27 Juil

Régionales, annonce de l’accord PS-PRG cet après-midi

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Cet après-midi, Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Michel Baylet vont faire une conférence de presse. Elle se déroulera à 16 heures, au siège du Parti Socialiste, rue de Solférino.

D’après nos informations, le patron du PRG et le 1er secrétaire du PS vont annoncer un accord national. « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon » est concerné. Le contenu de l’accord est évidemment essentiel. Le PRG exigeait une vice-présidence pour Sylvia Pinel, 15 places éligibles et 4 têtes de listes départementales.

Afin d’incarner ce partenariat (enfin) concrétisé, la tête de liste socialiste, Carole Delga et Sylvia Pinel, ministre radicale et candidate aux régionales se retrouveront ensemble, mardi 28 juillet, à Montpellier.

Laurent Dubois

25 Juil

Régionales, un (ancien) proche de Pierre Cohen aux cotés de Philippe Saurel

Jean-Christophe Portarieu, ancien directeur de cabinet de Pierre Cohen et soutien de Philippe Saurel

Jean-François Portarieu, ancien directeur de cabinet de Pierre Cohen et soutien de Philippe Saurel

Philippe Saurel étend ses réseaux en Midi-Pyrénées.

Le maire de Montpellier a intégré dans son « staff », Jean-François Portarieu. L’ancien directeur de cabinet (adjoint) de l’ex-maire socialiste de Toulouse, Pierre Cohen accompagne Philippe Saurel dans son entreprise régionale.

Jean-François Portarieu n’est pas directeur de campagne ou en charge de la communication. Mais il travaille avec Philippe Saurel et apporte sa connaissance de l’agglomération toulousaine. De 2008 à 2014, Jean-François Portarieu a été au Capitole aux côtés de Pierre Cohen. Avec François Briançon (directeur de campagne et maire adjoint de Pierre Cohen), il appartenait à la garde rapprochée de l’ancien maire de Toulouse.

Depuis la victoire de Jean-Luc Moudenc et la reconquête de la ville Rose par la droite, Jean-François Portarieu est le directeur de cabinet du président (PS) de l’Agglomération du Grand Narbonne, Jacques Bascou. Une communauté d’Agglomération dont le 1er vice président est le maire de Gruissan et figure régionale du PRG : Didier Cordoniou.

Laurent Dubois

24 Juil

Régionales, Paris se mêle des élections en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon

Les kilomètres et la fameuse ligne de la Loire ne sont pas une frontière absolue. Les régionales en « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon » ont une dimension nationale. A gauche, les (dés)accords entre le PS et le PRG sont directement influencés et lourdement impactés par la situation de la majorité présidentielle. François Hollande et Manuel Valls veulent un partenariat régional avec Jean-Michel Baylet. A droite, les instances nationales des Républicains encadrent étroitement la composition des listes départementales de Dominique Reynié.

palais-elysee@ambafrance-cn.org_ 

 Un accord PS-PRG qui se joue à l’Elysée

Lors de sa visite à Toulouse, le vendredi 17 juillet, Jean-Christophe Cambadélis a rappelé un fait. Jean-Michel Baylet participe aux « petits déjeuners de la majorité ». Tous les mardis, il partage un café avec Manuel Valls. Le patron du PRG a ses entrées à Paris. Il a accès au premier ministre et à François Hollande. Le message adressé aux socialistes midi-pyrénéeens et languedociens, réunis dans la ville Rose est clair : les régionale dans la Grande Région se jouent à Paris, loin de Toulouse et Montpellier.

L’Elysée veut un accord avec le PRG. Un responsable national du PS refuse de confirmer que François Hollande demande aux régionaux d’accepter les conditions de Jean-Michel Baylet. Notamment une 1ere vice-présidence à Sylvia Pinel. « Je ne fais jamais parler le président de la République » est la seule réponse obtenue.

En revanche, si l’Elysée et Matignon ne mettent, visiblement, pas le nez dans les détails. François Hollande et Manuel Valls veulent une union de la Gauche. Le premier ministre s’est directement engagé dans la mêlée « midi-pyrénéo-languedocienne » en « convoquant » directement à Matignon Philippe Saurel. L’opération a visiblement échoué. Il s’agissait de désamorcer la candidature du maire de Montpellier. Depuis le 29 juin, Philippe Saurel est officiellement…candidat.

