Jeudi 8 décembre, les militants socialistes vont voter et attribuer les investitures pour les législatives de juin prochain. En Haute-Garonne, sur la 7eme circonscription, la compétition vire à la joute juridique. Des militants soulèvent la question de l’éligibilité d’une candidate à la candidature. Le patron des élections du PS, Christophe Borgel, est saisi du dossier.
Conseillère régionale et maire adjointe de la commune de Carbonne, Marie-Caroline Tempesta est candidate à l’investiture PS pour les législatives. Une élue locale qui brigue un mandat national, ce n’est pas (vraiment) original. Surtout quand elle bénéficie du soutien du patron de sa fédération. En revanche cela devient un peu plus sportif lorsque l’élue en compétition travaille également pour le conseil départemental.
Ses concurrents socialistes sautent sur l’occasion pour soulever un lièvre. Les législatives ne s’annoncent pas (vraiment) porteuses pour les candidats socialistes. Il souffle un vent d’alternance à droite. Mais cela n’empêche pas l’âpreté de la compétition interne.
Une compétition qui, sur la 7ème circonscription de la Haute-Garonne, tourne à une exégèse du Code Électoral. Le patron des élections du PS et député de Haute-Garonne, Christophe Borgel a été interpellé afin de savoir si Marie-Caroline Tempesta peut-être candidate aux législatives. En effet, l’article LO 132-22 du Code Electoral frappe d’inéligibilité les collaborateurs de cabinet.
Il existe des précédents.Dans les Hauts-de-Seine, la remplaçante de Patrick Balkany a dû se retirer en raison de son inéligibilité. Agnès Pottier-Dumas travaillait au cabinet de la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse.
Selon nos informations, le cas de Marie-Caroline Tempesta ne rentre pas dans le cadre les incompatibilités visant les collaborateurs de cabinet. Et pour cause. Marie-Caroline Tempesta n’est pas une collaboratrice de cabinet. La conseillère régionale est une fonctionnaire territoriale (de niveau C). Marie-Caroline Tempesta travaille au service du courrier. Son travail consiste notamment à mettre sous pli des invitations dans le cadre des activités protocolaires du conseil départemental.
Du côté de la fédération du PS 31, un cadre parle d’un « non sujet » : « Tout a été vérifié et re-vérifié à Solférino (ndlr siège parisien du PS)« .
Cette précaution est loin d’être inutile. Trop souvent, les services de l’Etat ne font pas leur travail. Au moment du dépôt des candidatures en préfecture, les bureaux des élections laissent passer des irrégularités. Que ce soit pour des législatives ou des scrutins locaux, des « vrais-faux » candidats passent entre les mailles du filet. Certains finissent même par être élus alors qu’ils ne devaient pas être candidats. En Occitanie, s’agissant des élections régionales, le cas de Dominique Reynié est édifiant.
Laurent Dubois (@laurentdub)