18 Fév

Municipales à Toulouse-Nadia Pellefigue (Episode 2) : comment trouver l’argent de sa campagne ?

Vice-présidente (socialiste) du conseil régional, Nadia Pellefigue, est candidate aux municipales. Une candidature en dehors du PS et qui pose la question du financement de la campagne.

Nadia Pellefigue

Une municipale à Toulouse coûte de l’argent, entre 500 et 600 000 euros, en fourchette basse. Un candidat peut lever les fonds de deux façons : des dons (plafonnés) et un crédit bancaire. Le crédit bancaire est facilité lorsqu’un candidat est adossé à un parti. Le banquier dispose d’un « bilan » électoral et peut évaluer la solvabilité de l’emprunteur. Une solvabilité qui repose sur un chiffre et un pourcentage : 5%. Le remboursement des frais de campagnes, par l’Etat, intervient quand le candidat dépasse la barre des 5% des suffrages exprimés.

Dans les faits, ce n’est pas toujours aussi simple. Un candidat de gauche, membre d’un parti bien implanté, s’est vu imposé l’hypothèque de sa maison. Les « bons » résultats aux Européennes, aux Municipales n’ont pas suffi. Mais le label d’un parti facilite tout de même les choses.

Sans le label PS, Nadia Pellefigue pourra uniquement compter sur son patrimoine et une hypothèque immobilière. Le montant du prêt bancaire pourra toutefois être diminué par des dons. Mais ils sont plafonnés. Et là encore, il vaut mieux disposer d’un parti. Les dons aux candidats sont limités à 4 600 euros. En revanche, le plafond est plus important lorsqu’il s’agit d’un groupement politique : 7 500 euros par personne. Il existe d’ailleurs une limite : 15 000 euros par an et par foyer fiscal.

Nadia Pellefigue dispose d’un carnet d’adresse en tant que vice-présidente en charge de l’Economie au conseil régional. Cela aide forcément à trouver des donateurs. Mais, en revanche, la participation des entreprises est interdite.

Qu’il s’agisse de sa place au sein du PS ou du financement de la campagne, pour Nadia Pellefigue, ce n’est que le début du commencement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

14 Fév

Fusion Toulouse et département de la Haute-Garonne : ce n’est pas fini pour Jean-Luc Lagleize

Le maire de Toulouse renonce au projet de fusion entre la Métropole toulousaine et le département de la Haute-Garonne. Jean-Luc Moudenc estime que le gouvernement n’a pas la capacité de faire aboutir le projet. Le député (Modem-Majorité Présidentielle), Jean-Luc Lagleize pense qu’une « métropolisation » est toujours possible mais avec un nouveau périmètre. Interview.

Jean-Luc Lagleize, député (Modem-Majorité Présidentielle) de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Comment réagissez-vous à l’annonce de l’arrêt du projet de fusion ?

Jean-Luc Lagleize. Depuis plusieurs mois, je déplore le climat de tension qui s’exacerbe entre les partenaires potentiels de cette fusion.De plus, je considère que même si le département de la Haute-Garonne dispose des atouts essentiels pour qu’une métropole d’envergure internationale y voit le jour, je m’interroge sur la pertinence du périmètre actuel.

L’annonce de l’arrêt du projet est une opportunité

Je pense donc que l’annonce de l’arrêt du projet de fusion actuel est une opportunité pour redéfinir le projet et l’adapter aux exigences locales.

Que pensiez-vous du projet ?

Jean-Luc Lagleize. Un projet de simplification des strates administratives sur un territoire métropolitain est une bonne chose pour la lisibilité politique de nos institutions. Néanmoins, il convient au préalable d’en déterminer le contour le plus pertinent : la zone industrielle de Labège doit-elle faire partie de la future métropole ? La commune de Ramonville-Saint-Agne qui a exprimé le souhait de faire partie de la métropole est-elle éligible ? Les zones commerciales de Portet et de Roques ne doivent-elles pas également être partie prenante au projet ? Par ailleurs, un calendrier contraint demandant une mise en place dès 2019 en vue des élections municipales de 2020 ne semblait pas adapté à la sérénité d’une réflexion sur ce sujet.

Le Blog Politique. Selon vous, c’est un arrêt définitif ou un autre projet de métropolisation peut-il voir le jour ?

Jean-Luc Lagleize. J’ai demandé en décembre 2018 à Mme Jacqueline GOURAULT, Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, de bien vouloir conduire une étude sur le périmètre le plus pertinent pour la mise en place d’une métropole à Toulouse. Ceci sans contrainte de calendrier.