D’après plusieurs sources concordantes, les régionales en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon continuent à (pré)occuper Matignon. François Hollande et Manuel Valls tiennent à un accord, peu importe ses termes mais il n’est pas question de fâcher Jean-Michel Baylet. En effet, le patron du PRG a dans sa poche une arme nucléaire : les 12 députés élus en juin 2012. Comme il l’a fait au Sénat au temps de la présidence (PS) de Jean-Pierre Bel, Jean-Michel Baylet est une force d’appui et d’appoint. Face à la fronde de certains députés socialistes, les parlementaires PRG tiennent entre leurs mains la majorité au Palais-Bourbon. Des défections, une flibuste qui s’organise et les textes présentés par Manuel Valls finissent au panier.

Un parlementaire de gauche relative les choses. D’après lui,

« les députés PRG sont plus sur la ligne de Braillard (adversaire interne de Jean-Michel Baylet et secrétaire d’Etat aux sports) que sur celle de Baylet ».

Selon cet habitué du Palais-Bourbon, la majorité parlementaire n’est pas en danger si un accord n’est pas trouvé.

Néanmoins, le cauchemar d’une fin de quinquennat saboté par les députés existe. François Hollande et Manuel Valls ne peuvent pas prendre le risque. D’ailleurs Jean-Michel Baylet sait rappeler qu’il est indispensable à la majorité présidentielle.

Au Sud de la Loire, les socialistes sont franchement hostiles aux conditions fixées par Jean-Michel Baylet. Ils les trouvent mirobolantes et même délirantes. Samedi dernier, la tête de liste socialiste, Carole Delga a réuni ses troupes. La députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault a lancé un cri du cœur :

« oui, au compromis. Non à la compromission ».

Cette déclaration a fait bondir Christophe Borgel. Le numéro 3 du PS et député de Haute-Garonne est en charge des négociations avec le PRG. C’est lui qui doit composer l’improbable et pourtant incontournable accord avec Jean-Michel Baylet. La sortie de Valérie Rabault l’a fait sortir de ses gons. En revanche, dans la salle, de nombreux socialistes sont sur la ligne Rabault.

Mardi soir, le bureau national du PRG a rejeté, à l’unanimité, les conditions du PS. D’après une source radicale, Sylvia Pinel était, selon ses termes, dans le rôle de « Cruella » et Jean-Michel Baylet plutôt dans le rôle du modérateur. La ministre radicale a eu des mots très durs contre les socialistes alors que le président du PRG (qui espère toujours redevenir ministre) plaide pour un accord.

En réalité, le PRG et le PS se sont mis dans la situation ubuesque de deux partenaires qui ne peuvent pas se dispenser d’un accord mais qui sont incapables de le trouver.

Contrairement à ses menaces, le PRG ne peut pas partir seul. Cela diviserai le parti à quelques semaines de son congrès. En effet, de nombreux élus radicaux sont hostiles à une rupture avec les socialistes. Jean-Michel Baylet offrirait une occasion rêvée à son concurrent, Thierry Braillard. Ce dernier pourrait devenir Khalife à la place du Khalife suite à un schisme interne. De plus, les radicaux ne sont absolument pas assurés de passer la barre fatidique des « 5% » au 1er tour. En dessous, c’est la double peine : non remboursement des importants frais de campagne (minimum 700 000 euros) et impossibilité de fusionner au 2nd tour.

Du côté du PS, même chose. La marge de manœuvre n’existe pas. Comme l’aurait dit, à Toulouse, Jean-Christophe Cambalédis : le PRG ne va pas faire gagner mais il peut faire perdre. Les 2 ou 3 points qu’il apporte peuvent faire la différence dans une élection qui s’annonce très serrée. Mais, surtout, un accord avec le PRG est un mot d’ordre de François Hollande et Manuel Valls.

