18 Nov

[Sondage] : pas encore publié et déjà périmé !!

Demain, jeudi 19 novembre, un magazine national doit publier un sondage IFOP.

D’après nos informations, les chiffres confirment la tendance et les rapports de force pointés par les précédentes études. Le FN est en tête au 1er tour. Devant Carole Delga et Dominique Reynié. Au second tour, la gauche est victorieuse et Louis Aliot devance le candidat de la Droite et du Centre.

Bref, rien de neuf sous le soleil des Régionales.

Un détail change tout. Le sondage a été réalisé avant les attentats sur Paris. Il est périmé avant d’avoir été publié.

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Le poids du drame national et le choc émotionnel qui secoue le pays vont forcément influencer les intentions de vote.

Il faut attendre les chiffres pour mesurer l’impact. Mais impossible que les lignes ne bougent pas.

Plusieurs hypothèses sont sur la table :

Un réflexe civique avec un sursaut de mobilisation.

Improbable. Par définition, les régionales ne sont pas des élections nationales. Transformer le scrutin en référendum anti-Daesh ou en acte de résistance est loin d’être évident. Cela peut mobiliser, à la marge, des électeurs qui veulent manifester un soutien civique à la Démocratie. Mais ce geste symbolique ne va pas bouleverser les lignes.

Une prime au Front National.

Probable. Un élu Républicain pronostique un « 40% » dans son département du Gard. Même son de cloche dans le Tarn-et-Garonne.Cela n’a rien de scientifique (évidemment). Mais, plusieurs élus (de droite comme de gauche) évoquent 2 points en plus en Midi-Pyrénées et 4 coté Languedoc-Roussillon. Le FN a le vent en poupe depuis le début de la campagne.Dans tous les sondages publiés jusqu’à présent, Louis Aliot arrive en tête au 1er tour. Mais il peut profiter d’une radicalisation de l’électorat de droite. Depuis deux sondages, Dominique Reynié se classe dernière le leader du FN. Des transferts de voix peuvent s’accélérer et s’approfondir.

Une fragilisation de Philippe Saurel et Gérard Onesta.

Possible. Les attentats de Paris peuvent conduire à une remobilisation autour de Carole Delga. C’est le syndrome du « drapeau ». L’électorat de gauche peut jouer la carte du parti (socialiste) au pouvoir. Le climat national est anxiogène. Une prise de risque politique (en votant pour des offres électorales alternatives) risque de devenir plus compliqué. Du côté de « Nouveau Monde » et de Gérard Onesta, on peut ajouter un autre élément. Les partenaires d’Europe-Ecologie (notamment le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon) critiquent l’état d’urgence et dénoncent une atteinte aux libertés publiques. L’opinion publique est en attente de sécurité et d’autorité. Gérard Onesta et « Nouveau Monde » risquent de se « recroqueviller » sur leurs bases idéologiques. Ce retour aux sources (pacifisme, défense des libertés publiques) peut rétrécir le socle électoral de Gérard Onesta

Laurent Dubois