Un autre projet de métropolisation peut voir le jour

Je renouvellerai cette demande officiellement dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale le 5 mars prochain. A mon sens, un autre projet de métropolisation, plus adapté à notre territoire et aux sensibilités de ses acteurs, peut voir le jour.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

12 Fév

Tarn-et-Garonne : En Marche refuse une interview sur la radio des gilets jaunes et déclenche une polémique

Les gilets jaunes du Tarn-et-Garonne ont ouvert une web radio. La référente départementale d’En Marche a décliné une demande d’interview. La députée socialiste Valérie Rabault critique ce refus. Les animateurs de la radio déplorent la décision.

Manifestation des gilets jaunes au péage de Muret, en Haute-Garonne. Photo MaxPPP Frédéric Charmeux

Depuis le mois de janvier, les gilets jaunes du Tarn-et-Garonne animent une radio. Musique et invités alternent à l’antenne. La municipalité de Montauban a fourni les murs et le mobilier. Mais les micros et les ordinateurs ont été achetés par une dizaine de bénévoles. Critiques et méfiants envers les médias traditionnels, les gilets jaunes respectent toutefois un « classique » : l’interview politique.

La maire de Montauban, Brigitte Barèges, a inauguré l’exercice. Une invitation a été lancé à la représentante départementale d’En Marche. La web radio a essuyé un refus. « On a reçu tous les partis. C’était dans l’optique d’une rencontre et d’un dialogue autour des doléances. On a été très surpris par le refus » déclare un des animateurs de la radio, Pascal Serrier.

Un des précédentes invitées de la radio, Valérie Rabault, condamne l’attitude d’En Marche. La députée socialiste estime que « ce refus illustre l’hypocrisie de La République En Marche qui veut bien un grand débat mais à condition qu’il soit organisé par elle et que seules les questions qu’elle a choisies soient posées. Ce refus traduit la déconnexion totale…de (la) représentante d’Emmanuel Macron dans le Tarn-et-Garonne face aux fractures et aux mouvements qui se font jour dans le pays ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Fév

Juste mariés et déjà séparés : les raisons du (rocambolesque) divorce entre Radicaux de Gauche et « Valoisiens »

La fusion des Radicaux aura duré un peu plus de 2 ans. Motif (officiel) du divorce : les Européennes. Mais il existe d’autres raisons, moins « avouables ». Explication.

Sylvia Pinel (PRG) et Laurent Hénart (Parti Radical Valoisien). Photo : MaxPPP

En décembre 2017, les Radicaux fêtent leur retrouvailles. Après 42 ans de séparation, la famille Radicale se réunit dans un nouveau parti, le Mouvement Radical. La ré-union aura duré 2 ans et 2 mois. Ce mercredi 6 février, les Radicaux de Gauche ont claqué la porte du conseil national. L’annonce sera officialisée 2 jours plus tard, par Sylvia Pinel. Le mariage avec les Radicaux Valoisien vire au divorce consommé.

 

Les élections européennes servent officiellement de motif de séparation. Les « Valoisiens » envisagent une alliance avec Emmanuel Macron. La ligne pour les Européennes devait être définie lors d’un Congrès en mars prochain. Mais Laurent Hénart a décidé de se positionner par voie de presse un peu moins d’un mois avant l’échéance. Pour les Radicaux de Gauche, pas question de s’aligner.

Un communiqué de presse exprime le désaccord et en tire les conclusions : la fin du Mouvement Radical.

Dans un courrier interne, envoyé aux adhérents, Guillaume Lacroix reprend l’argument. Le radical de gauche dénonce les intentions des « Valoisiens » : « un ralliement formel du Mrsl (ndlr : Mouvement Radical. Social. Libéral) à la majorité présidentielle en intégrant la liste pilotée par LREM » pour les Européennes de mai prochain.

Guillaume Lacroix ne se contente pas de soulever des divergences par rapports aux prochaines échéances électorales. Il dresse un véritable constat d’échec et parle d’une « l’incapacité du Mrsl (ndlr : Mouvement Radical. Social. Libéral) à exister politiquement depuis un an ». Le radical de gauche pointe « un manque de cohérence idéologique et stratégique au sein d’un mouvement radical qui n’est pas parvenu à organiser la convergence des idées ».

Des Radicaux (de gauche) invoquent d’autres raisons au divorce. Des questions d’argent et les rivalités autour du « Trésor du guerre » du PRG à savoir le financement électoral. Un financement public qui dépasse le million d’euros. Des tentatives d’OPA des « Valoisiens » sur les fédérations départementales ex-PRG sont également évoquées.

