08 Juil

Régionales, Philippe Saurel « la guerre peut commencer une fois l’armée levée »

Le 29 juin dernier, Philippe Saurel a présenté sa candidature lors d’une conférence de presse. Mais le maire de Montpellier n’est pas encore candidat. Il doit monter 13 listes départementales avant de franchir véritablement le pas. Philippe Saurel est très clair. Il veut prendre le départ. Mais il n’est pas certain de franchir la ligne d’arrivée. De passage à Toulouse, le maire de Montpellier fait un bilan d’étape.

Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier

Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier

Midi-Pyrénées Politiques – Vous devez trouver 158 candidats dont 79 femmes et 26 suppléants dans les 13 départements de la Grande Région. Ou en êtes-vous de votre campagne de recrutement ?

Philippe Saurel. « J’ai ouvert une adresse mail ou les personnes intéressées peuvent me contacter. Il y a aussi des gens qui m’appellent. A ce jour, j’ai reçu 120 candidatures. Mais je veux monter une liste citoyenne. Je ne suis donc intéressé que par des maires, qui sont directement élus par les électeurs ou des citoyens. Les partis recyclent. Je ne veux que des gens incontestables. Pas des mecs écornés par le fonctionnement partisan. La constitution des listes doit être terminée fin octobre. Comme le dit Podemos, « la guerre peut commencer une fois l’armée levée ».

Midi-Pyrénées Politiques – Avez-vous pris contact avec Gérard Poujade ? Cet ancien vice-président de Martin Malvy, démissionnaire du PS souhaite également incarner un mouvement citoyen.

Philippe Saurel. « Il a pris contact avec moi. Mais cela ne va pas aller plus loin. Beaucoup de personnes s’improvisent citoyens. Il se découvre citoyen six mois avant le scrutin ».

Midi-Pyrénées Politiques – Votre liste citoyenne va donc dépasser les clivages politiques.

Philippe Saurel.  « Oui. Elle peut aller du centre droit à la gauche de la gauche. Ce sera une liste d’union républicaine. D’ailleurs ce sera la seule à pouvoir faire face au FN en renouvelant le jeu politique. C’est ce que j’ai réussi à faire à Montpellier au moment des municipales mais également aux départementales. Montpellier est la seule grande ville française a avoir été conquise par une liste citoyenne et la Métropole (NDRL Montpelier Méditerranée Métropole) est la seule métropole vraiment démocratique avec Brest. D’ailleurs, comme je l’ai dit à Manuel Valls, ce n’est pas un tsunami mais une vaguelette démocratique s’est levée et je n’ai pas le droit de la briser ».

Midi-Pyrénées Politiques – Au delà des listes, le nerf de la guerre, c’est l’argent. La campagne des régionales va être très onéreuse. Le plafond de dépense est fixé à 1,6 million d’euros. Vous avez un budget ? Et quel est son montant ?

Philippe Saurel. « Je ferai un meeting par départements et j’utiliserai les réseaux sociaux. J’estime que je serai en dessous du demi-plafond (NDLR fixé à 750 000 euros et qui permet d’être remboursé si la liste dépasse les 5% des suffrages exprimés).

Midi-Pyrénées Politiques – Vous êtes le maire de Montpellier. Le fait de vous lancer dans l’aventure des régionales vous place en porte à faux vis-à-vis des montpelliérains ?

Philippe Saurel. « Non. Je suis favorable à ce que Toulouse soit la capitale régionale et, dans mon programme régional, j’ai tout un volet sur l’équilibre des territoires et notamment l’équilibre entre Toulouse et Montpellier ».

Midi-Pyrénées Politiques – Comment allez-vous mener campagne ? Vous avez un programme ?

Philippe Saurel. « Le moment fort de la présentation des têtes de listes départementales et de la présentation de la liste va être la campagne électorale. Mais j’ai également un programme régional. Il s’articule autour de trois axes : l’équité territoriale, entre l’urbain et le périurbain, entre le rural et l’hyper rural, le développement économique avec 7 piliers dont l’agro-alimentaire et les transports et, enfin l’international. Sur ce dernier point il va falloir renforcer la collaboration Toulouse-Montpellier-Barcelone. D’ailleurs j’y travaille déjà ».

