15 Jan

Régionales 2015 : guichet fermé au PS, porte ouverte à l’UMP

Le grand bal des prétendants, c’est fini.

Ce soir le guichet ferme. Plus possible de déposer des candidatures PS pour la tête de liste aux régionales.

Un guichet pas vraiment encombré. Trois aspirants seulement. Et, dans les faits, deux concurrents. Christian Teyssédre et Carole Delga. Cette dernière présente un ticket avec le Languedocien Damien Alary. Symboliquement une candidature commune a été déposée. Mais la distribution des places est claire : la tête de liste sera la ministre de François Hollande et le numéro 1 bis le président sortant du Languedoc.

Carole Delga. Photo AFP

Carole Delga. Photo AFP

Du côté de l’UMP. Pas de dépôt de candidature. De calendrier à respecter. Ou de militants à consulter.

Valérie Pécresse est en charge de l’animation des Régionales (d’ailleurs elle a animé une réunion lundi à laquelle ont participé des représentants de Midi-Pyrénées). Christian Estrosi est responsable de la commission d’investiture. Et, bien évidemment, Nicolas Sarkozy assurera, au minimum, les arbitrages.

Du côté des conseillers régionaux sortants de la future SuperRégion (une quarantaine d’élus midi-pyrénéens et languedociens) des réunions et des discussions se déroulent réguliérement.

Parmi eux, un nom circule de manière persistante et insistante. Celui de Jean Castex.

Jean Castex. Conseiller Régional de Languedoc-Roussilon

Jean Castex. Conseiller Régional de Languedoc-Roussilon

Maire de Prades (Pyrénées Orientales) depuis 2008, il est entré au Conseil Régional en 2010. Jean Castex sera candidat aux départementales de mars prochain. Mais il est intéressé par la présidence de la future SuperRégion. Le gersois d’origine fait preuve d’une audace que ne partage pas un de ses « compatriotes ».

Le socialiste Philippe Martin a refusé de mener de front les deux élections. Jean Castex prend le pari qu’il est possible de jongler entre le département et la Région.

C’est un vrai pari.

Risqué et plein d’aléas.

Un échec au mois de mars (date des départementales) peut fermer la porte des régionales. Un succès ne garantie rien. Il va falloir expliquer et justifier le jeu de billard à deux bandes.

En attendant, Jean Castex a un atout tactique dans sa manche.

La conquête de la SuperRegion reste aventureuse. Mais dans la course aux investitures, il dispose d’un atout maitre : Nicolas Sarkozy.

L’ancien secrétaire général de l’ex président conserve, de son passage à l’Elysée, une ligne directe avec l’actuel patron de l’UMP.

Le chemin électoral est escarpé. En revanche, la route d’une investiture est ouverte.

Il existe d’autres candidats en piste (notamment Bernard Carayon, l’ancien député du Tarn et actuel maire de Lavaur). Mais Jean Castex dispose, parmi le pack des impétrants, d’un statut à part. Cela ne signifie pas qu’il va finir par transformer l’essai. Néanmoins, il porte un maillot siglé Sarko. Un maillot qui peut faire la différence.

Laurent Dubois

La parole comme seule arme

 

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Est-ce bel et bien à une guerre que nous avons à faire face ? Les avis divergent sur le terme employé, mais en tout cas cela y ressemble fort. On sait désormais que les dessins (et les mots) peuvent entraîner la mort. Essayons donc d’utiliser les mots pour nous défendre.

Une parole ouverte, libre et sincère, sinon elle restera inutile. Des mots devront être posés sur les maux. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Camus. Alors nommons-les et vite.

Parce que la parole peut fuser mais ses effets ne sont pas toujours immédiats.  Elle devra faire son chemin dans les têtes et dans les cœurs. Elle ne sera pas forcément bien acceptée ou comprise de tous. Il faudra que chacun écoute celle de l’autre, qu’il ne la dégaine pas à tort et à travers. Et alors, sans doute, nous comprendrons-nous mieux.

Cela empêchera-t-il que nous revivions un jour l’horreur que nous venons de connaître ? Rien de moins sûr. Mais au moins aurons-nous avancé et nous serons nous mis à construire, à réunir plutôt qu’à diviser.

