L’Assemblée a rejeté une proposition de loi défendue par le PS. Une proposition qui devait permettre à 5 départements d’Occitanie d’expérimenter un revenu de base.
C’est le dernier clou sous le cercueil. Le 23 janvier, la commission des affaires sociales de l’Assemblée a plombé la proposition défendue par les députés socialistes. Une semaine plus tard, ce jeudi 31 janvier, le texte devant permettre l’expérimentation d’un revenu de base dans 18 départements est définitivement rejeté. Il n’y aura pas de débat et de vote. Une motion de rejet a été adoptée : 64 voix « pour » et 49 « contre ».
Les Républicains se sont abstenus. La France Insoumise, le PC et le PS se sont opposés à une motion votée par La République En Marche et le Modem.
La présidente du groupe PS à l’Assemblée est (positivement) surprise par ce vote. « Seuls LREM et le Modem ont voté (la) motion de rejet de l’expérimentation du revenu de base. Tous les autres groupes ont voté contre cette motion proposée par LREM. Malgré des désaccords sur le fond avec la droite, les autres groupes voulaient donner sa chance à l’expérimentation portée et initiée par les conseils départementaux. Et ça, c’est à mes yeux super positif et un peu inattendu » estime Valérie Rabault
Malgré cela, la fin de non recevoir opposé par l’Assemblée est incontournable. La patronne du groupe PS à l’Assemblée annonce que « le combat continue » et « pense lancer d’autres initiatives avec les territoires ». Mais, l’expérimentation supposait une loi et le processus législatif est verrouillé.
Bref, les 5 départements d’Occitanie (Aude, Ariège, Haute-Garonne, Gers et Hérault) ne pourront pas expérimenter un revenu inconditionnel. C’est d’ailleurs cette différence avec le revenu universel d’activité, défendu par Emmanuel Macron, qui est mis en avant par La République En Marche pour justifier le vote d’une motion de rejet.
« C’est une nouvelle allocation monétaire, appelée revenu de base, sous conditions de ressources mais octroyée de manière inconditionnelle et donc pour nous acceptable » a déclaré la députée (En Marche) de la Haute-Garonne, Monique Iborra.
La parlementaire a souligné l’existence « d’une divergence de fond » entre l’approche du PS et celle du gouvernement. Pour Monique Iborra, la « priorité (ndlr de la majorité), c’est une stratégie de lutte contre la pauvreté tournée vers l’investissement social, avec deux maîtres mots, prévention et accompagnement plutôt qu’une redistribution monétaire, une stratégie tournée vers l’accompagnement et les services plutôt que le versement d’une prestation ».
Laurent Dubois (@laurentdub)