Samedi dernier, le Tour de France est passé sur les terres du directeur de campagne de Carole Delga, le sénateur de la Lozère Alain Bertrand. François Hollande est venu assisté au passage du peloton. D’après nos informations, cette rencontre, au détour de la Grande Boucle, a été l’occasion pour Alain Bertrand de plaider pour le maintien de Damien Alary. Jean-Michel Baylet veut récupérer le poste promis au président sortant du Languedoc (une 1ere vice-présidence) pour Sylvia Pinel.

On ne connaît pas la réaction de François Hollande. En revanche, une chose est certaine. Ce soir, vendredi 24 juillet, un accord risque d’intervenir et il interviendra en fonction de considérations qui dépasse largement Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon 

A droite, c’est Paris qui décide.

Dominique Reynié vient juste de prendre sa carte chez « les Républicains ». La tête de liste régionale de la droite est un adhérent de fraiche date. Il découvre l’atmosphère d’une campagne électorale mais également l’univers du parti de Nicolas Sarkozy.

Pour la constitution de ses listes départementales, Dominique Reynié dépend des instances nationales des Républicains.

Comme le précise Alain Marleix :

«  en accord avec Nicolas Sarkozy et conformément à nos statuts, rien ne pourra être publié ou officialisé avant le vote de la Commission Nationale d’Investiture et c’est elle qui publiera et officialisera les listes départementales. Christian Estrosi, Laurent Wauquiez et moi-même présiderons le vote. Les départements pourront faire des propositions mais la CNI décidera ».

Pour l’ancien ministre et député du Cantal, c’est donc très clair. Les listes départementales de Dominique Reynié se feront à Paris. Les responsables départementaux pourront faire des propositions, la tête de liste régionale peut faire des suggestions. Mais ce sont les instances nationales qui adoptent et composant la liste des candidats.

Cette prise en main est actée par les statuts (art 47) du parti de Nicolas Sarkozy. Mais, s’agissant de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, d’autres dispositions encadrent la tête de liste régionale. En effet, avant le conclave de Sète (inventé par Jean-Luc Moudenc et permettant l’élection de la tête de liste régionale), il a été prévu et mentionné dans un document que la constitution des listes départementales appartient aux appareils politiques et aux instances départementales de la droite et du centre.

Dominique Reynié peut suggérer des noms.

D’après nos informations, il ne l’a pas fait, jeudi 22 juillet, lors d’une rencontre avec des représentants tarnais de l’UDI, Philippe Bonnecarrère et Philippe Folliot. Mais il pourra toujours glisser des propositions, y compris le jour de la réunion de la CNI. Une réunion qui est prévue courant septembre.

 

Laurent Dubois 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 Juil

[Exclusif] Régionales le Parti Communiste et « Ensemble ! » se joignent à EELV et au Parti de Gauche

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Fin juin, EELV, le Parti de Gauche et « Régions et Peuples Solidaires » (mouvements occitanistes) se sont réunis pour former le « Projet En Commun ». Hier, la « Nouvelle Gauche Socialiste » a rejoint la « plateforme contributive citoyenne » présentée à la presse par Gérard Onesta (EELV), Guilhem Seyries (Front de Gauche) le 26 juin dernier.

Aujourd’hui, c’est au tour de « Ensemble ! »(une des trois composantes du Front de Gauche, représentée par Clémentine Autain) et au Parti Communiste (dont Marie-Pierre Vieu est la représentante au Conseil Régional de Midi-Pyrénées) de joindre les Verts, le PG et les occitanistes. Un communiqué de presse officialisera, demain, cette jonction.

Ce n’est pas vraiment une surprise. Lors de consultations internes, les militants communistes ont massivement rejeté un accord avec les socialistes. Tout l’été, les 6 composantes du « Projet en Commun » vont plancher sur le programme et glaner des contributions citoyennes.

C’est au terme de ce processus (qui met en avant les idées et les propositions) qu’un accord sera formalisé et que des listes départementales seront constituées.

 

Laurent Dubois

[Exclusif] Régionales : Nicolas Sarkozy interpellé au sujet du comportement de Dominique Reynié

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Le torchon brûle entre Dominique Reynié et son parti. Le maire d’une grande ville du Languedoc a écrit au président des Républicains, Nicolas Sarkozy. Dans ce courrier en date du 17 juillet, l’élu de droite demande à l’ancien chef de l’Etat d’organiser une réunion d’urgence et de « prendre des mesures exceptionnelles ». Midi-Pyrénées Politiques publie les principaux passages de ce qui ressemble à une « motion anti-Reynié ». 

