10 Jan

Municipales à Toulouse : l’improbable soutien de Ségolène Royal à la candidate (PS) Nadia Pellefigue

Ségolène Royal aux côtés de la candidate socialiste aux municipales à Toulouse, Nadia Pellefigue. Une affiche improbable au regard des relations (politiques) entre les deux femmes et les récentes critiques d’une colistière de Nadia Pellefigue envers l’ambassadrice des Pôles.

Ségolène Royal. Photo : AFP/EricPiermont

Ce samedi, Ségolène Royal vient délivrer un brevet de « vertitude » à Nadia Pellefigue.  Des doutes existent sur la comptabilité de cette démarche avec le statut d’ambassadrice des Pôles de l’ex ministre. Mais un retour sur la scène électorale n’a rien d’étonnant. Ségolène Royal a annoncé la couleur en juin dernier. Elle va s’impliquer dans la campagne des municipales. Une implication qui doit se traduire par un engagement aux côtés candidats ayant une fibre « écolo ».

En revanche, le choix de Nadia Pellefigue est plus surprenant. Les deux femmes n’ont pas vraiment d’atomes crochus. Elles se sont même combattues au sein du PS.

Un combat frontal au sein du PS

Nadia Pellefigue a été la numéro 2 d’une fédération socialiste qui s’est durement opposée à Ségolène Royal. Proche de Benoit Hamon et de l’aile gauche du PS, Nadia Pellefigue a ensuite rejoint Arnaud Montebourg. Mais Ségolène Royal et son courant « Désirs d’avenir » ont toujours constitué pour la socialiste toulousaine un adversaire politique.

Nadia Pellefigue n’était pas la seule à s’opposer à Ségolène Royal. La fédération de la Haute-Garonne était très majoritairement hostile. Pour un socialiste, « c’était quasiment de la haine. Le nom de Ségolène Royal était littéralement vomi et pas uniquement par Nadia Pellefigue ». Un épisode rappelle l’intensité du conflit. En 2011, dans le cadre des Primaires citoyennes organisées par le PS, Ségolène Royal est venue à Toulouse : aucun cadre ou élu  pour l’accueillir.

Seule l’ancienne députée, Catherine Lemorton, a assuré le service minimum.

Tout ce passif appartient au passé. La page semble tournée. Nadia Pellefigue a même intégré dans son équipe une « Royaliste » historique : Régine Lange. Mais cette dernière critique, désormais, « vertement » Ségolène Royal.

Une charge anti-Royal de la part d’une colistière

Le déplacement toulousain de Ségolène Royal s’inscrit dans un contexte très particulier. L’ambassadrice des Pôles, nommée par Emmanuel Macron, est au cœur d’une polémique.

Ségolène Royal est accusée de mélanger les genres et d’utiliser les moyens du ministère des Affaires Etrangères à des fins personnelles. Ce grand déballage n’a pas échappé à la colistière de Nadia Pellefigue. Sur les réseaux sociaux, Régine Lange a ouvertement pris ses distances avec l’Ambassadrice des Pôles.

L’équipe de Nadia Pellefigue présente la venue de Ségolène Royal comme « s’inscrivant dans une démarche nationale ». Cette présentation relativise l’importance de l’événement. Ça tombe bien car il risque d’y avoir des sourires forcés et des arrières pensées.

Laurent Dubois (@laurentdub)