2017 : les Primaires de la droite et du centre, c’est parti

Les Primaires de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 sont prévues les 20 et 27 novembre. Les préparatifs avancent. Hier au soir, mardi 29 mars, un bureau politique national LR s’est penché sur le dossier et a notamment décidé que les candidats ne pourront pas s’appuyer  sur le parrainage des parlementaires de gauche. Ce qui, d’ailleurs, a déclenché la colère de Nathalie Kosciusko-Morizet.

En Haute-Garonne, la fédération des Républicains va organiser, en avril prochain, deux réunions dédiées aux Primaires. Le patron national des opérations, le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère va rencontrer les cadres et les militants le 18 avril à 19 heures 30. Cette rencontre se déroulera salle Osète. Comme le précise les instances de la Fédération LR31, « cette réunion publique sera précédée le 15 avril de la première réunion de la commission départementale d’organisation de la Primaire présidée par Laurence Arribagé (ndlr : présidente de la Fédération départementale) à laquelle elle a souhaité convier le Bureau politique des Républicains 31 et les représentant(e) des candidat(e)s déclaré(e)s« .

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

S’agissant justement des candidats, les agendas s’organisent également. François Fillon viendra à Toulouse le 12 mai. Selon nos informations, ce déplacement passera par une rencontre avec des élus et un meeting. Quelques semaines après, ce sera au tour de Bruno Le Maire. Le représentant haut-garonnais de l’ancien ministre de l’agriculture, Damien Laborde, annonce une visite avant la fin juin. Le programme de cette journée toulousaine reste à définir. Mais ce tour d’horizon pourrait passer par les (incontournables) chaînes de montage d’Airbus.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

29 Mar

Loi El Khomri et laïcité : Françoise Laborde (sénatrice PRG) prête à déposer des amendements

Une semaine cruciale. Cet après midi, mardi 29 mars, le texte est arrivé en commission des affaires sociales. Dans deux jours, le jeudi 31 mars, syndicats et lycéens vont de nouveau défiler pour demander un retrait. Que ce soit sur le terrain parlementaire ou dans la rue, la « loi El-Khomri » est à la croisée des chemins.

Le début du débat législatif va permettre de savoir s’il existe une majorité pour voter une loi qui déchire la gauche. La mobilisation de jeudi prochain va peut-être (enfin) attendre une masse critique et établir un rapport de force favorable aux adversaires de la réforme El Khomri. En attendant, un autre front s’ouvre.

Une disposition du projet de loi (l’article 6) suscite une véritable levée de boucliers. La polémique tourne autour d’une phrase : « La liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise ». Le Front National et la droite dénoncent une atteinte à la laïcité.

Une partie de la gauche monte également au créneau. L’allié radical de François Hollande, le PRG s’insurge. D’ailleurs, c’est une sénatrice radicale de gauche, Françoise Laborde, qui, la première, a soulevé le problème au travers d’une question au gouvernement. La sénatrice PRG de la Haute-Garonne pointe du doigt l’ambiguïté de Manuel Valls et envisage de déposer des amendements pour rectifier le tir. Interview.

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

Le Blog Politique – L’article 6 de la loi El Khomri porte atteinte à la laïcité. Il ouvre la porte au communautarisme dans l’entreprise. Vous partagez ces critiques ?

Françoise Laborde. Ce n’est pas aussi simple et caricatural. La liberté religieuse du salarié est déjà inscrite dans le code du travail. ce sui pose problème c’est que la liberté religieuse soit inscrite dans son préambule. Dans ce cas, c’est effectivement une porte ouverte par rapport aux religions. Le fait d’inscrire le principe dans le Préambule peut faire évoluer l’attitude des juges. De plus, cette inscription tombe au mauvais moment. Des chefs d’entreprises sont confrontés à des problématiques religieuses. Des salariés refusent de serrer la main de collègues femmes.

Le Blog Politique. Comment expliquez-vous l’attitude du gouvernement ? C’est une maladresse ? Une légèreté ? Une volonté délibérée ?

Françoise Laborde. Manuel Valls prétend que le projet de loi ne va pas remettre en cause le principe de laïcité dans les entreprises. Mais alors il ne faut pas utiliser le mot religion dans la loi. Mais je tiens à insister sur un point. Le Front National et Jean-François Copé font de la polémique. Copé a fait du grand Copé. Je ne suis absolument pas dans la dedans. La question que j’ai posé au gouvernement était une vraie question. C’était une question ouverte. J’ai relu deux ou trois fois le texte de ma question avant de la poser. Il existe des problèmes. A la RATP des conducteurs refusent de s’assoir dans le même fauteuil et tenir le même volant que leurs collègues féminines. Il faut tenir compte de ces situations et leur apporter des réponses.

