La démission de Manuel Valls a débouché sur un remaniement ministériel. Mais, par effet domino, l’Assemblée Nationale est également concernée. La nomination de Bruno Le Roux au ministère de l’Intérieur libère la présidence du groupe parlementaire socialiste. Le nom de Christophe Borgel a circulé. Mais le député de la Haute-Garonne et numéro 3 du PS se retire de la course.
Les député(e)s viennent de recevoir les profession de foi. Le député de la Seine-Maritime, Guillaume Bachelay, et celui de Seine-Marne, Olivier Faure sont officiellement candidats pour remplacer Bruno Le Roux. Les parlementaires vont devoir choisir entre un »fabiusien » qui a participé à la campagne de François Hollande (Guillaume Bachelay) et un ancien secrétaire général du groupe PS, Olivier Faure.
Christophe Borgel aurait pu compléter le casting. Mais son statut d’organisateur de la primaire constituait un handicap et même un frein. Difficile d’être au « moulin » du groupe et au « four » de la primaire. Dès le départ une candidature Borgel semblait donc (pour des raisons pratiques) improbable. Mais elle ne manquait pas d’intérêt…pour le principal intéressé.
Numéro 3 du PS au début du quinquennat de François Hollande, Christophe Borgel restera donc définitivement le numéro 3 du PS.
Le profil du député de la Haute-Garonne pouvait faire de lui un secrétaire d’Etat en charge des relations avec le Parlement. Patron des élections du PS, Christophe Borgel connaît et fréquente tous les parlementaires de son groupe mais il connait et fréquente également les parlementaires des autres partis de gauche. Les accords électoraux et les négocations d’appareils offrent à Christophe Borgel un carnet d’adresse et une « pratique » du radical Jean-Michel Baylet ou du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.
Malgré cet atout, Christophe Borgel n’est jamais entré au gouvernement. La présidence du groupe parlementaire pouvait constituer un ultime « bâton de maréchal », un dernier « lot de consolation ». Une primaire qui s’annonce difficile à organiser et politiquement sensible en aura décider autrement.
La primaire organisée par le PS vient de faire sa première « victime » : son organisateur.
Laurent Dubois (@laurentdub)