 

Propos recueillis par Laurent Dubois

03 Juil

Régionales, Guillaume Cros coordonne la campagne d’Europe-Ecologie

Depuis début juin, date d’une Assemblée Générale, « Europe-Ecologie » a choisi son coordinateur de campagne pour les prochaines régionales. Il s’agit d’un vieux routier de 46 ans : Guillaume Cros. Conseiller régional sortant, il affiche 4 (grosses) campagnes au compteur : 2 Régionales (2010 et 2015) aux côtés de Gérard Onesta et 2 européennes dont la dernière (2014) avec José Bové.

Guillaume Cros conseil régional EELV et coordonateur de la campagne pour les régionales

Guillaume Cros conseil régional EELV et coordonateur de la campagne pour les régionales

Gérard Onesta justifie ce choix : « je lui ai dit, il y a certainement mieux que toi mais cela fait 20 ans que l’on cherche et on n’a toujours pas trouvé. Il est très carré et il a la confiance des militants et une excellente connaissance du terrain. Les deux campagnes européennes (NDLR la circonscription comprend l’Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) lui assurent une parfaite connaissance du Languedoc. C’est un élu. Il a la fibre politique.En plus, c’est un ami. On peut se téléphoner à deux heures du matin ».

Concrètement, Guillaume Cros va coordonner les 4 pôles de la machine Verte : le pôle financier (gestion du compte de campagne, suivi des factures), le pôle communication (communiqués de presse, graphisme, web, stratégie), le pôle logistique (réservation de salle, location de matériel) et le pole programme (consultation d’experts).

Tous ces pôles sont composés une dizaine salariés et autant de bénévoles.

Laurent Dubois

 

 

Régionales : sondage en terre inconnue

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

 Comme presque toujours, ils auront dégainé les premiers. Nos confrères de la Presse Quotidienne Régionale (La Dépêche du Midi, Centre-Presse, L’Indépendant, Midi Libre) sortent avec Ifop le premier sondage élections Régionales. Résultat : à l’ouest (et à l’est) rien de nouveau. On agite la menace FN, on montre une gauche incapable de gagner désunie et entre les deux un Dominique Reynié perdant mais dignement.

 

27% pour la liste FN au premier tour ? Plausible si l’on se réfère aux résultats des dernières européennes sur un territoire Grand Sud-Ouest où Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées étaient déjà réunies. Quant à ce chiffre qui ne s’enrichirait que de deux points entre les deux tours, cela parait également vraisemblable. Mais la scission entre l’électeur Frontiste et celui de la droite dite « traditionnelle » sera-t-elle aussi franche en décembre prochain ?

 

Concernant les intentions de voix en direction de Dominique Reynié, le changement de territoire électoral et l’union avec l’UDI dès le premier tour semblent porter leurs fruits pour une droite régionale qui n’aurait jamais été aussi près du Graal. Mais la donnée FN met fin à tout espoir de bascule et aucun mariage de déraison n’est envisageable.

 

Du grand mystère des sondages… Comment attribuer 9% à un candidat de deux jours (Philippe Saurel), que la plupart des habitants de Midi-Pyrénées découvrent ? Un maire de Montpellier qui quoi qu’il arrive, selon ce sondage, ne l’emporterait pas, voire se hisserait limite au second tour. Mais bon, la campagne démarre à peine pour lui sans que l’on sache s’il ira à son terme.

 

Les Verts, eux, abandonnent peu à peu le capiton de leurs fauteuils de vice-présidents pour reprendre le chemin qui mène à l’électeur. Ils sont gratifiés d’un score-plancher de 7 loin de l’espoir d’un douze enivrant tel l’hydromel. Une sorte de classement ATP moyen, histoire de ne pas vendre la peau de l’ours des Pyrénées avant de l’avoir tué. Europe Ecologie nous a habitué à des surprises, bonnes comme mauvaises pour eux.

