02 Août

Régionales, Louis Aliot : « la gauche ne s’entend sur rien sauf pour se distribuer les postes »

Deux sondages publiés et Louis Aliot « truste » à chaque fois la 1ere place au 1er tour. La tête de liste régionale du FN va peser sur le scrutin de décembre prochain. Une solide implantation dans le Languedoc et de bons scores aux départementales en Midi-Pyrénées « portent » Louis Aliot. Le numéro 2 du FN ne s’est pas encore positionné. Il ne s’est pas véritablement exprimé. En dehors de quelques déclarations sur la fusion ou la définition de la (future) capitale régionale. Mais il engrange les points. Comment prépare-t-il sa rentrée ? Les turbulences de famille Le Pen peuvent-elles handicaper le FN ? La crise agricole de ses dernières semaines peuvent-elles influencer le scrutin ? Le jugement de Louis Aliot sur Philippe Saurel ? Réponses.

Louis Aliot, numéro 2 du FN et tête de liste pour les Régionales

Louis Aliot, numéro 2 du FN et tête de liste pour les Régionales

Midi-Pyrénées Politiques. A quoi allez-vous consacrer votre mois d’aout ?

Louis Aliot. Je vais passer la majeure partie de mon temps à Perpignan, à préparer la campagne des régionales : préparation du programme, mise en place de l’organigramme. Mais je vais tout de même prendre un peu le temps de faire du bateau le long des côtes du Roussillon. Des déplacements dans le Lot et en Ariège sont également prévus. Je lancerai ma campagne la deuxième semaine de septembre.

Midi-Pyrénées Politiques. La querelle politico-familiale entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine peut-elle vous handicaper et peser négativement sur la campagne des régionales ?

Louis Aliot. Les électeurs savent bien faire la différence entre le père et la fille. Je regrette que le père se marginalise à ce point. Mais je me refuse d’entrer dans cette affaire. Je déplore simplement le jeu de ping-pong entre les amis des uns et les amis des autres. Personnellement, je me concentre sur la campagne.

Midi-Pyrénées Politiques. Les éleveurs sont en colères. Ils ont bloqués des routes et des villes pour dénoncer la faillite d’une filière surendettée et étranglée par la grande distribution. Pensez-vous que le dossier agricole va être un des dossiers chauds des régionales ?

Louis Aliot. Oui. Incontestablement. La crise des éleveurs va impacter l’électoral agricole. Les mesures annoncées par le gouvernement ne vont rien changer. Les agriculteurs sont victimes d’une politique européenne qui n’est pas maîtrisée. Le gouvernement français peut promettre ce qu’il veut. C’est un jeu pervers et les agriculteurs ne sont pas dupes car ils savent bien que le principe de la libre concurrence, défendu par Bruxelles, empêche de défendre la politique agricole française. Il faut renégocier les traités (NDLR européens). Autrement, on ment aux éleveurs et ils s’en rendent compte.

Midi-Pyrénées Politiques. Le PS et le PRG viennent de signer un accord. Le Front de Gauche rejoint Europe-Ecologie. Le Front National est le seul parti qui ne passe pas d’accords électoraux avec des partenaires. Vous ne regrettez pas votre isolement ?

Louis Aliot. Pas du tout. A gauche, ils ne s’entendent sur rien sauf pour se partager les places et les privilèges.

Midi-Pyrénées Politiques. Philippe Saurel se veut le défenseur d’une République d’en bas. Pensez-vous que le maire de Montpellier et son discours anti-parti peut vous prendre des électeurs ?

Louis Aliot. Philippe Saurel prend des vessies pour des lanternes. Ce qui a été possible pour Montpellier n’est pas possible au niveau régional. Cela reste un homme de gauche et on voit ce que la gauche à apporter à la France. Philippe Saurel n’a ni la culture ni la gouaille de Georges Frêche (NDRL : ancien maire de Montpellier et ancien président de la région Languedoc). Georges Frêche va beaucoup manquer à gauche dans le Languedoc. Comme Martin Malvy manquera en Midi-Pyrénées.

Propos recueillis par Laurent Dubois