 

Visiblement, cet individu n’a pas pris en compte les observations et les mises en garde qui ont pu lui être adressées. Son comportement témoigne clairement d’une volonté réaffirmée d’exclure les responsables locaux de la campagne des régionales. Ceci ne peut plus durer. Il me semble indispensable que notre mouvement prenne des mesures exceptionnelles. J’en appelle à une réunion de l’ensemble des présidents et secrétaires départementaux (NDLR de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) pour traiter la cas de cet individu

 

Laurent Dubois

21 Juil

Elections Régionales : « Nouvelle Donne » et nouvelle candidature.

 

Pierre Larrouturou, leader national de "Nouvelle Donne".  AFP PHOTO/ PATRICK KOVARIK

Pierre Larrouturou, leader national de « Nouvelle Donne ». AFP PHOTO/ PATRICK KOVARIK

Ce matin à Toulouse et Montpellier, « Nouvelle Donne » a annoncé la constitution d’une liste en vue des élections régionales. L’occasion de faire mieux connaissance avec cette formation et ses idées. Entretien avec son porte-parole en Midi-Pyrénées : Philippe Malbay.

 

Midi-Pyrénées Politiques : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, qui êtes-vous ? Comment vous décririez-vous pour les électeurs ?

 

Philippe Malbay : Nous sommes un parti citoyen. Le principe étant que les idées viennent du bas et sont approuvées par la base. Au tout début, c’était « le comité Rossevelt » dont l’objectif était de brasser des idées pour sortir de la crise. Participaient aux débats de grands noms comme Edgar Morin, Stéphane Hessel ou encore Pierre Larrouturou. De ce comité sont sorties des idées que nous avons proposées à l’époque à Jean-Marc Ayrault. Il ne les a pas retenues ou saisies. Nous avons donc crée « Nouvelle Donne » qui regroupe aujourd’hui 5000 adhérents en France. Nous avons déjà été présents sur d’autres scrutins comme les Européennes où nous revendiquons 550 000 voix puis sur certains cantons des départementales où nous avons réalisé 6 à 7% des voix en moyenne, le tout sans être connu.

 

M.P.P : Comment vous situez-vous sur l’échiquier politique ?

 

Philippe Malbay : Nous sommes « alter système ». Autrement dit nous ne faisons pas que le critiquer, nous sommes aussi force de proposition. Nous voulons sortir du traditionnel clivage gauche/droite. Nous avons envie de porter de vraies solutions. Nous voulons remplacer le GPS idéologique par un GBS (« Grand Bon Sens ») idéologique.

 

M.P.P : Qui va constituer votre liste alors ?

 

Philippe Malbay : Nous n’avons pas d’élus. Il s’agira de militants « Nouvelle Donne » et de représentants associatifs ou de la société civile.

Nous sommes contre le cumul intégral des mandats et leur renouvellement ad vitam aeternam. Nous prônons le « deux mandats maximum ».

Notre liste est en cours de constitution. Les gens se portent volontaires. Ensuite, vers la troisième semaine d’août, un conseil citoyen va tirer au sort onze personnes. Ce jury ainsi constitué va examiner les candidatures et la liste sera publiée début septembre.

 

M.P.P : Quelles sont vos priorités pour la future grande région ?

 

Philippe Malbay : De manière générale, Nouvelle Donne fait 20 propositions concrètes et originales pour réduire le chômage, relancer la filière bâtiment, agir sur la transition énergétique  et l’environnement, et remettre l’humain au centre des décisions.

Plus régionalement, nous voulons aider les entreprises à innover et favoriser l’emploi par la réduction du temps de travail. Nous serons aussi à l’écoute des structures type Scop et favoriserons la création d’une monnaie locale. Enfin nous souhaitons agir pour la qualité énergétique des bâtiments.

 

M.P.P : Quel est votre objectif sur ce scrutin ?

 

Philippe Malbay : Faire bouger les choses. Placer des élus évidemment mais aussi et surtout faire comprendre aux gens qu’on n’est pas forcément obligés de voter toujours pour les mêmes partis. Ici, dans notre région, c’est le moment plus que jamais. Carole Delga est moins connue que son prédécesseur et la droite a peu de chance de l’emporter.

