Un serial plaideur. Eric Mouton est un pénaliste connu et reconnu. Depuis maintenant 18 ans, il promène sa robe noire aux Assises et en Correctionnelle. A son actif des gros dossiers qui lui ont valu les projecteurs médiatiques. Dernier en date, l’affaire dites des « crevettes brésiliennes ». Eric Mouton défend l’ancien propriétaire d’un journal toulousain soupçonné d’ « escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment ». Le dossier est entre les mains de la « Juridiction Inter-Régionale Spécialisée » de Bordeaux. Une JIRS que le maire de Toulouse souhaite pour la ville Rose. En pleine série noire (règlement de compte à la Kalachnikov, meurtre au couteau), Eric Mouton réagit à cette proposition de Jean-Luc Moudenc. Il réagit en praticien de la Justice. Mais également en tant que membre du bureau de l’UDI.
– Midi-Pyrénées Politiques. Il existe 8 JIRS dans toute la France : Paris, Lyon, Marseille, Lille, Rennes, Nancy, Bordeaux et Fort de France. Jean-Luc Moudenc souhaite que Toulouse rejoigne la liste. En tant que praticien de la justice, vous soutenez cette proposition ?
Eric Mouton : « oui je soutiens la demande de création d’une JIRS. Mais ce n’est pas tant le principe que je soutiens que le fait de remédier à une bizarrerie : l’absence de JIRS à Toulouse ».
-Midi-Pyrénées Politiques. Une telle création serait vraiment positive ? Le Justice serait-elle plus efficace ?
Eric Mouton. « En tant qu’avocat, je vois des dossiers délocalisés à Bordeaux. Cela pose des problèmes d’organisation. C’est donc effectivement une question d’efficacité ».
-Midi-Pyrénées Politiques. Et pour le justiciable ? La justice toulousaine serait elle plus rapide et efficace ?
Eric Mouton. « Sincèrement, on ne peut pas dire que les juges d’une JIRS sont plus sévères. Je ne dispose pas non plus d’éléments permettant d’affirmer que les juges spécialisés ont une meilleure capacité que les juges traditionnels ».
-Midi-Pyrénées Politiques. Toulouse a subi une série de faits divers violents. Les médias comparent la ville Rose à Marseille. Pour vous, cette comparaison est pertinente ?
Eric Mouton. « Sincèrement, je ne vois pas l’intérêt. Je laisse cela à la presse. Toulouse a clairement l’image d’une ville violente. Mais il n’est vraiment pas opportun de faire une comparaison ».
-Midi-Pyrénées Politiques. Vous êtes avocat de profession. Mais vous êtes également un responsable politique, membre du bureau de l’UDI 31. Comment jugez vous l’action de Jean-Luc Moudenc en matière de sécurité ? D’après vous, existe-t-il une rupture par rapport à l’action de l’ancienne municipalité, celle de Pierre Cohen ?
Eric Mouton. « Pour le moment, il est trop tôt pour acter une rupture. C’est normal. On ne peut pas juger après 5 mois ».
-Midi-Pyrénées Politiques. Le recrutement de policiers municipaux va dans le bon sens ?
Eric Mouton. « Clairement oui. Cela répond aux besoins de notre ville. D’ailleurs dans le cadre de la campagne municipale (Eric Mouton était membre de l’équipe de Christine de Veyrac), nous avons proposé le doublement des effectifs ».
Midi-Pyrénées Politiques. Et l’armement de la police municipale ?
Eric Mouton. « Ce n’est pas illogique. Je crois à la dissuasion et tout ce qui peut avoir un effet dissuasif va dans le bon sens ».
Propos recueillis par Laurent Dubois