24 Mar

Départementales : les paradoxes Midi-Pyrénéens

Notre région allait-elle rester un des derniers bastions socialistes à l’issue de ce scrutin ? C’est la question que nous avons posé avant le premier tour. Il semble aujourd’hui que la réponse soit oui. Une affirmation teintée toutefois de nuances.

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Un bastion socialiste avais-je dis, « une réserve » rétorque Pierre Lacaze, premier secrétaire du Parti Communiste en Haute-Garonne en plateau. Il semble que la prime aux sortants ait été de mise ce dimanche. Les socialistes semblent donc repartis pour un tour même si leurs troupes seront largement renouvelées, parité oblige mais aussi du fait de nombreux sortants qui ont passé la main.

 

Quid de l’union de la droite et du centre ?  Elle n’a pas poursuivi sur sa dynamique des Municipales et des Sénatoriales en Haute-Garonne et se fait devancer en de nombreux cantons par le Front National. Alors ? Droite trop au centre ? Pourtant en Midi-Pyrénées, les majorités de gauche se renversent souvent par le centre. Dans ces départementales, cet adage ne s’est donc pas vérifié.

 

Alors si le PS résiste et que la droite flanche, hormis en Aveyron où elle est confortée, comment expliquer la forte percée du Front National, y compris en agglomération toulousaine où ses scores sont d’habitude en dessous de la barre des dix pour cents ? La « nationalisation » de la campagne n’y est sans doute pas étrangère.

 

Midi-Pyrénées n’est pas dans une cloche, et ses électeurs ne sont pas indifférents aux sirènes frontistes sur des thèmes comme la sécurité, l’immigration ou d’éventuels abus sur les prestations sociales. Un des candidats sortants encore en lice pour le second tour me confiait qu’il avait du mal à s’expliquer comment « des inconnus » pouvaient recueillir autant de voix sur un terrain qu’il avait pourtant parcouru de nombreuses fois ces dernières années.

 

Il a souvent été dit également que l’abstention favorisait le FN. Midi-Pyrénées a plus voté que la moyenne nationale mais quasiment un électeur sur deux est toutefois resté à la maison. Qu’en sera-t-il au second tour ? Les militants se démènent tracts en main, les responsables locaux des partis enchaînent les communiqués. Même Monseigneur Gontier, lors de la conférence des Evêques de France qui s’est ouverte aujourd’hui à Lourdes a lancé un appel à voter.

 

Toutes ces incantations seront-elles entendues ? Les paradoxes midi-pyrénéens seront-ils confirmés ? Réponse dimanche à partir de 20h15 sur notre antenne.

 

Patrick Noviello