01 Fév

Bureau de l’assemblée : l’épreuve des faits

Une première pour une nouvelle structure. Mercredi dernier, le 27 janvier, le bureau de l’assemblée du nouveau Conseil Régional s’est réuni pour la première fois. Cet organe est totalement inédit et unique en France. Pur produit d’un accord d’entre deux tours entre Carole Delga et Gérard Onesta, le Bureau suscite la curiosité et des critiques.

Un gadget électoral offert à Gérard Onesta pour remporter la Région. Une source de complexité et de conflit potentiel entre la présidente de la Région et le président du Bureau. Et même des doutes sur la légalité de sa création. Une vraie innovation qui va faire sortir l’assemblée régionale de l’archaïsme : absence de transparence et opacité d’un autre âge. En bien ou en mal, positivement ou négativement,  le nouveau Bureau de la nouvelle l’assemblée Régionale ne laisse personne indifférent. Compte rendu de ses tout premiers pas. 

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Plus de trois heures et demi de réunion. La première rencontre des membres du Bureau de l’Assemblée a été longue. Gérard Onesta a ouvert la séance en demandant pourquoi ses collègues ont choisi de siéger à ses côtés. D’après le président du Bureau, les réponses ont été convaincantes. Gérard Onesta estime que les membres du Bureau ont (selon ses mots) « la fibre ». Ils sont motivés par une rénovation des pratiques et de l’institution régionale. C’est la moindre des choses. Mais cela va mieux en le disant.

Une fois les présentations faites, le Bureau est passé dans le dur avec un ordre du jour chargé. Le but était, selon Gérard Onesta, de « faire un grand débroussaillage et de faire la liste des problèmes « . C’est plus que nécessaire : indispensable. Dans les prochaines semaines, le conseil régional doit installer une autre innovation, l’assemblée des territoires, et trouver un nom à la nouvelle Grande Région. Carole Delga a promis d’organiser un référendum pour consulter les midi-pyrénéens et les languedociens.

L’intention est louable. Mais il va falloir traduire les paroles en actes.

C’est forcément compliqué. S’agissant de l’assemblée des territoires, il va falloir définir les critères pour désigner les représentants. Gérard Onesta est soucieux d’une vraie représentativité : tous les territoires. Pour ce faire, le président du Bureau invoque l’utilisation des bassins de vie. Mais c’est une des clés.

Du côté du nom de la région et de l’organisation, sur ce sujet, d’un référendum, les challenges sont également importants. Qui va voter ? Les habitants ou les électeurs ? Comment va se dérouler la consultation ? Comme le précise Gérard Onesta, « les mairies sont les lieux, par excellence, pour faire voter la population. Mais cela parait très difficile. Cela aurait un coût trop important. On pense forcément à internet. Mais il faudra veiller au coût et que l’instrument utilisé puisse servir à d’autres opérations« .

Autre question pratico-pratique déterminante : quelle liste de noms soumettre aux votants ? Gérard Onesta estime qu’il faudra, très probablement, constituer un jury de personnalités (historiens, chefs d’entreprise, représentants du milieu culturel).

Sur tous ces dossiers et d’autres encore, le Bureau est soumis à un calendrier serré. Avant le 1er juillet, Gérard Onesta et ses collégues vont devoir travailler sur 5 dossiers prioritaires :

Le référendum et le nom de la région

Les budgets participatifs. Notamment dans les lycées.

Les états-généraux du Rail.

Le toilettage du Règlement Intérieur.

L’installation de l’assemblée des territoires.

Pour Gérard Onesta ce cahier des charges n’est pas simplement technique. Il est ouvertement politique.  » On est attendu au tournant. C’est exaltant une page blanche. Mais j’ai conscience que l’on va être la cible potentielle du FN. Cela ne m’inquiète pas. Il faut s’y attendre ».

Le président du Bureau estime que l’assemblée des territoires, les budgets participatifs et autres dispositifs sont des réponses à un vote Front National qui a atteint des sommets lors du scrutin de décembre dernier. Le résultat de cette approche se mesurera en 2021, à la fin du mandat. En attendant le jugement des électeurs, c’est celui des administrés qui est au bout de la route.

Avant l’épreuve du feu électoral, Gérard Onesta va devoir administrer une preuve. La preuve par les faits.

Laurent Dubois (@laurentdub)