07 Nov

Municipales : la passerelle d’Albi sur le bureau du Procureur

Info France 3. La passerelle est sur le bureau du Procureur de la République d’Albi. L’association de lutte contre la corruption, Anticor, vient d’effectuer un signalement s’agissant l’achat d’une parcelle. La parcelle appartenant à la famille d’un élu municipal a été payée 96 000 euros au dessus de l’évaluation faite par les services de l’Etat.

Photo : @mairie Albi

Le signalement date du 30 octobre dernier. Dans un courrier signé par un responsable national de l’association, Anticor saisit le parquet d’Albi au sujet de la Passerelle. En 2015, l‘Agglomération du Grand Albigeois a acquis, dans le cadre de ce chantier, une parcelle composée d’une maison et d’un terrain. Cette parcelle, située dans l’environnement immédiat de la future passerelle, a été payée 300 000 euros par la municipalité.

Anticor s’interroge sur l’identité des bénéficiaires de l’opération : les parents d’un élu municipal. Mais c’est surtout le prix qui motive le signalement au Parquet. Au delà d’un éventuel conflit d’intérêt, Anticor attire l’attention du Procureur de la République sur le montant versé par la collectivité albigeoise  : plusieurs dizaines de milliers d’euros au dessus de l’évaluation du bien par les services de l’Etat.

Autrement dit, Anticor soupçonne un « prix d’ami » supérieur à la valeur réelle de la parcelle.

L’affaire a déjà connu un traitement médiatique. Mais, plus de deux ans après sa révélation, elle prend  une nouvelle tournure. La proximité des élections n’est pas étrangère à ce retour dans l’actualité. Un des opposants à la majorité municipale (sortante) a, en effet, contacté Anticor.

Pour le moment, il s’agit d’un simple signalement. Il appartient au Procureur de la République d’ouvrir ou non une enquête préliminaire.

Mais, en toute hypothèse, le parquet va devoir se prononcer.

Contactée par France 3 Occitanie, la présidente de l’Agglomération « fait totalement confiance à la justice pour traiter l’affaire comme il se doit, c’est-à-dire comme à son d’habitude, avec une parfaite impartialité ».

Sur le fond du dossier, Stéphanie Guiraud-Chaumeil se dit « totalement sereine ». La maire d’Albi et présidente de l’Agglomération met en avant le fait que les délibérations visées par Anticor ont « fait l’objet d’un contrôle de la légalité de la part de la préfecture ». Pour Stéphanie Guiraud-Chaumeil l’acquisition le parcelle s’est déroulée « dans une parfaite transparence ».

Stéphanie Guiraud-Chaumeil était Vice-présidente de l’Agglomération au moment des faits. La présidence était assurée par l’actuel sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrere. Mais Stéphanie Guiraud-Chaumeil assume totalement la décision et s’étonne que l’une des personnes à l’origine du signalement d’Anticor (un élu d’opposition) se soit contentée de s’abstenir lors du vote de la délibération initiale.

La maire d’Albi  est, d’ailleurs, « étonnée par le calendrier ». Stéphanie Guiraud-Chaumeil rappelle que « les délibérations datent de 2015 et l’affaire a été rendue publique en 2016 » et déclare : « 2019, c’est avant 2020 ». Bref l’élue albigeoise évoque, à demi-mot,le contexte pré-électoral et l’hypothèse d’une manœuvre politique.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Pascale Lagorce (@ovaliegirl)