Le Blog Politique. Le projet de loi arrive à l’Assemblée. Il va ensuite être transmis au Sénat. Vous allez déposé des amendements si l’article 6 n’est pas réécrit par vos collègues députés ?

Françoise Laborde. Oui je suis prête à déposer des amendements mais, évidemment, je vais observer de prés ce que fait l’Assemblée Nationale.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

25 Mar

Grande Région : la revanche des Languedociens

Une affaire pour initiés. Mais une affaire qui met du sel sur les plaies. Selon nos informations, la résidence administrative du nouveau Directeur Général des Services, Simon Munch, est à Montpellier. En soi, c’est une donnée purement formelle. Mais, dans un contexte de tension entre montpelliérains et toulousains, c’est une goutte de plus dans une potion amère.

La nouvelle présidente de Région, Carole Delga, a promis que la Fusion préserverait les équilibres entre les deux anciennes régions. Mais côté ex-midi-pyrénées, les fonctionnaires et les élus font les comptes et pointent un net avantage pour Montpellier et les ex-languedociens.

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

La notion de résidence administrative est une notion technique. Elle concerne le lieu d’exercice des fonctions. Sur le papier, Toulouse est le siège des services régionaux. En bonne logique, le patron de ces mêmes services devrait donc être administrativement domicilié dans la ville Rose. Mais, visiblement, ce n’est pas le choix retenu.

Les conséquences concrètes sont limitées. La notion de résidence administrative concerne les déplacements, les ordres de mission, les remboursements de frais. C’est d’ailleurs probablement ce dernier point qui explique l’option montpelliéraine. Le nouveau Directeur Général des Services, Simon Munsch, habite toulouse et le fait d’être domicilié à Montpellier permet le défraiement des déplacements. Même s’il dispose d’une voiture fonction et donc ne règle pas de sa poche les péages et peut profiter d’une cantine (créée par Georges Frêche) à l’Hôtel de Région.

Malgré tout, une résidence administrative montpelliéraine passe mal à Toulouse. Simon Munsch n’est pas en cause. Dans les couloirs de l’hôtel de Région ex-midi-pyrénéen, le personnage passe plutôt bien. Des agents et des élus régionaux  parlent d’électricité dans l’air entre le cabinet de la présidente de Région et les services. Mais, du côté du DGS, l’acclimatation est décrite comme positive.

En revanche, le simple fait que le DGS soit domicilié (administrativement) à Montpellier ravive l’impression que les ex-languedociens ont mis la main sur la Grande Région. Sur les bords de Garonne, agents et élus tiennent la comptabilité des services gérés par Montpellier : service des assemblées, environnement, développement durable, formation professionnelle, l’éducation, le sport, le personnel, l’informatique, les transports.

Toulouse conserve : le développement économique, l’agriculture, l’enseignement supérieur, la logistique, les services juridiques, les crédits européens. Lors du précédent mandat, celui de Martin Malvy, le transport, l’éducation et la formation professionnelle représentaient 75% du budget régional. Depuis la Fusion, ces services sont tombés dans l’escarcelle ex-languedocienne.

Un fin connaisseur des arcanes régionales chiffre le « ratio » Toulouse/Montpellier à 80-20. 80% des services et des enveloppes budgétaires  sont dans le giron des ex-languedociens. 20% des services et des budgets sont rattachés aux ex-midi-pyrénéens.

C’est une belle compensation.

Les languedociens ont été farouchement hostiles à la réforme territoriale et à la création d’une Grande Région. Ils ont du plier suite au vote de la loi redécoupant les régions françaises. Apparemment, les anciens « frondeurs » bénéficient d’une jolie revanche. Il la doive à une midi-pyrénéenne absolument pas rancunière : Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

24 Mar

Alain Fauré, député PS de l’Ariège : « Pourquoi je crois en la loi El Khomri »

Il le dit avec vigueur : « Nous ne lâcherons rien ! Nous apporterons les amendements qu’il faut pour faire passer cette loi travail ».Une prise de position suffisamment rare en  ce moment pour s’y pencher avec attention.  Le député de l’Ariège est prêt à mener la bataille parlementaire. Et il nous explique pourquoi il croit dur comme fer que cette loi va créer des emplois.

Alain Fauré, Député socialiste de l'Ariège (Photo Assemblée Nationale)

Alain Fauré, Député socialiste de l’Ariège (Photo Assemblée Nationale)

Le Blog Politique : Pourquoi croyez-vous de manière certaine à cette loi ?

Alain Fauré : Ce que tout le monde semble ignorer, c’est qu’en France, dans le privé, 3 millions 950 000 entreprises emploient 14,5 millions de salariés. Or 98% de ces entreprises emploient moins de 20 salariés. Elles regroupent, ces entreprises de moins de 20 personnes, 8 millions et demi d’emplois.

