En Haute-Garonne, le département risque de disparaître au profit de Toulouse Métropole. Cette fusion aurait un impact sur le scrutin municipal en dédoublant l’élection du maire et du président de la Métropole. Ce « Big Bang » politique peut-il intervenir pour les prochaines municipales, en 2020 ?
Le chantier avance. Emmanuel Macron a réuni, pour la seconde fois, les présidents de Métropole. La perspective d’une disparition des départements sur l’aire métropolitaine se concrétise. Le scénario concerne la Haute-Garonne. Le président de Toulouse Métropole était autour de la table, à l’Elysée.
Jean-Luc Moudenc a trouvé « le président de la République déterminé ». La rencontre a permis « d’exprimer des problématiques dont le financement du social ».
Au delà des aspects territoriaux et institutionnels, une « métropolisation » des départements pose une question politique. Les règles du jeu électoral vont-elles évoluer ? Les électeurs vont-ils glisser dans l’urne deux bulletins : un pour élire le maire et un autre pour désigner le président de la Métropole. Pour le moment, ce dernier n’est pas élu au suffrage universel direct. La montée en puissance des Métropoles s’accompagnerait d’une « démocratisation » de l’élection du patron de la Métropole.
Deux bulletins, deux élections et donc deux « heureux élus ». Une interdiction de cumul des mandats conduirait à une séparation des rôles.
Si ce schéma se met en place en 2020, un candidat a de quoi dresser l’oreille. Pour le moment, le PS a un seul candidat (véritablement) officiel : Claude Raynal. Avant de se lancer dans l’aventure, le sénateur de la Haute-Garonne plaidait, selon nos informations, pour un partage : à lui la présidence de la Métropole et une autre personnalité pour la mairie.
La réforme Macron permettrait de réaliser ce scénario. Même si c’est un peu tard, puisque Claude Raynal a révisé sa position. Il affirme désormais publiquement qu’il est candidat à la mairie mais aussi à la Métropole.
En réalité, les états d’âmes ne sont pas forcément d’actualité. En effet, pour Jean-Luc Moudenc, il ne fait aucun doute que l’élection de 2020 va se dérouler comme les précédentes : « ce qui est certain c’est que rien ne changera pour 2020 ».
Laurent Dubois (@laurentdub)