A défaut d’une forteresse imposante mais séparatrice, nous aurons fabriqué quelques anticorps à nos plaies intérieures.

 Patrick Noviello

Ce samedi à 11h30, « La Voix est Libre » ouvre le débat sur l’après-attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de Paris. Dialogue inter-religieux, éducation nationale, sécurité, comment notre société peut répondre ?

Départementales Tarn : Thierry Carcenac repart

Elu sénateur en septembre mais largement chahuté sur le dossier du barrage de Sivens qu’il porte, le socialiste Thierry Carcenac repart en campagne pour les élections départementales. Entretien avec l’actuel président du Conseil Général du Tarn.

 

Photo : LDubois/France3MidiPy

Photo : LDubois/France3MidiPy

Pourquoi repartir ?

J’aurais pu ne pas repartir mais je dois trouver une bonne succession. Et puis j’ai quelques dossiers en cour que je voudrais mener à bien, notamment sur l’emploi et le développement économique comme  pour « Les Portes du Tarn ».

 

Et puis le barrage de Sivens…

Cette retenue a mis le Tarn en tête des situations similaires à celle de Notre Dame des Landes.

Mais nous n’aurions pas du en arriver là. Les gendarmes n’auraient jamais dû être présents sur le site de Sivens. Des retenues de telles dimensions il y en a beaucoup dans le Tarn. La difficulté dans nos contrées, c’est la sécheresse, surtout après celle de 2003. Nous avions trouvé avec la préfecture du Tarn et Garonne des solutions pour le bassin du Tescou.

Ceux qui ont voulu faire passer nos agriculteurs pour des grands maïsiculteurs se trompent. Vouloir faire passer les élus du Conseil général pour des personnes que l’environnement n’intéresse pas, ça me paraît surréaliste !

 

Alors pourquoi les choses ont-elles pris une telle tournure ?

Ce dossier a été bâti il y a plus d’une dizaine d’année. Que certains puissent y avoir été légitimement opposés, je le comprends très bien mais à un moment il faut respecter la légalité et accepter la réalisation.

Je suis content de la médiation actuelle, parce qu’évidemment je n’ai pas toutes les compétences techniques.

 

Justement, que disent les experts pour l’heure ?

Tous les experts (NDR : du ministère de l’environnement) reconnaissent ce besoin d’eau. Alors comment faire maintenant ? Je travaille sur un programme écologique de développement territorial avec les agriculteurs, mais j’attends avec impatience la réponse des experts. Tout ce que nous avons fait jusque là, nous l’avons fait avec des autorisations. Ségolène Royale devrait nous donner une réponse avant la fin janvier parce qu’après, elle commencera à travailler sur le dossier de la transition énergétique.

 

Revenons aux élections de mars prochain, vous préconisez l’union de la gauche pour l’emporter. Mais justement avec les divisions qu’a entraînées le barrage de Sivens, est-elle possible cette union ?

Je n’en suis pas convaincu. Nous avons actuellement un élu apparenté Europe Ecologie Les verts avec qui nous avons notamment travaillé sur les transports et deux élus Communistes. Dans le Tarn le PS n’est pas hégémonique, notre majorité va jusqu’au centre quasi-droit. Si je ne peux pas faire cette union, je ferai avec ceux qui veulent bien me rejoindre, les gens de bonne volonté, que l’intervention publique intéresse. L’union de la gauche ne sera pas aussi simple que cela mais ce n’est pas moi qui vais décider, ça va aussi se discuter de partis à partis.

 

Ces élections départementales dans le Tarn peuvent-elles devenir un référendum pro ou anti-Sivens ?

Non, je ne le pense pas. A Mazamet ou à Lacaune, Sivens est loin. Ce n’est pas un enjeu départemental. Le Tarn ne peut se résumer à ça. C’est un enjeu local hormis peut-être pour les agriculteurs, même si là aussi, ils ont de nombreuses autres préoccupations.

La réforme territoriale ne va-t-elle pas complexifier ce scrutin ?