Le Blog Politique : Mais que peut  la loi El Khomri pour elles ?

Alain Fauré : Pour ces entreprises, la précarité est constante : fluctuation des marchés, baisses des carnets de commande, … Leur seule variable d’ajustement, c’est d’adapter les effectifs à ces carnets de commande.

Le Blog Politique : Vous voulez parler d’utiliser du CDD ?

Alain Fauré : Du CDD si c’est dans des métiers à faible valeur ajoutée ou du CDD à former dans des métiers à forte valeur ajoutée, voire du travail temporaire très spécialisé comme chez Temporis avec qui je travaille à Toulouse. Le député qui vous parle est aussi chef d’entreprise (N.D.R : dans le secteur de la bureautique-informatique).

Le Blog Politique : Pour résumer, ce que vous pointez du doigt, c’est la souplesse en termes d’embauche que peut procurer la loi El Khomri ?

Alain Fauré : Oui plus de souplesse pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés. Nous, on va s’arc-bouter pour que cet assouplissement profite, a minima, aux entreprises de moins de vingt salariés. Cela va créer de l’emploi, j’en suis persuadé ! Aujourd’hui, lorsqu’elles sont contactées, certaines entreprises refusent du travail. Essayez de trouver un électricien pour venir installer quatre prises chez vous… Tout le monde se regarde en chien de faïence. Le chef d’entreprise ne prend pas certains marchés ou travaux parce qu’il a peur d’embaucher. Et ceux qui avaient besoin de ces travaux se découragent et laissent tomber.

Nous voulons aussi faire passer des amendements sur la possibilité d’utiliser des contrats d’ordre saisonnier. Là encore, de nombreux travaux sont faisables seulement en hiver ou seulement en été, dans le tourisme mais pas uniquement.

Le Blog Politique : Mais que répondez-vous à ceux qui dénoncent la précarité de tels emplois ?

Alain Fauré : Ces 8,5 millions d’employés dont je vous parlais plus haut (N.D.R des entreprises de moins de 20 salariés) sont déjà dans la précarité. Quand un impayé arrive, quand un fournisseur ne vous laisse plus d’encours pour régler la facture, ou lorsque vous êtes confrontés à une mise aux normes. Les insécurités sont d’ores et déjà diverses et variées. 525 091 entreprises ont été crées en 2015. Certes, parmi elles il y a beaucoup d’auto-entrepreneurs ou des structures de deux ou trois postes pas plus. Dans les trois ans, plus de 65% d’entre elles auront disparu : pas de fond de roulement suffisant, méconnaissance du monde de l’entreprise, etc…) .Ces mêmes 525 000 entreprises crées ne seront plus que 25% dans 5 ans. Et malgré cela, le solde de création d’emploi est positif dans notre pays.

Le Blog Politique : Que peut la loi travail dans ce cadre précis ?

Alain Fauré : L’objectif est de créer 600 000 entreprises par an et que 45% d’entre elles, pas plus, disparaissent. Parce qu’il faut aussi passer le cap des 7-8 ans d’existence. C’est souvent le délai à partir duquel la structure s’étiole, justement parce qu’elle n’a pas embauché et amené du sang neuf en son sein. La routine s’installe, les formations sont courtes et rares. Alors que quand quelqu’un de nouveau arrive, il amène une expérience, une dynamique et il fortifie l’entreprise !

Le Blog Politique : Quelle probabilité a ce projet de loi d’aboutir ?

Alain Faure : Je vous dis qu’il va aboutir !

Le Blog Politique : Mais ne va-t-il pas être complètement modifié à l’arrivée par rapport à la version que vous défendez ?

Alain Faure : J’ai travaillé depuis un an sur les problématiques que je viens de vous exposer auprès de personnes comme François Rebsamen (N.D.R : ancien ministre du travail). Nous allons maintenant œuvrer d’arrache-pied avec des députés pour cette loi passe.

Le Blog Politique : Avec quels députés ?

Alain Fauré : Sur les 297 de la majorité, 200 sont issus du monde de la réalité, avec des vrais métiers. C’est une force de notre parti, plus que chez « Les Républicains » dont les députés sont hors-sol. On va pas se laisser avoir par certaines personnes dont on ne sait qui et ce qui les animent.

Le Blog Politique : De qui parlez-vous ?

Alain Fauré : Les Hamon, Filipetti et autres frondeurs…

Cette loi va créer 1,9 millions de salariés soit 0,5 Equivalent Temps Plein sur les 3,9 millions d’entreprises du privé dont je vous parlais au début. J’en suis sûr. Nous apporterons des amendements. Nous ne lâcherons rien !

 

Propos recueillis par Patrick Noviello