Une autre version circule, beaucoup moins favorable au PRG. Un parlementaire radical estime que la désunion est liée à une simple question de place. « Je ne suis pas surpris. J’ai toujours dit qu’à la première échéance électorale cela volerait en éclat. Les Valoisiens ont tendu la main à Macron. Ils obtiendront royalement une ou deux places et évidemment Sylvia Pinel et Guillaume ont compris qu’ils ne récupéreront pas grand chose ».

Une figure radicale estime que « Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix se sont tardivement compte qu’ils sont minoritaires alors qu’ils pensaient prendre le pouvoir (ndlr : au sein du Mouvement Radical), ils ont préféré partir…la liste des signataires PRG qui restent au mouvement est édifiante ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

06 Fév

Un Référendum après le Grand Débat : « une idée intéressante » pour le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc

Un référendum, après le Grand débat, pour tirer les conclusions de la consultation. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, estime que c’est une bonne idée.

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse et Président de « France urbaine » (Crédit : MaxPPP)

Le Grand débat est lancé. Il doit continuer jusqu’au 15 mars et une synthèse est prévue en avril prochain. La question des suites éventuelles se pose. Pour le maire de Toulouse, un référendum permettrait de tirer les conclusions de la consultation. « L’idée d’un référendum en mai-juin prochain, pour mettre fin à la crise par le haut, c’est-à-dire par l’adoption d’orientations nouvelles issues du Grand débat national est intéressante du point de vue politique » estime Jean-Luc Moudenc.

Le maire de Toulouse estime qu’un référendum pourrait porter sur un élargissement du champ référendaire. « Il faut élargir et faciliter les conditions actuelles du référendum » déclare Jean-Luc Moudenc. Mais l’élu toulousain fixe une limite : « je suis totalement opposé à l’idée d’un référendum révocatoire des élus en cours de mandat ».

Jean-Luc Moudenc « comprends et approuve…l’aspiration à davantage de démocratie directe » incarné par le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) défendu par les gilets jaunes. Mais le maire de Toulouse ne reprend pas à son compte le volet « révocatoire ».

Jean-Luc Moudenc peut se rassurer. Le RIC « hérisse » le Premier ministre, Edouard Philippe. En cas de référendum, au printemps ou à la rentrée 2019, le RIC (révocatoire ou pas) a fort peu de chance de figurer au menu.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Loi « anti-casseurs » et interdiction de manifester : le député (Modem) Jean-Luc Lagleize propose un assouplissement

Le député (Modem-Majorité Présidentielle) Jean-Luc Lagleize défend un amendement pour assouplir l’interdiction de manifester prévu par la loi anti-casseurs. Le parlementaire veut restreindre cette interdiction aux personnes déjà condamnées.

Jean-Luc Lagleize, député (LREM) de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

La loi « anti-casseurs » a été adoptée en 1ère lecture à l’Assemblée. Une adoption qui a suscité une vague d’abstention dans les rangs de la majorité. Le député (Modem) de la Haute-Garonne défend un amendement pour répondre à la principale critique adressée à la proposition de loi : la possibilité pour les préfets de prononcer des interdictions de manifestation. Jean-Luc Lagleize estime que cette prérogative administrative doit être réservée aux personnes ayant déjà fait  l’objet d’une condamnation ou de poursuites.

Lors du débat à l’Assemblée, le groupe Modem a déposé un amendement allant dans ce sens. Il a été rejeté par 2 voix. Jean-Luc Lagleize estime qu’en 2nde lecture (après le passage du texte au Sénat), les lignes vont bouger. Il est confiant et considère que « cela peut permettre de rassurer notamment la gauche ».

L’avenir et la poursuite de la navette parlementaire (entre le Sénat et l’Assemblée) diront si le pronostic de Jean-Luc Lagleize se confirme.

Mais une chose est certaine. Les votes « contre » et les « abstentions » ne visaient pas uniquement les modalités de l’interdiction de manifester. C’est l’absence de contrôle par un juge qui est au cœur des critiques émanant des rangs parlementaires mais aussi du milieu judiciaire.

L’éventuelle adoption de l’amendement Modem ne suffira pas à calmer les oppositions.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

05 Fév

Occitanie : 3 député(e)s En Marche refusent de voter la loi « anti-casseurs »

50 députés de la majorité se sont abstenus lors du vote de la loi « anti-casseurs ». 3 député(e)s En Marche d’Occitanie figurent parmi les « frondeurs ».

Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

L’Occitanie occupe une place à part dans la « macronie » et à l’Assemblée. En décembre dernier, un député En Marche de la Haute-Garonne a refusé de voter le budget présenté par le gouvernement. Trois mois après cet épisode, des parlementaires En Marche de notre région s’opposent à Edouard Philippe et Emmanuel Macron.

Le choc est moins brutal. Sandrine Mörch (Haute-Garonne), Patrick Vignal (Hérault) et Annie Chapelier (Gard) n’ont pas franchi le Rubicon d’un vote « contre ». Mais les 3 députés se sont abstenus. Ils ont donc refusé d’adopter la loi dite loi « anti-casseurs ».

A noter que le député En Marche du Gard, Olivier Gaillard n’a pas participé au vote.

Les députés d’Occitanie sont loin d’être isolés. Ils appartiennent à un groupe de 50 « abstentionnistes », tous membres du groupe parlementaire En Marche. Une telle dissidence est inédite. Des réticences et des réserves se sont élevées lors du débat législatif. Des abstentions, dans les rangs de la majorité, étaient attendues.

Une trentaine d’abstention étaient envisageables. Le résultat est plus important que prévu. Les raisons de la « fronde » ont été explicitées sur Twitter. Elles sont conformes aux propos tenus depuis le début de l’examen du texte. Les députés justifient leur abstention par un problème de fond : la possibilité pour les préfets (et non un juge judiciaire) d’interdire de manifestation une personne.

Le refus de vote des « abstentionnistes » n’a pas empêché l’adoption, à une large majorité, de la loi « anti-casseurs ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

L’OPA (réussie) du PS de la Haute-Garonne sur Place Publique, un « mouvement 100% société civile »

Place Publique se revendique  » 100% société civile ». Mais le mouvement tend la main aux partis de gauche. Le PS de la Haute-Garonne répond à l’appel. Plusieurs personnalités socialistes seront présentes au meeting toulousain du 6 février.

Dans les locaux du PS 31

Fin 2018, des enseignants, étudiants, avocats et chef d’entreprise créent Place Publique. Le mouvement, issu de la société civile et porté par l’essayiste Raphaël Glucksmann, veut réunir les partis de gauche, sauf la France Insoumise. L’objectif est de fédérer le PS, le PC, le mouvement Génération-s de Benoît Hamon et Europe-Ecologie-Les Verts. Une échéance est fixée : les élections européennes du 26 mai 2019.

Le PS répond à l’appel. Samedi 2 février, Olivier Faure a appelé à une alliance avec Place Publique. Crédité de 2,5 points dans les sondages, les prochaines Européennes s’annoncent compliquées et même redoutables pour le PS. Les socialistes français risquent de disparaître de l’hémicycle européen. La formule proposée par Place Publique (une unité de la gauche non Insoumise) est la seule option pour éviter une Bérézina électorale.

Avant la prise de position (officielle) d’Olivier Faure, les socialistes de la Haute-Garonne étaient favorables à un rapprochement. Le 1er Fédéral, Sébastien Vincini, estime que « Place Publique est une belle initiative de dépassement et de rassemblement sur des valeurs de gauche ». Après l’annonce du patron du PS, les socialistes de la Haute-Garonne ont rapidement embrayé. Lundi 4 février, 48 heures après la déclaration d’Olivier Faure, le conseil fédéral de la Haute-Garonne a acté la stratégie d’union (et donc d’alliance avec Place Publique) du premier secrétaire.

Ce mercredi 6 février, Sébastien Vincini et une (forte) délégation de militants socialistes doivent assister au premier meeting toulousain de Place Publique. Selon nos informations, la proximité pourrait aller plus loin qu’un « acte de présence ». Une personnalité socialiste pourrait représenter (au niveau départemental) Place Publique. Le nom de Mathilde Maulat est évoqué. La jeune militante est une ancienne membre de l’équipe nationale du MJS. Mathilde Maulat est proche de Benoit Hamon. Toulousaine d’origine, l’ex responsable du MJS occupe maintenant des responsabilités (nationales) au sein de Place Publique.

Une autre hypothèse circule. Mais elle est évacuée par le principal intéressé : le patron du PS 31.

Sébastien Vincini estime que « peu importe celle ou celui qui en sera l’animateur ou l’animatrice. Pour ma part, je mets toute mon énergie à favoriser les convergences et le rassemblement. Je ne suis candidat à rien. Face à la montée des populistes et de l’extrême droite, nous devons créer une espérance collective. Place Publique est cet espace de combats communs où les individualités et les ego peuvent être mis de côté et les appareils de gauche classique dépassés ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Après la publication de l’article ci-dessus, Place Publique indique le nom de son référent local : Jean-Baptiste Sieber.

