25 Mai

Avant le procès, des accusateurs du maire de Gaillac se rétractent et présentent des excuses

Le maire de Gaillac doit comparaître devant la justice pour corruption passive et prise illégale d’interêt. Deux de ses accusateurs, à l’origine de leur affaire, se rétractent et présentent publiquement des excuses.

Patrice Gausserand maire de Gaillac (Tarn). Photo : Facebook PG

Le 2 juillet prochain, Patrice Gausserand, va comparaître devant le tribunal correctionnel d’Albi. Le maire de Gaillac est (également) actionnaire d’une société immobilière, le Comptoir des Bastides. La  justice doit déterminer si l’élu local n’a pas mélangé les genres en faisant pression, en mai 2017, sur les gérants d’un bar dont il venait de faire l’acquisition.

Les 4 associés ont été entendus par la police. Un dépôt de plainte a même été déposé mais deux d’entre eux reviennent sur leurs accusations. Razic Aidoud et Valérie Ballester reconnaissent qu’ils n’ont jamais disposé d’un bail et que la demande de Patrick Gausserand de quitter les lieux étaient fondée.

Valérie Ballester a fait confiance au président de la société gérant le fonds de commerce, Didier Bresolles. Celui-ci affirmait disposer d’un bail. Mais, selon elle, ce n’était pas vrai. Faux statuts, absence de bail, fausses signatures. La situation juridico-administrive de l’établissement se serait révélée plus que douteuse.

Nous ne disposions pas de bail, d’assurance et de licence

« Depuis 1 an, j’ai les preuves que nous ne disposions pas de bail et donc d’assurance et de licence. Je me demande même comment la société a pu être enregistrée au registre du commerce. J’ai fait une erreur. Je reviens en arrière et je reconnais mes torts » déclare Valérie Ballester.

La proximité du second tour des municipales pose, évidemment, question. Même si Patrice Gausserand est arrivé (largement) en tête du 1er tour. Pour Valérie Ballester, sa confession publique n’a rien de politique. L’ex associée a rouvert un nouveau commerce et selon elle aurait uniquement besoin de dire sa vérité.

Je le vis mal.

« Je le vis mal. On fait de fausses accusations. C’est en mon âme et conscience que je souhaite présenter mes excuses à Patrice Gausserand. Je n’ai pas à faire de procès. Je ne sais pas si la justice à d’autres choses à reprocher à Patrice Gausserand. Sur la forme, le maire de Gaillac n’a pas forcément choisi la manière la plus appropriée. Mais je sais une chose, il a raison quand il nous a dit que nous ne sommes pas en règle et que nous devons quitter les lieux » précise Valérie Ballester.

L’ex associée a contacté le SRPJ de Toulouse pour revenir sur sa déposition. Mais l’enquête est close.La rétraction de Valérie Ballester ne sera pas versée au dossier.

Le seul rebondissement possible passe par l’ouverture d’une information judiciaire.

Mais, en toute hypothèse, un procès se tiendra début juillet.

Contacté par France 3 Occitanie, le maire de Gaillac ne fait de commentaire.

Contacté par France 3 Occitanie, l’avocat de Didier Bresolles, précise que les déclarations de Valérie Ballester lui « semblent constitutive de répresailles » car son client  » a porté plainte contre elle pas plus tard que le 30 avril ».

Maître Antoine Christin insiste également sur  » le timing de déclarations faites moins d’un mois après cette plainte ». Pour l’avocat de Didier Bressolles, Valérie Ballester « utilise » les médias « dans le cadre d’une vendetta ».

Laurent Dubois (@laurentdub)