22 Oct

Une « première » pour des Municipales à Toulouse : une liste musulmane

Une liste « union des démocrates musulmans » est en cours de constitution pour les Municipales à Toulouse.

UDMF

C’est une première dans la ville Rose. L’Union des Démocrates Musulmans Français (UDMF) est en train de constituer une liste pour les Municipales de 2020. Toulouse a connu (et expérimente encore) des listes citoyennes ou alternatives. En 2001, les Motivé-e-s ont (notamment) bousculé le jeu politique. Aujourd’hui, c’est Archipel Citoyen qui essaie de casser les codes. Mais, jusqu’à présent, les couleurs confessionnelles ont été absentes.

Cela peut changer pour les Municipales de 2020. Une liste, revendiquant une identité musulmane, se prépare. Un de ses promoteurs, Mhamdi Taoufik, annonce : « nous aurons 70 noms, 35 hommes et 35 femmes ».

Gratuité de la cantine et des transports, remise à plat de l’attribution des subventions aux associations. Mhamdi Taoufik précise que le programme est en cours de finalisation. Mais il existe des grandes lignes.

Entre les intentions et un dépôt en préfecture, il existe parfois un fossé. L’existence d’une liste n’est pas encore acquise. Mais l’intention est claire. L’UDMF veut faire entendre sa voix sur Toulouse. Le parti, créé en 2012 par Nagib Azergui, a déjà participé à des élections : les Européennes 2019. Le score obtenu (au niveau national) est particulièrement faible : 0,13 % des voix. Dans les bureaux de vote toulousains, les « démocrates musulmans français » ont décroché 0,05% des suffrages exprimés et…68 voix.

Mais l’UDMF veut de nouveau tenter sa chance pour les municipales à Toulouse comme dans le reste de la France.

Cette participation au scrutin soulève une levée de bouclier. Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, dénonce un parti qui « selon lui ne respecte pas les lois de la République ». Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau va également déposer une proposition de loi pour interdire les listes confessionnelles.

De son côté l’UDMF  se revendique comme un mouvement « non confessionnel, laïc et profondément républicain ». Son fondateur, Nagib Azergui « compare l’UDMF à l’Union Chrétienne Démocrate en Allemagne ou au Parti chrétien-démocrate en France ».

Laurent Dubois (@laurentdub)