La campagne, morne plaine ? A Albi, c’est plutôt ravins et précipices Le PS est au bord du gouffre. Le premier fédéral, Samuel Cèbe, et un « catcheur »de dernière minute, le député Jacques Valax, dansent sur le vide. Ils sont sur la corde raide d’un conflit qui risque de sonner l’électorat de gauche et l’image du parti.
En face, dans l’équipe adverse, c’est aussi crevasses et dos d’ânes. Dernier épisode en date : l’adhésion de Philippe Bonnecarrère à l’UDI. L’annonce a été faite dans les colonnes de la Dépêche du Midi. Cette annonce se résume à une déclaration de Jean-Michel Bouat, délégué départemental de l’UDI 81. Publiée hier, elle n’a pas suscité de démenti de la mairie.
Samedi est une nouvelle journée. L’information circule mieux les jours de marché. Les entrefilets se consomment plus facilement entre deux paniers de fruits et légumes. Philippe Bonnecarrère vient de nous faire parvenir le texte suivant :
» Nul ne m’a demandé d’adhérer à l’UDI et je n’ai aucun projet de le faire. Celles et ceux qui ont pleine qualité à assurer le rassemblement le plus large à Albi ont heureusement la même liberté«
Philippe Folliot, le président de l’UDI 81, va devoir attendre. Il va pouvoir, comme prévu, arpenter le pavé albigeois aux côtés de Philippe Bonnecarrère en mars prochain. Le député « boorloiste » peut toujours serrer des mains et distribuer des tracts pendant les municipales. En revanche, pour le chèque d’adhésion, ce n’est pas le bon timing.
Toutes les aiguilles sont braquées sur deux horloges. Celle de la mairie et celle de la Communauté d’Agglomération. Comme le dit Philippe Bonnecarrère, l’heure est au R-A-S-S-E-M-B-L-E-M-E-N-T.
Pour des régionales, une étiquette est un passeport indispensable. En revanche, s’agissant des municipales albigeoises, être inclus dans un parti c’est exclure une partie de l’électorat.
Philippe Bonnecarrère a les yeux tournés vers 2015. Il se voit à la place de Martin Malvy. Il se projette dans le fauteuil d’un président de Région.
Mais, en attendant, une carte UDI ne colle pas avec sa géographie locale. L’UDI passe des accords avec l’UMP. C’est le cas dans des communes autour du Toulouse. On parle même, courant octobre, d’une alliance sur la Ville Rose.
Bientôt, Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé vont se retrouver sur les mêmes estrades. A Albi, dans une ville ancrée à gauche, l’affiche n’est pas bonne.
Philippe Bonnecarrère le sait parfaitement. Un ancrage, un marquage trop ouvertement à droite limite ses chances. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il a déchiré sa carte de l’UMP. Il a besoin d’un espace au delà de sa famille naturelle.
En pleine négociation avec des partenaires potentiels, un dossard UDI est un épouvantail pour des partenaires potentiels. Notamment le PRG.
Alors pourquoi cette fausse-vraie adhésion à l’UDI ?
Une erreur de communication ? Si c’est le cas, le responsable de l’UDI 81 peut changer de numéro de téléphone. Ses oreilles vont siffler.
Un ballon d’essai ? Pourquoi pas.
Un faux pas ? Sans aucun doute.
Laurent Dubois