Nous ne passerons pas d’alliance avec les autres partis, même si on commence à être dragués. On y va tout seul. Vous savez quand on a de bonnes idées, elles sont forcément reprises.

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

20 Juil

Régionales, un poste de président délégué pour Damien Alary ?

Les accords entre le PS et le PRG sont suspendus au destin de Sylvia Pinel. Jean-Michel Baylet demande pour la ministre radicale un poste de 1ere Vice-Présidente. Le patron du PRG est intransigeant. Seul problème, Sylvia Pinel a sur sa route le socialiste Damien Alary. En effet, le président (sortant) de la Région Languedoc-Roussillon doit devenir, en cas de victoire en décembre prochain, le 1er Vice-Président de Carole Delga. Christophe Borgel enviseage une solution : la création d’un poste de président délégué. La formule est une « vraie-fausse » option. Elle ne règle rien. Le « casse-tête » reste le même. Damien Alary doit se soumettre ou le PS doit demander à Jean-Michel Baylet de renoncer

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Christophe Borgel au secours d’un accord en danger 

Christophe Borgel veut un accord avec le PRG. L’influence du groupe de presse de Jean-Michel Baylet (réelle mais surtout fantasmée), la crainte d’un ralliement (improbable) avec le Mouvement Citoyen de Philippe Saurel, le poids du PRG dans la majorité parlementaire poussent Christophe Borgel au compromis. Le numéro 3 du PS reconnaît qu’il faut une représentation au Languedoc-Roussillon et qu’il faut donc sauver le soldat « Alary ». Mais les exigences de Jean-Michel Baylet doivent également être entendues.

On pourrait passer d’un duo « Delga-Alary » à un triumvirat « Delga-Alary-Pinel ». Christophe Borgel n’a pas vraiment le choix. Damien Alary refuse de s’éclipser et les languedociens menacent d’entrer en résistance. Pour concilier les deux parties, Christophe Borgel n’exclut pas de créer un poste de président délégué. Le député de Haute-Garonne reconnaît « la nécessité d’assurer un équilibre entre les territoires ». Mais entre le marteau PRG et l’enclume PS, il est possible de forger une sortie de crise par la création d’une présidence déléguée qui existait à « Toulouse Métropole ».

Une présidence Déléguée inspirée de « Toulouse Métropole »

Sous le mandat de Pierre Cohen, « Toulouse Métropole » disposait d’un président délégué. Bernard Sicard (maire de Colomiers) était le numéro 2 dans l’organigramme et occupait la fonction de 1er Vice-Président. Mais, parallèlement, Claude Raynal (maire de Tournefeuille) était le président délégué. Le 1er Vice-Président présidait les séances en cas d’absence du président. Mais le président délégué était en charge des services et des moyens. Il était en charge de l’opérationnel.

Christophe Borgel invoque ce précédent pour débloquer la rivalité « Pinel-Alary » et satisfaire Jean-Michel Baylet. Problème, ce schéma n’est pas transposable au futur Conseil Régional de la Grande Région.

Damien Alary, président délégué mais président relégué ?

Les marchandages autour d’une 1ere Vice-Présidence ou d’une présidence déléguée sont purement virtuels. La distribution des postes interviendra le soir du 2nd tour des régionales et, évidemment, elle dépendra des résultats. Mais, en toute hypothèse, la composition de l’exécutif régional est organisée par la loi.

Sur le coin d’une table, il est possible d’attribuer un poste d’écuyer en chef ou de grand manitou des plateaux repas. Mais le Code Général des Collectivités Territoriales (art. L 4133-5) ne mentionne absolument pas un poste de président délégué. A « Toulouse-Métropole », le président délégué était également vice-président. C’est ce dernier titre qui lui permettait de recevoir des indemnités majorées et qui lui permettrait d’exercer ses fonctions administratives. Juridiquement, dans les textes, il n’existe qu’un président ou des vice-présidents.

