Arnaud Montebourg passe la journée sur Toulouse. C’est sa première sortie après l’officialisation de sa candidature à la primaire du Parti Socialiste. L’ancien ministre a choisi une terre « conquise ». Arnaud Montebourg doit (encore) convaicre les électeurs toulousains. Mais il est déjà solidement implanté chez les socialistes de la ville rose.
Arnaud Montebourg dispose de soutiens historiques au sein du PS31. Des soutiens qui remontent au temps du Nouveau Parti Socialiste, dans les années 2000. Au premier rang, la députée, Catherine Lemorton. Des ralliements viennent renforcer les effectifs. Dernier en date, celui d’une proche de Benoît Hamon, la vice-présidente du Conseil Régional, Nadia Pellefigue. Comme le précise un cadre du parti, « c’est un soutien de poids. Elle bascule avec armes et bagages ».
En réalité, ce basculement spectaculaire est le point culminant d’un mouvement beaucoup plus ancien et profond. Un fin connaisseur du PS31 fait remonter le début de la conquête « montebourgeoise » aux précédents sénatoriales :
« L’éliminiation du 1er des « hollandais », Jean-Jacques Mirassou (ndlr ancien sénateur) a ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrés les « montebourg ». En partie en cause de la faute des « hollandais » qui ont très mal géré les choses, les « hollandais » ont été écrasés et l’appareil a basculé. Quasiment tous les cadres sont Montebourg. Quand on tient l’appareil, c’est fini. On a toutes les manettes : les cartes et autre ».
Parmi les cadres, on compte l’animateur fédéral du MJS. A titre personnel, Daniel Molina soutient Arnaud Montebourg. Le 1er fédéral, Sébastien Vincini, ne s’est pas encore exprimé. Mais il n’existe pas de doute sur son inclinaison « montebourgeoise ». Résultat de l’ancrage Montebourg au sein PS31, il n’existe pas de concurrence. Une autre candidate à la primaire, Marie-Noëlle Lienemann est venue sur Toulouse. Mais ce n’était pas la foule et impossible de parler d’un ancrage local. Du côté de François Hollande, pas de réunion ou de mobilisation en dehors du meeting de rentrée à Colomiers. Et encore. l’initiative ne vient pas du PS31 mais directement de Paris.
Comment expliquer cette « Montebourg Mania » ? Le style d’un personnage haut en couleur ? Le discours « Made in France » de l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande ? Son positionnement « souverainiste » sur l’Europe ? La critique du bilan de François Hollande ? Un de ses soutiens dévoile une des raisons de son succès : « les sondages montrent clairement que deux hommes se détachent (NDRL François Hollande et Arnaud Montebourg) et c’est entre les deux que cela va se jouer. Les sondages déclenchent des vocations ».
Un ancien hollandais est encore plus clair : « Si Montebourg gagne, cela va permettre à ses soutiens et notamment à Nadia Pellefigue de peser encore davantage et de peser face à la présidente de Région (NDLR, Carole Delga, soutien de François Hollande) mais il y a également un enjeu du côté des municipales et d’une candidature à la mairie de Toulouse ».
La primaire du PS, c’est l’occasion de se positionner. Au sens propre comme figuré. Sur le plan des idées comme des places.
Laurent Dubois (@laurentdub)