 

Plus surprenant c’est un 9% qui est attribué à la liste Front de Gauche soit autant qu’à celle de Saurel et plus que les cologistes. Les sondeurs surfent-ils sur la tendance « alternative » et « citoyenne » ? Une pincée de Syriza et un zest de « Podemos ». Une démocratie participative prônée à l’unisson à gauche qui aurait trouvé le chemin des urnes ? Je demande à voir…

 

Quoi qu’il en soit la socialiste Carole Delga est donnée gagnante dans tous les cas de figure, triangulaire ou quadrangulaire. Même si dans cette dernière hypothèse, la marge d’erreur de 2 points ne suffit pas à garantir l’issue du scrutin. Mais un Saurel au second tour, qui se maintiendrait alors qu’il ne décidera qu’en octobre s’il présente définitivement une liste. Avec des si…

 

En résumé, ce premier sondage juste avant la pause estivale donne des repères. Chacun y prêtera attention ou pas. La campagne s’annonce aussi vaste et riche que le territoire qu’elle va couvrir. Pour beaucoup de ses têtes de liste, elle constitue une première, avec une notoriété à se construire, des alliances à conclure et des électeurs à convaincre. Difficile pour ces élections plus que pour toutes autres de faire un pronostic. En tout cas, les régionales 2015 sont el et bien lancées sans lauriers sur lesquels s’endormir.

 

Patrick Noviello

30 Juin

Candidature Saurel aux Régionales : Malvy réagit

 

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

 « Jamais, pour la gauche, la nécessité d’être ensemble n’a été aussi exigeante ». Que faut-il comprendre du titre de communiqué signé de l’actuel Président de Région ? Que vue la tendance politique nationale actuelle, si elle veut perdre une des seules régions qu’elle peut prétendre garder, la gauche ne peut pas s’y prendre plus mal.

Une clarification nécessaire

Martin Malvy pointe la liste que veut réaliser Philippe Saurel « avec des candidates et des candidats venus des horizons les plus divers ». « Mais le système électoral est incontournable » prévient le Président socialiste.  Pour lui, Saurel, s’il va jusqu’au bout, devra choisir qui soutenir ou avec  qui fusionner à l’entre-deux tours. « Avec la gauche ? Avec la droite ? C’est le tête de liste qui a tous les pouvoirs ». Bref pour le chef de l’actuelle majorité régionale, cette démarche nécessite « une clarification ».

L’extrême droite aux aguets

Martin Malvy tempère malgré tout la situation : « les élections auront lieu dans cinq mois. La raison peut encore l’emporter ». Pour lui, « le besoin de rassemblement et de cohérence n’a jamais été aussi fort ». Mais Malvy de dénoncer en conclusion une « aventure électorale dangereuse quand l’extrême droite est aux aguets ».

 

Patrick Noviello

 

Régionales – Liste départementale PS 31 : pour les courants ça ne passe pas

Hier au soir, lundi 29 juin, les instances fédérales du PS 31 ont voté la liste départementale pour les régionales de décembre prochain. Le casting des « heureux élus » est loin de faire l’unanimité. La grogne monte et un vent de fronde secoue le parti. Toutes les constitutions de liste suscitent frustrations et critiques. C’est la loi du genre. Les grincements de dents et la rancoeur des (mauvais) perdants sont normaux. Mais, s’agissant de la liste haute-garonnaise, la contestation est vive et elle s’organise. 

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Que des Aubrystes, pas de Hollandais (en dehors de la tête de liste, Carole Delga et de Remi Branco en 26eme position), des Ségolénistes absents,  à peine connue, la liste du PS 31 a été passée au crible.  Du côté de la motion D (courant des députées Karine Berger et Valérie Rabault ), on rappelle un principe absolu : « toutes les motions doivent être représentées à la hauteur des votes et 10% cela représente 10% des places c’est-à-dire 1».

Ce soir, la motion D en Haute-Garonne va se réunir.

En Midi-Pyrénées, la motion réalise son plus haut score dans le Tarn-et-Garonne ou elle est d’ailleurs portée par une de ses figures nationales, la députée Valérie Rabault.  Du côté de Toulouse, elle peut s’appuyer sur un score modeste : 8% lors du vote préalable au Congrès de Poitiers, en mai dernier. La « D » est loin derrière la motion A et ses 69 % et les 21% de la motion B (celle des Frondeurs). Mais, elle va faire entendre sa voix.