Bref, une présidence déléguée est un titre honorifique. A moins de disposer simultanément d’une casquette de vice-président. Damien Alary affirme : « en toute hypothèse, je ne serai jamais derrière Sylvia Pinel ». S’il accepte le poste de président délégué, il devra avaler la couleuvre et accepté d’être, dans l’organigramme officiel, derrière la 1er Vice-Présidente et occuper une deuxième, troisième ou quatrième vice-présidence

Comme le précise un ancien Directeur Général Administratif d’un Conseil Régional :

« c’est la seule solution techniquement et juridiquement possible. Un président délégué qui ne serait pas en même temps vice président n’aurait pas de voix délibérative au sein de la commission permanente. Il peut toujours y être invité. Mais alors ce sera avec une voix consultative ».

Même analyse du côté d’un autre responsable territorial, ancien Directeur Général des Services d’une grosse collectivité. Pas de doute, si Damien Alary ne veut pas se contenter de galons d’opérette, il va devoir exercer une vice-présidence :

« il est nullement fait mention dans les textes d’une fonction de président délégué. Si rien ne l’interdit, cette personne n’aurait, en réalité, au delà du titre, que le simple rang de conseiller régional délégué, membre de la commission permanente. Toutes les dispositions du statut de l’élu applicables aux vice-présidents ne lui seraient pas applicables, y compris en terme d’indemnités ».

Evidemment, il existe souvent un fossé entre le droit et la cuisine politique. D’ailleurs, le Languedoc-Roussillon ne manque pas d’imagination. Visiblement, c’est la seule région de France a avoir inventé 4 postes de questeurs. 4 postes non prévus par le Code Général des Collectivités Territoriales.

Néanmoins, s’agissant de Damien Alary et des prétentions de Sylvia Pinel, il semble que la formule inventive d’une présidence déléguée ne règle absolument pas la rivalité politique entre le socialiste languedocien et la radicale du Tarn-et-Garonne. Un des deux devra s’effacer et renoncer.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

Sénat : les buralistes veulent mettre le paquet

Dans le collimateur des buralistes : le paquet de cigarettes neutre. Des opérations pour protester ont déjà débuté en province dont hier en Haute-Garonne , dans le Lot et le Tarn où  des radars ont été recouverts. Mercredi plusieurs milliers de commerçants se réuniront devant le Sénat dont la commission sanitaire et sociale va discuter du projet du ministère de la santé. Entretien avec Gérard Vidal, leader des buralistes de Midi-Pyrénées.

Gérard Vidal, président des buralistes de Midi-Pyrénées.

Gérard Vidal, président des buralistes de Midi-Pyrénées.

Qu’est-ce qui vous dérange dans la mise en place de ce paquet neutre ?

 

C’est une disposition européenne qui prendra effet à partir de 2020. On l’accepte. Seulement Marisol Touraine veut la mettre en application en France dès mai 2016. On serait alors les seuls en Europe. Que va-t-il alors se passer quand on sait qu’un paquet vendu sur quatre l’est déjà hors réseau officiel ?

 

Hier vous avez recouvert un radar sur la route d’Andorre, est-ce que d’autres opérations de ce type sont prévues dans les jours qui viennent ?

 

Cette nuit des radars du Lot et du Tarn ont également été bâchés. Mercredi, nous serons entre quatre et cinq-mille devant le Sénat dont la commission sanitaire et sociale va discuter du projet du ministère de la santé. Enfin, les discussions parlementaires reprendront au Sénat le 8 septembre prochain. Nous passerons la nuit précédente devant les Préfectures.

 

Le Président de la chambre syndicale du Grand Paris a déclaré : « le gouvernement ne sait entendre que des mouvements où l’on casse tout ». Partagez-vous son point de vue ?

 

Non. On n’a jamais rien cassé. On est des préposés à l’administration. On a un traité de gérance avec l’Etat. Même si depuis 2003 les ministres des services publics successifs nous promettent de nouvelles prérogatives que nous n’avons pas. Aujourd’hui par exemple, on peut acheter directement de chez soi par ordinateur un timbre fiscal.

 

Quel regard portez-vous, coïncidence de calendrier ou pas, sur la conférence ministérielle internationale de lutte contre le tabagisme qui s’ouvre aujourd’hui à  Paris ?

