Un élu de l’équipe de Jean-Luc Moudenc est membre de Sens Commun, le mouvement né en opposition au « mariage pour Tous ». En Marche conditionne un éventuel accord aux municipales à un « débarquement » de cet élu.
Le député En Marche de la Haute-Garonne, Michaël Nogal, est très investi dans les municipales à Toulouse. En mai dernier, au lendemain des Européennes, le jeune parlementaire s’est déclaré candidat. Mais son intérêt dépasse le cadre de sa propre candidature. Michaël Nogal pose des conditions s’agissant d’un accord entre le maire (sortant) Jean-Luc Moudenc et le parti d’Emmanuel Macron.
Michaël Nogal demande à Jean-Luc Moudenc de « débarquer » un de ses élus, Jean-Baptiste de Scorraille. L’élu toulousain appartient au mouvement Sens Commun. Pour le député En Marche, cela barre la route à une éventuelle alliance. Michaël Nogal n’est pas en charge des négociations entre le Capitole et En Marche.
Selon nos informations, Michaël Nogal s’est porté volontaire lors de la visite toulousaine du délégué général d’En Marche, Stanislas Guérini. Mais il n’a pas obtenu un poste de négociateur.
Cela ne l’empêche pas de formuler publiquement des conditions.
Il s’agit d’une position personnelle. Mais elle n’est pas forcément isolée. Selon nos informations, l’adjoint de Stanislas Guérini, le député Pierre Person est sur la même ligne que son collègue de la Haute-Garonne. Pas question de « dealer » avec une liste intégrant un représentant de Sens Commun, un mouvement anti-Mariage pour Tous et anti-PMA.
Du côté de Jean-Luc Moudenc, pas de commentaire. Avant les Européennes, le maire de Toulouse a ouvertement dénoncé un chantage de la part d’En Marche. Mais, s’agissant de Jean-Baptiste de Scoraille et de Sens Commun, c’est silence radio. Dans l’entourage du président de Toulouse Métropole, l’agacement est toutefois perceptible et on dénonce un prétexte pour faire échouer les négociations.
Visiblement, du côté du Capitole, il existe une contre-attaque. Une source précise que Jean-Baptiste de Scoraille a pour délégation les anciens combattants. Autrement dit, l’élu n’est pas en charge des questions de sociétés. A demi-mot, le message est clair : Jean-Baptiste de Scoraille est membre de Sens Commun mais cela n’interfère pas avec ses fonctions municipales.
Cet argument peut-il « sauver » les négociations en cours ?
Un membre d’En Marche se veut rassurant. « Je ne crois pas que tout puisse échouer à cause de l’étiquette d’un élu municipal ».
Laurent Dubois (@laurentdub)