Une surprise. Pas vraiment surprenante. Le nom de Jacques Valax circule depuis des semaines. Mais l’avancement du calendrier rendait cette hypothèse de plus en plus improbable. D’après nos informations, le député tarnais prend le départ dans la dernière ligne droite. La date limite des dépôts était aujourd’hui. Il a déposé son dossier ce matin. Le premier fédéral, Samuel Cèbe, déclare « cette candidature est irrecevable eu égard nos règles internes et aux dispositions relatives à la limitation du cumul des mandats ».
Les albigeois vont connaître une guerre des Roses.
Samuel Cèbe est catégorique. D’après lui, une candidature Valax est impossible. La Fédération du PS 81 a voté une résolution interdisant le cumul entre les mandats parlementaires et exécutifs.
Mais, comme le précise un responsable du PS : « on ne peut empêcher un député de se présenter. C’est uniquement une fois élu qu’il devra choisir ».
Jacques Valax a longtemps fréquenté les Palais de Justice. Avocat de formation et de profession, il connaît les procédures. Y compris celle de la commission des conflits. Il a même une certaines expérience en la matière.
Tombeur de l’ancien ministre, Paul Quilès, auquel il a arraché sa circonscription, Jacques Valax est un « praticien » des arcanes disciplinaires du PS.
Le parlementaire est connu pour son amour du rugby. Les coups de crampons et les plaquages au sol ne l’effraient pas. Les déclarations martiales du premier fédéral tarnais ne vont pas l’intimider. Encore moins le pousser aux vestiaires.
D’après ses amis, c’est même le premier fédéral qui le pousse dans la mêlée.
Proche de Jean-Christophe Cambadélis, Samuel Cèbe veut rénover le PS départemental. Il veut sortir certains sortants. 3 mandats consécutifs et c’est fini. C’est le leitmotiv ratifié par les militants et porté par le premier fédéral.
Le président du Conseil Général, Thierry Carcenac, après 22 ans dans son fauteuil, est visé. Mais aussi d’autres conseillers généraux dont…Jacques Valax.
Le député est hostile au cumul des mandats. Il a même défendu un amendement sur le sujet. Mais il siège encore au Conseil Général. Il a promis de raccrocher son mandat aux prochaines cantonales. Toutefois, il est agacé et choqué par la méthode expéditive de ses camarades du parti.
Le Clochemerle albigeois a des relents de « tragédie » grecque.
La cathédrale Sainte-Cécile n’est pas le Parthénon.
Mais c’est une querelle des Anciens et des Modernes qui se joue à l’ombre de la cité épiscopale.
D’ailleurs, un de ses acteurs, Samuel Cèbe a un bon profil pour finir entre les mâchoires d’un kronos. Membre du cabinet de Thierry Carcenac, il risque de finir professionnellement broyé par les puissances qu’il défie.
Laurent Dubois