2008 n’est pas 2014. Les précédentes sénatoriales ont été historiques. La gauche aveyronnaise a remporté les deux sièges du département. Six ans plus tard, les municipales sont passées. Et des communes socialistes ont trépassé. Le fief historique de Decazeville est tombé. Millau a basculé. Baraqueville et Onet-le-Château ont été renversées. Seules Rodez et Saint-Affrique continuent à résister. Cette nouvelle carte politique donne des ailes à la droite et au Centre. En 2008, deux de ses poids lourds ont été battu. Jacques Godfrain et Jean Puech ne sont pas devenus sénateurs. Alain Fauconnier (PS) et Anne-Marie Escoffier (PRG) ont éliminé leurs adversaires. Jean-Claude Luche (UDI) et Alain Marc (UMP) comptent bien échapper au sort « funeste » de leurs prédécesseurs. Le tandem « Président du Conseil Général-Député » espère surfer sur la vague « bleue » des municipales. Mais ils mettent surtout en avant leur connaissance et leur pratique du terrain. Face à ce rouleau compresseur, Alain Fauconnier refuse d’endosser le costume de l’outsider. Encore moins du « looser ». Le sénateur sortant s’agace parfois. Il dénonce « la grande braderie électorale du Conseil Général ». Mais, trois jours avant le scrutin, il reste combattif. Et très prudent sur les résultats.
Midi-Pyrénées Politiques – Quel bilan faites vous de la campagne qui se termine ?
Alain Fauconnier. « Une campagne passionnante. Avec un fort renouvellement dans les conseils suite aux municipales de mars dernier. Il y a beaucoup de monde dans les réunions et une grande curiosité. Les grands électeurs sont intéressés par le scrutin ».
Midi-Pyrénées Politiques – Chez vos voisins tarnais, comme dans toute la région et même la France entière, deux thèmes s’imposent : les rythmes scolaires et la réforme territoriale. C’est la même chose en Aveyron ?
Alain Fauconnier. « Moins les rythmes scolaires. Depuis début septembre, les élus locaux n’en parlent quasiment plus. C’est désormais en place. Et c’est plutôt dans une certaine satisfaction. La rentrée est faite et la seule préoccupation concerne la sécurisation des aides. D’ailleurs je suis favorable à un maintien du financement fourni par l’Etat ».
Midi-Pyrénées Politiques – Et la réforme territoriale ?
Alain Fauconnier. « Les interrogations ne portent pas sur la fusion des régions. L’Aveyron se trouve dans l’axe dans la merveilleuse future grande région (Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon). En revanche, les élus locaux s’interrogent sur l’avenir des départements et le renforcement de l’intercommunalité. Ils souhaitent que l’on arrête de faire bouger en permanence les choses. Ils veulent de la stabilité ».
Midi-Pyrénées Politiques – Le climat national va-t-il peser sur le scrutin de dimanche prochain. Vous êtes socialiste. Votre parti est au pouvoir. Craignez vous d’en payer l’addition ?
Alain Fauconnier. « J’ai l’impression que cela ne va pas peser. Dans le département, on ne me parle pas du climat national. Bien sur, les grands électeurs sont des gens informés. Ils connaissent la situation du pays. Mais ce qui les intéresse c’est leur situation locale ».
Midi-Pyrénées Politiques – Les municipales de mars dernier ont été mauvaises pour la gauche. Une étude interne de l’UMP parle d’une conquête des deux sièges actuellement détenus par le PS et le PRG. Vous êtes battu d’avance ?
Alain Fauconnier. « Je suis très perplexe sur les résultats en avance. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de le tuer. Je vais même vous dire. Les deux ours vont être coriaces ».
Propos recueillis par Laurent Dubois