Face à la grogne des élus locaux, les candidates En Marche aux sénatoriales tentent une parade : la pédagogie.
Suppression de la taxe d’habitation. Fin des emplois aidés. Baisse des dotations. Les élus locaux sont en colère. Le mécontentement risque de peser sur les urnes, dimanche 24 septembre. Les maires et conseillers municipaux fournissent les gros bataillons du corps électoral sénatorial. Le 1er test « post-présidentielle » peut mal tourner pour Emmanuel Macron et ses candidats. Les ténors de La République En Marche anticipent et font profil bas.
La République En Marche est un parti nouveau, sans assise locale. Par nature, les sénatoriales sont compliquées pour les « macronistes ».
Après une série d’annonces qui fâchent, le challenge se transforme en parcours du combattant.
Dans le Lot et les Hautes-Pyrénées, les deux représentantes d’En Marche reconnaissent que le climat est hostile. Virginie Siani avoue :
« c’est vrai. Ils (ndlr : les élus locaux) sont en colère. »
Même constat du côté de Cahors. Agnès Simon-Picquet déclare :
C’est certain. Il y a un besoin d’explication. A cause d’une certaine désinformation. Peut-être aussi à cause d’un manque communication.
La candidate lotoise estime, toutefois, qu’elle est très bien accueillie. Même ressenti pour Virginie Siani. Cette dernière est vice-présidente du conseil départemental et maire d’une commune. Elle connait et fréquente les élus locaux. Virginie SIani fait la tournée d’une quinzaine de mairies par jour. Les élus sont au rendez-vous. Les réunions sont également ouvertes aux non-électeurs c’est-à-dire aux citoyens. Certains se déplacent.
Parmi les dossiers chauds, la candidate du Lot cite les dotations « qui reviennent souvent dans les discussions« . En revanche, Agnès Simon-Picquet estime que la polémique autour de la suppression des emplois aidés n’impacte pas vraiment sa campagne :
Des maires nous disent directement que nous n’allons pas parler des emplois aidés que ce n’est pas un sujet car ils savent que des communes ont abusé. Ils sont d’accord avec la politique d’Emmanuel Macron
Dans le Lot comme dans les Hautes-Pyrénées, les deux candidates adoptent le même « parapluie » face au gros temps : la pédagogie. Rencontres et explications. Virginie Siani présente également sa vie du mandat sénatorial :
J’ai voté pour les sénatoriales et pendant 6 ans (ndlr : durée du mandat), je n’ai pas vu une seule réunion. Si je suis élue, je ferai un travail d’information des élus avec des réunions sectorielles. Des remarques pourront remonter. Je me tiendrai également informée des amendements ou des propositions de loi que je pourrai déposer. Sur les lois déjà votées, applicables, et qui concernent les Hautes-Pyrénées, les élus pourront également faire remonter des améliorations ou des demandes d’explications.
Les 854 Grands Électeurs des Hautes-Pyrénées diront, dimanche prochain, s’ils sont sensibles à la méthode.
Laurent Dubois (@laurentdub)