Du côté des ségolènistes, même « fureur ». On dénonce un monopole des Aubrystes et des Frondeurs. Un élu précise :

Ce qui est tout à fait anormal c’est que toutes les sensibilités du parti ne sont pas représentés y compris la majorité ».

Des responsables du PS 31 mettent en cause l’organisation de la commission électorale. Pour eux, « statutairement toutes les sensibilités doivent être présents et il n’y a pas de place pour la directrice de campagne (Karine Traval-Michelet), alors que c’est elle qui a tiré les ficelles ».

Evidemment ces subtils équilibres internes et les questions de courants dissimulent (mal) des ambitions personnelles et des querelles individuelles. Ainsi, par exemple, l’assistante parlementaire de la députée Monique Iborra a fait les frais de son engagement lors de la campagne des législatives. Une campagne qui a vu s’opposer l’actuelle maire de Colomiers (nouvelle directrice de campagne de Carole Delga) et Monique Iborra, la « patronne » de la candidate écartée.

Néanmoins, une synthèse entre les courants est un enjeu stratégique. Cela conditionne la mobilisation des militants et l’appui de toutes les composantes du parti. Le PS dispose d’un atout essentiel : sa force militante et son maillage d’élus sur toute la grande région. Pour Carole Delga, le fait de « servir » tous les courants et d’éviter les contestations internes est un véritable enjeu. Cela conditionne, en partie, ses chances de réussite.

Après un week-end chaud et les tirs à boulets rouges de Jean-Michel Baylet, après un début de semaine chahutée avec l’annonce de la candidature du maire de Montpellier Philippe Saurel, Carole Delga va devoir gérer un nouveau front. Un front intérieur.

Laurent Dubois

Note de la rédaction : à la suite de la publication de cet article sur notre blog et à la révélation de cette « grogne », le PS 31 nous a adressé un communiqué que nous reproduisons ce-dessous. Cependant, nous maintenons nos informations sur la « fureur » des représentants de la motion D.

Communiqué du PS 31 :

Le Conseil fédéral du PS31 a adopté à une très large majorité la liste pour les élections régionales qui sera proposée au vote des militant-e-s de la Fédération de la Haute-Garonne le 9 juillet.

Derrière Carole Delga, tête de liste pour la Région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées, 30 candidat-e-s composent une liste rajeunie (d’une moyenne d’âge de 44 ans) conjuguant expérience et renouvellement.

De Guy David, occitaniste remarqué de Cintegabelle ou Sophie Adroit, technicienne au CNES, élue du Lauragais et syndicaliste à Marc Sztulman, toulousain et benjamin des colistiers, en passant  par Bertrand Monthubert, Président de l’Université Paul Sabatier, la liste présente de nouveaux candidats très ancrés dans les réseaux associatifs et universitaires.

A leurs côtés, des candidat-e-s sortant-e-s de l’équipe de Martin Malvy tels que Michel Boussaton en charge des formations sanitaires et sociales, Sylvie Bories investie dans le champ de la formation professionnelle et ou Thierry Suaud, Maire de Portet engagé sur les questions de l’eau.

Nadia Pellefigue, actuellement benjamine de l’exécutif, Vice-présidente en charge des Finances, de l’enseignement supérieur et de l’égalité femme-homme souligne :  « les choix d’orientations données par Carole Delga ont prévalu à la construction de cette liste de 30 candidat-e-s sur 38 que comptera la liste définitive : ouverture, diversités sociales et territoriales, expérience et renouvellement ».

La volonté affichée par Carole Delga depuis le 1er jour de son investiture s’illustre aussi, et d’ores et déjà, par les 8 places laissées disponibles pour celles et ceux qui se reconnaitront dans le rassemblement des forces de gauche et de progrès.

