Le début du commencement. Le décor des municipales se met progressivement en place. Constitution des listes. Tricotage des partenariats. Pour Louis Aliot, la pré-campagne prépare une autre campagne. Le vice-président du FN a les yeux braqués sur les mairies. Mais il a l’esprit tourné vers une autre échéance : les européennes.
Louis Aliot va être la tête de liste du Front National, dans le Sud Ouest, en mai prochain. De Bordeaux à Perpignan en passant par Toulouse, à cheval sur trois régions et dix huit départements, il va monter au front pour un décrocher un siège de député européen. Mais, avant le mois de mai il y a le mois de mars. Avant l’immense circonscription des européennes, il y a les petites et grandes communes de Midi-Pyrénées.
Louis Aliot lie les deux séquences. Le leader frontiste se dit « en pré-campagne » pour les européennes. Sa présence, sur le terrain local, est « l’occasion de faire une tournée ». Néamoins, Louis Aliot ne réduit pas les municipales à un tour de chauffe. Il rappelle les ambitions et l’implantation du FN dans notre région : « 14 listes en Haute-Garonne, 3 candidats en Ariège, 3 dans le Tarn-et-Garonne, 1 dans le Gers, 1 dans l’Aveyron et 1 dans les Hautes-Pyrénées ».
Le parti de Marine Le Pen est confronté à une « crise de croissance ». Les sondages traduisent une montée en puissance. Mais le parti manque de cadres et de militants. En Midi-Pyrénées, ce déficit de ressources humaines s’ajoute à la difficulté du terrain. Les départements de la région sont ancrés à gauche. Cet obstacle renforce le poids et l’impact de certains gestes.
Louis Aliot annonce que « Marine viendra certainement à Toulouse et (il) ne désespère pas de la faire venir à Carmaux ». La présidente du FN dans deux villes Roses vifs. Toulouse, c’est la ville dans laquelle Mitterrand, Jospin et Hollande ont terminé leurs campagnes présidentielles. Carmaux, c’est le pays de Jaurès.
Louis Aliot est vraiment de la génération Marine. Il a le gout de la communication. Il a également un vrai sens politique. Louis Aliot a compris un point essentiel : les victoires politiques ne passent pas uniquement par les urnes. La conquête des esprits est aussi un objectif stratégique. Le simple fait de monter une liste à Carmaux est une réussite. Cela permet d’adresser un message : on gagne du terrain. Et pas n’importe lequel. Un terrain autrefois interdit.
Dans cette (con)quête des symboles, Louis Aliot ajoute une nouvelle étape : un défi au président du Sénat. Ariégois d’origine, le vice président du FN « aimerai(t) monter une liste à Lavelanet, dans la ville de Jean-Pierre Bel. Ce serait symboliquement fort ». Il reconnait que « ce n’est pas facile ». Mais « il étudie attentivement la possibilité ».
Décidément, entre Carmaux et Lavelanet, Midi-Pyrénées est au cœur de la stratégie du FN.
Le parti de Marine Le Pen peut espérer des maires dans l’Est et le Sud-Est de la France. Mais c’est dans le Sud-Ouest qu’il déploie ses symboles.
Laurent Dubois