25 Nov

Toulouse : échanges à fleurets non mouchetés sur l’encadrement des loyers

Nous vous avions déjà expliqué pourquoi malgré un vœu déposé, l’opposition municipale n’avait aucune chance de voir examiner à nouveau la question de cette mesure sur la ville. Mais hier, dernier jour pour les dépôts de candidature des communes à l’encadrement des loyers, une ultime charge de François Piquemal (Archipel Citoyen) a provoqué l’agacement de la majorité.

Photo Patrick Lefevre/MAXPPP

« Encadrement des loyers : François Piquemal piétine le droit républicain et le suffrage universel ». Ainsi s’intitule le communiqué envoyé à la presse par « Pour Toulouse », groupe majoritaire au conseil municipal. « Si Toulouse Métropole ne s’est effectivement pas positionnée en faveur de ce dispositif, c’est après en avoir objectivement étudié l’hypothèse et parce qu’elle ne remplit pas les quatre critères légaux nécessaires » y développe Pierre Esplugas (LR) son porte-parole.

« Obstination aveugle » ou « volonté majoritaire des citoyens »

Quelques heures auparavant, sur les réseaux sociaux notamment, François Piquemal regrettait, en ce dernier jour pour candidater à l’encadrement des loyers, que « Toulouse manque la marche pour plusieurs raisons dont l’obstination aveugle de M.Moudenc». Et l’ancien militant de Droit Au Logement de réaffirmer que dans la ville « les loyers ont augmenté de 12% en trois ans et compte de nombreuses personnes précaires voire sans-abris ».

« Le programme électoral d’Archipel prévoyait explicitement l’encadrement des loyers (sans jamais dire comment le rendre légalement possible, ce qui n’est pas dans le pouvoir d’un maire » riposte de son côté Pierre Esplugas. « Le Projet Aimer Toulouse, choisi par une majorité d’électeurs, annonçait clairement que les loyers ne seraient pas encadrés. Telle est donc la volonté majoritaire des citoyens toulousains, que nous appliquons, Monsieur Piquemal ! » conclut-il.

« Squats » et « spéculation »

Mais ce qui a agacé franchement la majorité municipale, ce sont les dernières sorties de l’élu d’opposition dans la presse locale. François Piquemal y accuse notamment Jean-Luc Moudenc dans les colonnes d’Actu Toulouse de « chasser de la ville les habitants les moins aisés » et de « livrer des biens qui appartiennent à la collectivité à des fins de spéculation immobilière », prenant l’exemple du quai Saint-Pierre.

Et « Pour Toulouse » de rappeler que François Piquemal « ex-fanfaron du DAL » comme il y est qualifié, a été « fort peu soucieux des principes républicains » et « prend plaisir, depuis des années à piétiner le Droit – singulièrement le droit de propriété – en organisant des squats ». « A l’inverse, notre comportement est tout simplement républicain en respectant la loi et en mettant en oeuvre le projet que les Toulousains ont choisi, pas celui qu’ils ont rejeté » martèle Pierre Esplugas.

 Ambiance, ambiance… Le prochain conseil municipal risque d’être animé.

Patrick Noviello (@patnoviello)