Le Premier fédéral, Sébastien Vincini, précise : « le respect des diverses sensibilités de notre Fédération a présidé aux travaux de la commission électorale. C’est un exercice toujours difficile. La qualité et la quantité des candidatures reçues manifestent un réel intérêt pour ces élections. Il est normal qu’au lendemain de son adoption des déceptions se manifestent mais elles laisseront vite place à la mobilisation dont les militant-e-s socialistes ont toujours su faire preuve ».

La Fédération du Parti Socialiste de Haute-Garonne

29 Juin

{Exclusif} : et les candidats du PS 31 aux Régionales sont…

Cette semaine, les instances fédérales du PS désignent les listes départementales pour les prochaines régionales. Ces listes seront ensuite soumises au vote des militants, le 9 juillet. La grande majorité des fédérations choisissent ce lundi soir les candidats, en puisant dans une première liste établie antérieurement et publiée, s’agissant du Tarn et de la Haute-Garonne, sur Midi-Pyrénées Politiques.

®MaxPPP

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La fédération PS 31 vient de voter les 38 noms qui seront en piste le 9 juillet prochain. Cette liste est susceptible d’évoluer en fonction d’éventuels accords électoraux . En cas d’union de la gauche, des candidats socialistes devront donc céder leur place. Dans cette perspective, 8 places ont été réservées.

 On remarquera le classement en deuxième position, de Bertrand Monthubert, le président de l’Université Paul Sabatier et qui, d’ailleurs,n’était pas sur la première liste.

Parmi Les « heureux élus » (désignés à mains levées) on note la présence massive de conseillers régionaux sortants : Thierry Suaud, Philippe Briançon et Nadia Pellefigue.

Voici la liste des 14 premiers noms, par ordre de classement :

1) DELGA Carole

2) MONTHUBERT Bertrand

3) PELLEFIGUE Nadia

4) SUAUD Thierry

5) MADER Nathalie

6) BRIANÇON Philippe

7) BORIES Sylvie

8) BORDERIES Alexandre

9) LUMEAU Ode

10) BOUSSATON Michel

11) LUCAZEAU Rachida

12) PALACIN John

13) TAMPESTA Marie-Hélène

14) TISSOT Nicolas

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

Candidat aux Régionales, Saurel veut « réparer la République »

 Philippe Saurel avait préparé sa candidature déclarée ce lundi. La preuve : ce « manifeste pour faire bouger les lignes de la conscience et de la réflexion politiques des citoyens ». Belle déclaration d’intention mais en rien un programme…

Philippe Saurel. Maire de Montpellier

Philippe Saurel. Maire de Montpellier

Mars 2014 : Philippe Saurel emporte avec une liste « Divers Gauche » comme il la qualifie, les élections Municipales à Montpellier. Sans vouloir s’ériger en exemple, il dénonce « la fracture civique entre les représentants politiques et ceux qu’ils sont censés représenter ». « Réfléchir autrement le fonctionnement des institutions et ouvrir une nouvelle voie possible pour les électeurs » semble être le leitmotiv de son ouvrage : « Réparer la République ».

« Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » Abraham Lincoln

Seulement la recette appliquée à une ville, peut-elle être reproduite sur une élection régionale ? Cet ouvrage est-il en fait une profession de foi ? En tout cas, le maire de Montpellier ne lésine pas sur les moyens, citant d’emblée Abraham Lincoln : la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Appelant à « une démocratie d’action », Saurel préconise une participation plus forte des citoyens.

Rien de bien nouveau dans ce discours amplement martelé ces dernières années et ces dernières campagnes par les mouvements dits « alternatifs » ou justement « citoyens». Quant aux partis politiques ? « Le monde change plus vite que toute forme d’organisation » commente Philippe Saurel. Toujours au sujet des partis : « en se privant du renouvellement des générations, de la mixité sociale et très souvent de la parité, ils prélèvent leurs candidats dans les mêmes éprouvettes ». Premier signe qu’il fallait relever dans ces paragraphes : sa liste s’intitulera « citoyens du midi ».

