Un couteau à deux lames. La première a tranché hier après-midi. Après des jours d’incertitudes, Bernard Gilabert a annoncé, dans un communiqué de presse, son retrait de la course aux municipales. Ce matin, dans un mail envoyé aux militants, il « coupe » avec la section du PS Albigeois.
Le candidat malheureux à l’investiture démissionne de son poste de secrétaire de section. Bernard Gilabert récuse toute division. Il appelle ses camarades à poursuivre la bataille des municipales. Mais, dans le même temps, il utilise des mots très durs contre Jacques Valax : « autoritarisme », « invective », absence de « valeurs de confiance et de respect ».
Ce coup d’éclat annonce et amorce une guerre des Roses. Bernard Gilabert assume seul une décision personnelle. Mais, évidemment, cette division va coûter des divisions à Jacques Valax. Des militants vont rester chez eux. Des petites mains, pour distribuer des tracs ou sonner aux portes, vont faire défaut. Evidemment, le choix des 25 000 électeurs albigeois ne dépend pas de l’action d’une poignée de sympathisants. Mais une dynamique interne, c’est toujours bon à prendre. Et mauvais à perdre.
Le courrier de démission de Bernard Gilabert
Du côté des partenaires potentiels, c’est également un mauvais message. Comme en 2008, le PS renvoie l’image d’une machine à perdre. Pour attirer à sa table, il faut avoir un menu attractif. Le goût de cendre d’une maison en feu n’a rien de très appétissant. EELV, le PRG et le Front de Gauche risquent de mal digérer le cocktail incendiaire du PS.
Enfin, s’agissant de l’opinion publique, le spectacle est désastreux. Dans un contexte national pesant, les socialistes dépensent leur énergie dans des querelles domestiques. L’électorat est bousculé par des mesures fiscales. Son seuil de tolérance envers les « gauloiseries » du village socialiste est égal à zéro.
Nous sommes encore loin du scrutin. De l’eau va couler sous le Pont Neuf, avant que les albigeois plongent dans le bain électoral.
Néanmoins les polémiques et les piques laissent fatalement des traces.
Laurent Dubois
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