16 Juil

Encadrer les loyers : un recours déposé par un Toulousain.

Vue de Toulouse. Photo MaxPPP

Vue de Toulouse. Photo MaxPPP

Un militant du Front de gauche a déposé un recours devant le conseil d’Etat pour que l’encadrement des loyers ne reste pas qu’une mesure parisienne.

 

« Je ne suis pas un spécialiste juridique » ne cesse de répéter Romain Jammes. Mais le militant Parti de Gauche de 27 ans est déterminé. Pour lui, il n’y a pas de raison que les loyers ne soient encadrés qu’à Paris. C’est pour cela qu’il s’est joint au recours déposé nationalement devant le conseil d’Etat. A l’origine de cette procédure l’association de lutte contre le mal-logement « Bail à part » présidée par le conseiller régional d’Ile de France EELV Julien Bayou.

« Je ne sais pas si techniquement on peut parler de recours collectif. En tout cas j’en appelle au Conseil d’Etat ».

 

Romain Jammes.

Romain Jammes.

L’argumentation se base sur le fait qu’appliquée simplement à Paris la loi voit son ampleur réduite. « Le problème des loyers n’est pas que parisien. L’idée, c’est de mettre la pression sur l’Etat » précise Romain Jammes. L’avocat de « Bail à Part-tremplin pour le logement » a aussi ses arguments juridiques. «  la déclaration de Manuel Valls du 29 août 2014 de limiter l’encadrement des loyers à Paris intra-muros et à titre expérimental interdit l’application de la loi aux 27 autres agglomérations marquées par des tensions locatives » explique Maître Afane-Jacquart.

 

Sauver les meubles

 

L’exemple de Romain Jammes est parlant. En CDD, il s’acquitte d’un loyer de 600 euros par mois charges comprises dans le quartier de Saint-Cyprien. « J’ai toujours eu des difficultés à payer mon loyer à Toulouse » reconnaît le « travailleur précaire » comme il se qualifie. Pour lui, Toulouse est bel bien ce qui est nommé une « zone tendue ». « La tension démographique est là. Les propriétaires trouvent toujours preneurs. S’ils n’ont pas de cadre, ils font ce qu’ils veulent ». Romain qualifie sa démarche d’ « acte symbolique pour créer le débat et sauver les meubles ».

 

Alors tout cela ne se jouera-t-il forcément que dans les tribunaux parisiens ou les bureaux du Conseil d’Etat ? Romain Jammes prend l’exemple de Grenoble (ville dirigée par un maire EELV) ou Lille (majorité socialiste) qui ont dit oui à l’encadrement des loyers. A Toulouse, Jean-Luc Moudenc (Les Républicains)  ne semble pas favorable à une telle expérimentation. « Je ne sais pas si les loyers sont aussi tendus dans le reste de la métropole mais les maires de gauche pourraient peut-être donner l’exemple » s’interroge le militant du Parti de Gauche.

Patrick Noviello