02 Sep

Municipales à Toulouse : les « Marcheurs » dont Jean-Luc Moudenc ne veut pas

Des élus d’En Marche risquent d’être sacrifiés sur l’autel d’un accord entre le maire de Toulouse et le parti d’Emmanuel Macron.

Jean-Luc Moudenc. Maire de Toulouse. Photo MaXPPP

Rien n’est encore signé. Les négociations entre le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et En Marche sont en cours. Mais certaines lignes se dessinent. Officiellement, le temps n’est pas encore aux noms des candidats. Les discussions portent uniquement sur le nombre de places octroyées aux « macronistes ».

Selon nos informations,du côté de Jean-Luc Moudenc, la « jauge » est calibrée sur les sondages. En Marche est crédité de 8 points. Ce résultat sert de base de calcul. Néanmoins, la question des candidats se pose. Un proche du maire sortant mentionne l’existence d’une « black list » : tous ceux qui se sont opposés à Jean-Luc Moudenc.

Les relations entre les « marcheurs » de la Haute-Garonne et le locataire du Capitole ont été tumultueuses ces derniers mois. Le député Michaël Nogal s’est opposé publiquement à Jean-Luc Moudenc. Le proche lieutenant du jeune parlementaire, le référent du parti Pierre Castéras, a appuyé ce positionnement. La députée et conseillère municipale, Elisabeth Toutut-Picard, et l’adjoint au maire, Franck Biasotto, ont franchi un pas supplémentaire dans ce front anti-Moudenc. Ils ont quitté le groupe majoritaire à Toulouse-Métropole.

Les 4 « Marcheurs » se retrouvent, de facto, personæ non grata. Selon nos informations, le maire de Toulouse aurait formellement rejeté toute présence sur sa liste d’Elisabeth Toutut-Picard et Franck Biasotto. Contacté par France 3 Occitanie, Jean-Luc Moudenc ne confirme pas l’oukaze. Mais une source, proche des négociations, affirme que les deux élus, membres de la majorité municipale, sont sur la sellette.

Un autre « marcheur » serait en moins fâcheuse posture. Le négociateur choisi par En Marche ne cachait pas ses réserves (voire son hostilité) face à une alliance « Moudenc-En Marche ». Selon un élu local, Jean-François Portarieu aurait même confier son rêve pas du tout secret : une défaite de Jean-Luc Moudenc en mars prochain.

De l’eau a coulé dans la Garonne. Le député En Marche est désormais en charge de négocier les termes d’un accord entre son parti et son ancien adversaire. Selon une source, Jean-François Portarieu serait en phase de réflexion. Il hésiterait à proposer ses services et à figurer sur la liste.

Une autre source affirme que le député a ouvertement évoqué une candidature face à Jean-Luc Moudenc. Il se trouverait face à une alternative : une fin de liste ou une démission de son poste de député pour figurer en meilleure position. Une démission permet, en effet,  de respecter la loi anti-cumul et d’intégrer l’exécutif local.

Laurent Dubois (@laurentdub)