Jaurès, Bonaparte et l’anarchie

Et puis évidemment par les temps qui courent comment ne pas faire référence à Podémos… Même si Saurel affiche sa différence : « je suis un tiers issu de Jaurès, un tiers bonapartiste et le dernier tiers anarchiste ». Bon à savoir. « Humanisme et esprit de coopérative » pour Jaurès, « démarche personnelle » pour Bonaparte et « contre l’establishment » par rapport à l’anarchisme. Là encore il fallait relever un signe : c’est sur les terres de Jaurès, à Carmaux, qu’il devrait officiellement lancer sa liste en octobre, s’il va jusqu’au bout.

Saurel prône aussi une « République forte » et un Etat tout autant, notamment pour ne pas mettre vingt ans à doubler 7 kilomètres d’autoroute ou réaliser 150 kilomètres de LGV. Tiens, tiens…Voilà une belle leçon de pragmatisme, tout du moins sur le papier. Saurel estime que l’aménagement du territoire c’est le job de l’Etat. « Loin de moi l’idée de voir se dissoudre l’Etat dans les Régions ».

 Comptez le nombre de personnes qui ont voté pour moi

Parlons maintenant des forces dont il compte disposer : « J’entends souvent dire « Saurel est isolé » (…) Comptez le nombre de personnes qui ont voté pour moi, quelle que soit leur appartenance politique… » Le maire de Montpellier veut « échapper aux dogmes » et assène cette phrase comme s’il voulait convaincre de la logique évidente de sa démarche. La suite de la campagne validera ou pas cette théorie. D’ailleurs Philippe Saurel conclue son manifeste en citant Antonio Machado : « Al andar se hace camino » (En marchant on fait le chemin).

Patrick Noviello

 « Réparer la république », Philippe Saurel, Editions Privat.

Elections régionales : finalement candidat, Philippe Saurel met Carole Delga dans l’embarras

Le maire divers-gauche de Montpellier Philippe Saurel a officiellement annoncé ce lundi, lors d’une conférence de presse, sa candidature aux élections régionales en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier

Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier

Après avoir longtemps fait durer le suspense, le maire de Montpellier a donc décidé de se lancer dans la bataille électorale à côté des partis politiques traditionnels, lui qui a été exclu du parti socialiste. Il continue de creuser son sillon « faire de la politique autrement » et a indiqué vouloir créer « un grand rassemblement citoyen ».

Il sera à la tête d’une liste intitulée « Citoyens du Midi », où il veut regrouper « gaullistes de gauche et gaullistes de droite, divers gauche, radicaux, écologistes, centristes, et divers droite ». Mais précise cependant que s’il n’a pas réussi à constituer ses listes dans les 13 départements avant le mois d’octobre, il se retirera de la compétition. 

Le PS a tout fait pour l’en dissuader

Ces derniers mois, le PS a tout fait pour dissuader Philippe Saurel de se « mettre sur le chemin » de la candidate socialiste à la présidence de la future grande région, la Haut-Garonnaise Carole Delga. Une réunion avait même été organisée à Matignon en présence de Manuel Valls pour demander à Philippe Saurel de ne pas se lancer. Sans succès. Selon plusieurs sources, il aurait même été envisagé un temps de faire entrer la députée de l’Hérault Anne-Yvonne Le Dain au gouvernement afin de permettre à son suppléant Philippe Saurel de décrocher un mandat de député. Option finalement abandonnée.

Samedi dernier, alors que Carole Delga lançait officiellement sa campagne à Montpellier, dans le même temps Philippe Saurel présentait et dédicaçait, toujours à Montpellier, son livre-programme « Réparer la République », un manifeste de 70 pages.

Carole Delga embarrassée

Cette candidature « à côté » du PS embarrasse la candidate socialiste Carole Delga, à 6 mois des élections régionales. D’autant qu’elle doit déjà faire face à des négociations difficiles avec les radicaux de gauche, qui exigent sa place de N°1 pour la ministre PRG du Logement, la Tarn-et-Garonnaise Sylvia Pinel, ce que les socialistes refusent catégoriquement. Le PRG menace toujours de monter une liste autonome.

« Je prends acte, a indiqué ce lundi Carole Delga à France 3 Midi-Pyrénées. Chacun est libre de se présenter. Mais il faut le faire dans la clarté et la transparence, sans opposer les gens et les territoires ». 

