La construction de la Passerelle d’Albi est retardée. Le conseiller municipal (PS) Patrice Bédier estime que le projet va « coûter 2 fois plus cher et va prendre 2 fois plus de temps »
Le chantier a débuté en juin 2017 et il devait s’achever au printemps 2019. Mais, depuis l’annonce de la maire d’Albi, vendredi 2 février, la date de l’inauguration de la Passerelle est inconnue. La société italienne chargée de la métallurgie, Omba, est engluée dans un impayé de 30 millions de l’un de ses clients. Elle ne pourra pas assurer les travaux sur le Tarn. Pour l’élu d’opposition, Patrice Bédier, ce contretemps n’est pas simplement lié à une turbulence dans la trésorerie du principal maître d’oeuvre de la Passerelle. Pour le conseiller municipal socialiste, c’est un problème beaucoup plus profond, un problème de conception :
C’est incroyable qu’il n’y ait pas de réflexion globale. Le report à une date indéterminée n’est qu’un nouvel épisode. L’Agglomération a découvert que les engins de construction devait passer par le Tarn et qu’il fallait donc des bateaux spécialement aménagés. Pendant la campagne des municipales, Stéphanie Guiraud-Chaumeil chiffrait le chantier à 3 millions d’euros. De notre côté, on avançait le chiffre de 6 millions d’euros et nous y sommes à cause précisément de ce manque de prévoyance
Pour Patrice Bédier, la mésaventure avec le prestataire italien n’est pas un hasard :
Je n’ai rien bien-sûr contre les entreprises italiennes. Mais on aurait pu se renseigner sur elle. C’est comme au sujet des pavés de la place Sainte-Cécile et le fournisseur d’origine portugaise. Il a fallu tout recommencer. C’est toujours la même logique, la mairie prend le 1er qui fait le prix le moins cher et on fait cela à la va-vite
Ce lundi 5 février, une réunion doit se tenir à la communauté d’Agglomération du Grand Albigeois. Stéphanie Guiraud-Chaumeil livrera peut-être des éléments supplémentaires sur le dossier de la Passerelle. Pour le moment, il n’existe aucun détail sur la suite des événements et notamment sur le lancement d’un nouvel appel d’offre. Mais, pour le socialiste Patrice Bédier, il existe deux certitudes : la Passerelle ne va pas enjamber le Tarn avant plusieurs années et son prix va de doubler.
Laurent Dubois (@laurentdub)