17 Oct

Nouveau groupe politique à l’Assemblée : les explications de la députée Jeanine Dubié.

Un record dans l’histoire de la cinquième République,  un huitième groupe appelé « Libertés et Territoires » s’est constitué aujourd’hui. Il compte 16 députés dont deux PRG, la députée des Hautes-Pyrénées et l’élue de Tarn et Garonne Sylvia Pinel. Jeanine Dubié nous explique la genèse et l’objectif de ce groupe.

Jeanine Dubié, lors d’une séance de questions au gouvernement, le 19 juin dernier. Photo Thomas Padilla/MAXPPP –

Le Blog Politique : Comment se situe ce groupe sur l’échiquier politique ?

Jeanine Dubié : Ça c’est une question de l’ancien monde (rires) ! Nous sommes un groupe indépendant qui balaie tout le panel de l’échiquier politique. La liberté de vote en est le socle. On est inclassable. Personne ne pourra engager le groupe sauf si nous sommes tous d’accord.

La liberté de vote est notre socle »

Le Blog Politique : Comment vous situez-vous par rapport au groupe des marcheurs et à la majorité présidentielle ?

Jeanine Dubié : Si un projet de loi nous convient, nous le voterons. Si ce n’est pas le cas, nous nous y opposerons. C’est ce que chacun de nous a fait jusqu’à présent. Vous savez, au moment des Législatives, j’aurais pu choisir de rejoindre En Marche. Dans la nuit du 10 au 11 mai 2017, j’ai reçu un coup de fil. « Si tu t’inscris chez En Marche, tu n’auras pas de candidat en face » m’a-t-on annoncé. J’ai choisi de rester sous l’étiquette PRG et j’ai été élue.

Le Blog Politique : Sylvia Pinel n’a pas eu de candidat En Marche face à elle en Tarn et Garonne…

Jeanine Dubié : Manuel Valls non plus ! Il y a eu des exceptions comme celles-là et d’autres, notamment pour les anciens membres du gouvernement.

Ancrés dans nos territoires »

Le Blog Politique : Où en est le PRG aujourd’hui ?

Jeanine Dubié : Dans ce huitième groupe, il ne reste que Sylvia et moi issues du PRG historique. La réunification des deux familles radicales a créé des bouleversements. De toute façon, toutes les formations politiques ont été ébranlées après la Présidentielle. Et nous, avec une implantation concentrée dans le sud-ouest, encore plus.

Le Blog Politique : Comment est né ce groupe que vous avez donc intégré aujourd’hui ?

Jeanine Dubié : Cela fait neuf mois qu’on y travaille. Nous, radicaux, avions un groupe sous l’ancienne mandature, mais comme certains sont partis à En Marche, ça n’était plus possible. Le chemin a été long. Le fait d’être tous ancrés dans nos territoires face aux peu d’égards du pouvoir central nous a réunis. Il ne fallait pas s’unir pour s’unir. S’il n’y a pas de socle dans un groupe, il y a toujours la menace que certains s’en aillent. Il y a des dossiers qui nous tiennent à cœur comme celui de la fin de vie, la PMA, la justice sociale aujourd’hui oubliée ou encore l’objectif d’obtenir plus de libertés individuelles.

D’autres vont nous rejoindre ! »

Le Blog Politique : Mais comment comptez-vous peser à seize députés à l’assemblée nationale ?

Jeanine Dubié : Comme quand nous étions 17 dans notre groupe radical sous la précédente mandature. Nous sommes deux par commissions. Il faut travailler voilà tout. Mais je pense que nous ne resterons pas seize très longtemps. D’autres vont nous rejoindre. Il faut porter une voix différente sans être des aboyeurs permanents. Quand j’entends qu’on veut réduire le nombre de parlementaires, je dis « ok mais équitablement ! » Je  vois difficilement comment enlever un député dans les Hautes-Pyrénées.  Je le dis d’autant plus librement que je ne me représenterai pas. Aujourd’hui on entend dire qu’il faut recentrer le travail des députés sur le travail parlementaire plutôt que sur sa circonscription. Sauf que le mode d’élection, lui, n’a pas changé…

Propos recueillis par Patrick Noviello (@patnoviello)