Dimanche, à la veille de sa candidature, le maire de Montpellier avait posté sur Twitter un message, une sorte de métaphore lunaire :

Fabrice Valéry

 

Régionales, 3eme tour des municipales au PS 81

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Ce soir, lundi 29 juin, les instances locales du PS 81 vont arrêter la liste départementale pour les Régionales. La semaine dernière, la commission fédérale électorale, à retenu 12 noms. Voici les 6 premiers, par ordre de classement :

1) FITA Claire

2) Homme (Albi)

3) PINOL Catherine

4) VIAULLES Gilles

5) GOURJADE Linda

6) TKACZUK Jean

Conséquence de ce casting fédéral, la deuxième place a été mise de côté pour une désignation ultérieure. Elle se déroulera ce soir en commission fédérale électorale. Un appel à candidature a été lancé. La procédure est close depuis hier au soir. 5 candidats se sont manifestés. Parmi eux, Bernard Gilabert (ancien candidat à la mairie d’Albi en 2008) et le « favori » du député Jacques Valax, Alain Peyro. Cette compétition interne a des relents de 3eme tour des élections municipales albigeoises. En effet, Bernard Gilabert et Jacques Valax se sont disputés l’investiture, sur fond de déchirures internes.

Le nouveau premier fédéral du Tarn, Patrick Vieu va devoir arbitrer un conflit qui remonte à octobre 2013, date de la bataille Valax-Gilabert autour de l’investiture pour les municipales. Signe d’une certaine tension, Alain Fauconnier (ancien sénateur de l’Aveyron) fera le déplacement et assistera à la commission fédérale du Tarn.

Laurent Dubois

 

26 Juin

Ligne blanche et série noire

©JEAN-PHILIPPE-KSIAZEK-AFP

©JEAN-PHILIPPE-KSIAZEK-AFP

Si nous avions encore eu une émission à l’antenne en ce début d’été, nous vous aurions certainement parlé de la violence routière, violence volontaire ou involontaire. Comme les homicides…

Ces derniers jours ont été terribles sur les rubans d’asphalte de notre région. Tout a démarré, sur les chapeaux de roue, un vendredi en fin de journée, avec un Go Fast au péage de Labège, une course poursuite avec la police au milieu du trafic, des tirs et un véhicule finalement intercepté. Des kilos de drogue ont été retrouvés dans la voiture.

Mais pas besoin d’être un trafiquant pour foncer sur la police, la chose s’effectue de plus en plus fréquemment de la part des contrevenants. Jeudi après-midi à Toulouse, c’est un chauffard ayant grillé un feu rouge qui fonce sur deux fonctionnaires de police pour les renverser et les trainer sur plusieurs mètres. Les syndicats n’hésitent pas, à cette occasion, à rappeler la terrible mort de leur collègue de Decazeville lors d’un banal contrôle routier.

Et alors que l’uniforme bleu ne semble plus dissuader les fous du volant, les autres accidents, plus banaux mais hélas non moins mortels, se poursuivent. Comme sur la route Castres-Toulouse où une femme de 38 ans a perdu la vie mercredi en fin de journée dans une collision frontale avec un véhicule qui semble s’être déporté involontairement sur sa voie.

Nous allons dans les jours qui viennent nous retrouver des millions sur cette route synonyme de liberté et de vacances mais aussi de drames humains au quotidien. Oui la voiture, de manière volontaire ou involontaire, peut devenir une arme par procuration. Que personne ne l’oublie. Elle tue le plus souvent des innocents comme ces trois jeunes columérins décédés jeudi matin alors qu’ils avaient la vie devant eux. « A vingt ans, c’est pas le moment d’y aller » déclarait sur notre antenne un encadrant de leur club de foot.

Si le terme de « vivre ensemble » a connu son heure médiatique au moment des drames de janvier à Charlie Hebdo et dans l’Hyper Casher, il est plus que jamais d’actualité alors que les fêtes estivales et les chassés-croisés de vacanciers vont débuter. A chacun maintenant de ne pas franchir la ligne blanche pour ne pas poursuivre la série noire que l’on vient de vivre.

 

Patrick Noviello