10 Avr

Comprendre l’Europe (1) : la commission européenne, quèsaco ?

Par Patrick Noviello

Les 11 et 12 avril, Anne Houtman, Chef de la Représentation de la Commission européenne en France, sera en Midi-Pyrénées pour visiter le Centres d’information Europe Direct (CIED) d’Auch puis inaugurer la Foire de Toulouse, dans le cadre de laquelle le CIED de Toulouse accueille la campagne européenne « Jeunesse en Mouvement ». Elle y rencontrera les acteurs de l’Europe sur ces territoires, particulièrement des jeunes, notamment au lycée de Pardailhan, mais également les principaux élus des grandes collectivités locales et représentants de l’Etat.

Anne Houtman

Anne Houtman

 

Pouvez-vous nous rappeler à quoi sert concrètement la Commission européenne ?

Anne Houtman : La Commission européenne est composée d’un « collège » de 28 commissaires, un par pays membre, et son rôle est de défendre l’intérêt général européen. Elle formule pour cela des propositions de loi qui sont adoptées par le législateur européen (conjointement le Parlement européen et le Conseil composé des ministres des pays membres). Elle a ensuite le rôle de s’assurer que ces textes sont correctement appliqués dans les Etats membres. Elle a aussi un rôle exécutif et représente l’Union européenne sur la scène internationale.

Quels sont ses rapports avec le Parlement de Strasbourg ?

A.H : Le Parlement  élit le Président de la Commission et vote l’approbation du collège. Il exerce ensuite un contrôle politique sur la Commission dont il peut forcer la démission collective. La Commission est en dialogue constant avec le Parlement, pour rendre compte de ses activités et faire avancer l’adoption de ses propositions législatives.

 Pourquoi cette visite dans notre région ?

A.H : La priorité de mon mandat de représentante de la Commission en France a été d’être présente sur le terrain, à l’écoute des citoyens et de leurs interrogations  sur les questions européennes. J’y rencontre aussi les élus et les médias qui ont un rôle important pour expliquer l’Europe dans la région. J’ai choisi l’occasion de la Foire Internationale de Toulouse pour me déplacer dans la région. Cette année, un grand stand est consacré aux politiques de l’UE en faveur de la jeunesse. Je souhaite également à cette occasion rencontrer les acteurs de terrain qui sont mobilisés  au sein de nos réseaux européens implantés dans la région.

Vous allez notamment visiter le Centre d’Information Europe Direct d’Auch. De quoi s’agit-il ?

A.H : Un CIED est un relais officiel d’information  sur l’Union européenne destiné au grand-public.  La structure-hôte reçoit un label de la Commission européenne pour mener ses missions. Les structures labellisées ont un fort ancrage local, ce qui est un atout pour agir en partenariat avec les collectivités territoriales et la société civile. Outre les missions d’information et de conseils sur les politiques de l’UE, les CIED ont en effet pour tâches d’encourager activement le débat local sur l’UE.  Ils font enfin office d’intermédiaires entre l’Union et ses citoyens puisque ceux-ci fournissent un retour d’information aux institutions européennes.

Quel impact concret ont les fonds européens sur le développement d’une région comme la nôtre ?

A.H : La région Midi-Pyrénées a bénéficié pour la période 2007-2013 de plus de 1,4 milliard d’euros par le biais des programmes européens régionaux financés par le FEDER (Fonds européen de développement régional), le FSE (Fonds social européen) et le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural). Ces fonds sont utilisés par les acteurs locaux pour renforcer la compétitivité de leurs entreprises, préserver et mettre en valeur l’environnement de la région notamment. Ces fonds financent également des programmes en faveur de l’emploi et de la cohésion sociale.

Des exemples de réalisations ici ?

A.H : L’UE a financé une partie de la reconstruction de la zone touchée par l’explosion de l’usine AZF (infrastructures de services publics, centre de recherches). Elle soutient depuis plusieurs années le pastoralisme dans les Pyrénées ainsi que la filière forêt-bois. Dans les villes, l’UE finance les projets urbains comme notamment à Toulouse (Médiathèque Grand M, Parc Monlong,…). Ce ne sont que quelques exemples. De nombreux exemples de l’implication concrète de l’UE en Midi-Pyrénées sont présentés sur le site www.europe-en-midipyrenees.eu

Pourquoi d’après vous les Midi-Pyrénéens doivent s’intéresser au prochain scrutin européen ?

A.H : Les Midi-pyrenéens contribueront par leur vote à élire directement les 10 députés qui représenteront la circonscription française du sud-ouest (sur les 74 députés français) dans le prochain Parlement européen.  C’est une façon d’exercer leur droit en tant que citoyen européen et d’influencer l’orientation politique de l’Europe. Le Parlement européen a un rôle très important vis-à-vis de la future Commission (comme expliqué plus haut) et parce que le budget européen qu’il vote et les législations qu’il adopte ont un impact sur le quotidien des Midi-pyrénéens, par exemple en matière de mobilité des jeunes (programme Erasmus Plus), de consommation d’énergie, de solidité et de transparence des banques, de développement des investissements et de l’innovation dans la région etc.

 En quoi selon vous les prochaines élections sont cruciales pour l’avenir de l’Europe ?

A.H : Les parlementaires européens votent les législations communes qui seront applicables dans les 28 états membres. Il faut savoir qu’environ un tiers des législations nationales appliquées en France est issu des textes européens. Dans certains secteurs comme l’agriculture, cette proportion dépasse les 50%. Il est donc essentiel que les citoyens votent le 25 mai prochain et choisissent leur projet politique pour l’Union européenne.