Le « Ni-Ni » de Nicolas Sarkozy n’est pas respecté. Dans le Gard et l’Aisne, des candidats UMP se désistent au profit du PS et appellent à voter pour la gauche. Face à la poussée du Front National et à un risque de victoire du parti d’extrême-droite, un Front Républicain se dessine. Ces cas de désobéissance écornent l’autorité du patron de l’UMP. Mais Nicolas Sarkozy peut se consoler. En Haute-Garonne, les « fillonistes » sont sur la ligne « sarkozyste ».
Dans un communiqué, « Force Républicaine 31 » déclare :
« Pour nous c’est clairement le Ni-Ni dans les 7 cantons ou ce « faux choix » existe ».
En Haute-Garonne, il existe donc un double microclimat. La Droite et le Centre subissent un revers électoral alors qu’au niveau national l’UMP et ses alliés remportent (largement) le premier tour des départementales. Et, visiblement, sur les berges de la Garonne, le fossé qui sépare François Fillon et Nicolas Sarkozy se comble.
Le président de « Force Républicaine 31 », Jean-Marie Belin, précise que le texte de son communiqué a été vu par François Fillon et son équipe parisienne. Ce n’est donc pas une initiative locale. Mais il peut surprendre.
François Fillon mène actuellement, aux côtés d’Alain Juppé, une tournée pour défendre « l’Alternance et le Rassemblement ». Les deux hommes ne partagent pas seulement les estrades. Ils incarnent une droite modérée et humaniste. Immédiatement après le rappel du « Ni-Ni » de Nicolas Sarkozy, le maire de Bordeaux a rappelé sa doctrine : « la priorité est de faire barrage au FN ».
Du coté de François Fillon, c’est la même ligne. En septembre 2013, l’ancien premier ministre a clairement rejeté le « Ni-Ni » face au FN. Cette déclaration forte et claire avait déclenché une cascade de réactions au sein de l’UMP.
François Fillon a-t-il changé d’avis à l’occasion des départementales ? La Haute-Garonne est-elle une exception à un principe qui reste valable ailleurs ?
La question se pose. Elle mérite une réponse.
Laurent Dubois