 

 

04 Fév

Référendum : Manuel Bompard (France Insoumise) répond « chiche » à Emmanuel Macron

L’hypothèse d’un référendum, initié par Emmanuel Macron, circule. Manuel Bompard, dit « chiche ». Mais le représentant de la France Insoumise met en garde contre une « entourloupe » : un référendum portant uniquement sur des questions constitutionnelles.

Manuel Bompard. Photo : MaxPPP

C’est une simple « rumeur ». Mais elle circule beaucoup et l’éventualité d’un prochain référendum est ouvertement évoqué par plusieurs membres de la majorité. Ce week-end, le Journal du Dimanche a donné du corps au scénario en livrant des détails sur la préparation menée par l’Elysée, en secret.

Pour Manuel Bompard, « c’est toujours une bonne chose de consulter le peuple ». « Emmanuel Macron veut un référendum ? chiche » estime la future tête de liste (France Insoumise) aux Européennes. Mais l’ex directeur de campagne de Jean-Luc Mélechon est prudent : « s’il s’agit de remettre sur la table les propositions constitutionnelles rangées au placard après l’affaire Benalla, ce sera juste une entourloupe de plus ».

Autrement dit, Manuel Bompard ne veut pas d’un référendum purement institutionnel, portant sur le nombre de députés ou l’avenir du Sénat. Le représentant de la France Insoumise demande à Emmanuel Macron « qu’il l’organise sur l’ISF, le référendum d’initiative citoyenne ou les pensions de retraite ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

01 Fév

Le revenu de base défendu par le PS définitivement enterré par l’Assemblée

L’Assemblée a rejeté une proposition de loi défendue par le PS. Une proposition qui devait permettre à 5 départements d’Occitanie d’expérimenter un revenu de base.

Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

C’est le dernier clou sous le cercueil. Le 23 janvier, la commission des affaires sociales de l’Assemblée a plombé la proposition défendue par les députés socialistes. Une semaine plus tard, ce jeudi 31 janvier, le texte devant permettre l’expérimentation d’un revenu de base dans 18 départements est définitivement rejeté. Il n’y aura pas de débat et de vote. Une motion de rejet a été adoptée : 64 voix « pour » et 49 « contre ».

Les Républicains se sont abstenus. La France Insoumise, le PC et le PS se sont opposés à une motion votée par La République En Marche et le Modem.

La présidente du groupe PS à l’Assemblée est (positivement) surprise par ce vote.  « Seuls LREM et le Modem ont voté (la) motion de rejet de l’expérimentation du revenu de base. Tous les autres groupes ont voté contre cette motion proposée par LREM. Malgré des désaccords sur le fond avec la droite, les autres groupes voulaient donner sa chance à l’expérimentation portée et initiée par les conseils départementaux. Et ça, c’est à mes yeux super positif et un peu inattendu » estime Valérie Rabault

Malgré cela, la fin de non recevoir opposé par l’Assemblée est incontournable. La patronne du groupe PS à l’Assemblée annonce que « le combat continue » et « pense lancer d’autres initiatives avec les territoires ». Mais, l’expérimentation supposait une loi et le processus législatif est verrouillé.

Bref, les 5 départements d’Occitanie (Aude, Ariège, Haute-Garonne, Gers et Hérault) ne pourront pas expérimenter un revenu inconditionnel. C’est d’ailleurs cette différence avec le revenu universel d’activité, défendu par Emmanuel Macron, qui est mis en avant par La République En Marche pour justifier le vote d’une motion de rejet.

« C’est une nouvelle allocation monétaire, appelée revenu de base, sous conditions de ressources mais octroyée de manière inconditionnelle et donc pour nous acceptable » a déclaré la députée (En Marche) de la Haute-Garonne, Monique Iborra.

La parlementaire a souligné l’existence « d’une divergence de fond » entre l’approche du PS et celle du gouvernement. Pour Monique Iborra, la « priorité (ndlr de la majorité), c’est une stratégie de lutte contre la pauvreté tournée vers l’investissement social, avec deux maîtres mots, prévention et accompagnement plutôt qu’une redistribution monétaire, une stratégie tournée vers l’accompagnement et les services plutôt que le versement d’une prestation ».

 

Laurent Dubois (@laurentdub)