 

C’est pour passer en force au Sénat que Marisol Touraine fait ça. Mais regardez, il n’y a quasiment aucun pays européen autour de la table : pas d’Allemagne, de Belgique, de Luxembourg, d’Italie ou encore d’Espagne. Les allemands n’ont pas les paquets neutres et pourtant la consommation a baissé chez eux. Marisol Touraine prend l’exemple de l’Australie. Mais c’est une île ! La problématique de la contrebande n’y est forcément pas la même. Nos gouvernements n’ont jamais su faire en matière de prévention. Ce n’est pas en nous détruisant qu’ils vont améliorer la santé des citoyens.

 

 

La proposition de ce député socialiste d’augmenter de 10% la rémunération des buralistes…. Une bonne solution pour sauver la profession ?

 

C’est un des solutions. Aujourd’hui nous percevons 7% sur un paquet, insuffisant pour pouvoir s’en sortir. 10% en plus serait un minimum. Et encore que pour les plus gros débitants… Mais ils ne sont que 2 à 3000 sur 25000 buralistes au total

 

Justement, est-ce que certains de vos collègues sont plus menacés que d’autres ? Entre les gros points de vente et les plus petits ?

 

Ceux qui disparaissent sont ceux qui sont implantés en zone rurale. Ils étaient bien souvent le dernier commerce du village. Les autres débitants très exposés sont les frontaliers évidemment. 1413 commerces ont fermé l’an dernier et en dix ans nous en avons perdu dix-mille.

 

Que demandez-vous aujourd’hui au gouvernement ?

 

Tout d’abord une véritable politique de prévention pour que les jeunes ne se mettent pas au tabac. Même si de toute façon, nous, les jeunes on ne les voit plus. Ils s’alimentent souvent directement devant leur lycée.

Ensuite, ce que nous attendons du gouvernement, c’est une harmonisation européenne. Un paquet coûte un euro dans les pays de l’est et trois euros en Andorre.

 

Propos recueillis par Patrick Noviello.

18 Juil

[Exclusif] Régionales, Damien Alary « J’irai au bout du binôme que je forme avec Carole Delga »

Vendredi 17 juillet, Jean-Christophe Cambadélis était à Toulouse. Objet du déplacement : les négociations avec Jean-Michel Baylet et les régionales. Pendant environ 1 heure 30, dans les locaux de la fédération départementale du PS, le 1er secrétaire a réuni autour de lui socialistes midi-pyrénéens et languedociens. Cet aller-retour express (la réunion a débuté à 13 heures et l’avion de Jean-Christophe Cambadélis redécollait à 15 heures) était « pédagogique ». Aucune décision n’est sortie de la rencontre. Mais le patron national du PS a organisé un tour de table après avoir insisté sur la nécessité d’un accord et sur les difficultés rencontrées avec Jean-Michel Baylet. Une des exigences du PRG a suscité une levée de boucliers : une 1ere vice-présidence pour la ministre radicale, Sylvia Pinel. Ce poste est promis, depuis plus d’un an, à Damien Alary. Le président sortant du Languedoc-Roussillon refuse catégoriquement cette hypothèse.

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Jean-Michel Baylet met la barre très haut. Il demande 4 têtes de listes départementales. 3 en Midi-Pyrénées et 1 en Languedoc-Roussillon. Ces exigences sont élevées. Mais Jean-Michel Baylet pousse encore plus loin en demandant une 1ere vice-présidence pour Sylvia Pinel. La ministre radicale, originaire du Tarn-et-Garonne, est destinée à une tête de liste départementale sur ses terres. Mais Jean-Michel Baylet veut beaucoup plus.

Le premier tour n’a pas encore eu lieu. Le second se déroulera dans 6 mois. Mais, pour les postes, c’est maintenant. Le patron des radicaux veut que Sylvia Pinel partage l’exécutif régional avec la socialiste, Carole Delga. Problème, un « ticket » est déjà formé avec le président socialiste de la Région Languedoc, Damien Alary.

Jean-Christophe Cambadèlis a répercuté cette demande auprès de ses camarades midi-pyrénéens et languedociens. D’après nos informations, des voix se sont élevées. Une socialiste a insisté sur le fait qu’il est impossible de former un binôme exclusivement féminin, totalement midi-pyrénéen et formé de deux anciennes ministres. Un élu languedocien a insisté sur la nécessité d’un équilibre des territoires. Le tandem « Delga-Alary » permet d’assurer une représentation au 1,9 million d’électeurs languedociens.

Damien Alary n’a pas participé à la réunion toulousaine. Il était retenu par des problèmes de santé. Interrogé par « Midi-Pyrénées Politiques », le président de la Région Languedoc-Roussillon refuse catégoriquement de laisser sa place à Sylvia Pinel :

« Il en est hors de question. J’irai au bout du binôme que je forme avec Carole Delga. Je reste dans ce tandem. Je suis favorable à un accord avec le PRG. Mais il ne faut pas un accord à n’importe quel prix. Ce serait une faute politique grave et inacceptable pour le Languedoc-Roussillon. J’ai le soutien de tous les grands élus du Languedoc. Une absence d’accord avec le PRG peut faire perdre 2 ou 3 points au PS. Mais le fait que le Languedoc ne soit pas représenté peut en coûter 10 ou 12. Si l’on commence à céder à toutes les revendications de nos partenaires, entre les deux tours lorsqu’il faudra négocier avec les écologistes ou le PC, il n’y aura plus de socialistes sur les listes ».

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

16 Juil

Encadrer les loyers : un recours déposé par un Toulousain.

Vue de Toulouse. Photo MaxPPP

Vue de Toulouse. Photo MaxPPP

Un militant du Front de gauche a déposé un recours devant le conseil d’Etat pour que l’encadrement des loyers ne reste pas qu’une mesure parisienne.

 

« Je ne suis pas un spécialiste juridique » ne cesse de répéter Romain Jammes. Mais le militant Parti de Gauche de 27 ans est déterminé. Pour lui, il n’y a pas de raison que les loyers ne soient encadrés qu’à Paris. C’est pour cela qu’il s’est joint au recours déposé nationalement devant le conseil d’Etat. A l’origine de cette procédure l’association de lutte contre le mal-logement « Bail à part » présidée par le conseiller régional d’Ile de France EELV Julien Bayou.

« Je ne sais pas si techniquement on peut parler de recours collectif. En tout cas j’en appelle au Conseil d’Etat ».

 

Romain Jammes.

Romain Jammes.

L’argumentation se base sur le fait qu’appliquée simplement à Paris la loi voit son ampleur réduite. « Le problème des loyers n’est pas que parisien. L’idée, c’est de mettre la pression sur l’Etat » précise Romain Jammes. L’avocat de « Bail à Part-tremplin pour le logement » a aussi ses arguments juridiques. «  la déclaration de Manuel Valls du 29 août 2014 de limiter l’encadrement des loyers à Paris intra-muros et à titre expérimental interdit l’application de la loi aux 27 autres agglomérations marquées par des tensions locatives » explique Maître Afane-Jacquart.

 

Sauver les meubles

 

L’exemple de Romain Jammes est parlant. En CDD, il s’acquitte d’un loyer de 600 euros par mois charges comprises dans le quartier de Saint-Cyprien. « J’ai toujours eu des difficultés à payer mon loyer à Toulouse » reconnaît le « travailleur précaire » comme il se qualifie. Pour lui, Toulouse est bel bien ce qui est nommé une « zone tendue ». « La tension démographique est là. Les propriétaires trouvent toujours preneurs. S’ils n’ont pas de cadre, ils font ce qu’ils veulent ». Romain qualifie sa démarche d’ « acte symbolique pour créer le débat et sauver les meubles ».

 

Alors tout cela ne se jouera-t-il forcément que dans les tribunaux parisiens ou les bureaux du Conseil d’Etat ? Romain Jammes prend l’exemple de Grenoble (ville dirigée par un maire EELV) ou Lille (majorité socialiste) qui ont dit oui à l’encadrement des loyers. A Toulouse, Jean-Luc Moudenc (Les Républicains)  ne semble pas favorable à une telle expérimentation. « Je ne sais pas si les loyers sont aussi tendus dans le reste de la métropole mais les maires de gauche pourraient peut-être donner l’exemple » s’interroge le militant du Parti de Gauche.

Patrick Noviello

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