D’abord il y aura la parité. Puis, les circonscriptions électorales sont nouvelles. Avant, nous avions des cantons qui pouvaient aller de 642 à 28000 habitants. Aujourd’hui ils ont tous le même poids. Donc ça change la donne.

La vision reste locale mais avec des enjeux plus larges car sociétaux.

 

Les compétences des futurs départements ne sont pas non plus définies pour l’heure. Est-ce un problème ?

Si on parle des compétences, prenons par exemple les transports. Actuellement trois collectivités les ont en charge : la région, le département, la métropole. Les subdélégations se négocient de collectivité à collectivité. Je suis habitué à travailler avec des conventions et en partageant les finances.

Quelles que soient les futures compétences, nous continuerons à mutualiser pour essayer de travailler ensemble et de faire des économies.

Mais j’insiste le département restera un pôle d’équilibre et de stabilité, surtout par rapport à une grande région.

 

Il faudra quand même faire un effort d’explication auprès de l’électeur, non ?

Sans aucun doute quand on sait que jusqu’à cinq cantons pourront être regroupés en un. En plus la campagne sera courte, avec des vacances de février au milieu. Donc une campagne intense en explications !

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

07 Jan

Attentat de Charlie Hebdo : militants et élus réagissent

Quelques heures après l’attentat commis contre la rédaction de « Charlie Hebdo », les réactions et les messages de soutien de la classe politique régionale.

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Martin Malvy, comme beaucoup d’autres élus, participera à la manifestation de soutien de ce soir place du Capitole à Toulouse. Pour le président de la Régions, « c’est, au-delà des hommes qui ont été les victimes de cette tragédie sauvage, la République qu’ont visée les terroristes. La réponse ne peut être que celle de l’unité nationale et la recherche inlassable des auteurs de ce crime ou de ceux qui ont dérivé au point d’en arriver à de telles extrémités ».

Claude Raynal, sénateur PS de Haute-Garonne, exprime un « sentiment d’horreur devant la lâcheté et l’ignominie de cet attentat qui cherche à saper les fondements de notre République, au premier desquels la liberté d’opinion et la liberté de la presse. »

Thierry Carcenac évoque « une horreur ». Le président socialiste du Conseil Général du Tarn se souvient avec émotion des caricatures des dessinateurs assassinés qui avaient été exposées au musée de L’Isle sur Tarn.

« Un acte de barbarie » voilà comment la secrétaire régionale d’Europe Ecologie Les Verts qualifie l’attentat qui a touché nos confrères de Charlie Hebdo. « La liberté de la presse est un socle puissant de notre démocratie, nous ne la laisserons pas bafouer » affirme Véronique Vinet.

« Quand la presse et les journalistes deviennent les cibles d’attentats terroristes, c’est toute notre démocratie qui est touchée » poursuivent Jean Iglésis et Laurence Massat respectivement président et déléguée départementale de l’UDI 31.

Claude Ducert, président de la Communauté d’agglomération du Sicoval est profondément choqué par les événements survenus à Paris dans les locaux du magazine Charlie Hebdo. Il est en particulier touché par la disparition de Bernard Maris, économiste et journaliste de renom, originaire du territoire où il avait encore de nombreuses attaches familiales.

Pierre Cohen ancien maire socialiste de Toulouse exprime aussi « des pensées émues pour toutes les victimes, mais une surtout pour Bernard Maris, économiste et professeur toulousain, et sa famille. » Une pensée envers Bernard Maris que partage aussi Jean-Luc Moudenc. Le maire UMP de Toulouse affirme aussi avec tous les élus de la ville que « devant le crime odieux commis à Charlie Hebdo, la République doit se rassembler comme a su le faire Toulouse en mars 2012 »

Pour Stéphanie Guiraud Chaumeil, « l’attentat odieux et effroyable perpétré ce matin, en plein cœur de Paris, dans les locaux de Charlie Hebdo, est une atteinte inqualifiable aux valeurs humaines universelles ». Selon la maire divers droite d’Albi, « au delà de l’horreur, de la consternation et de l’incompréhension, cet évènement nous rappelle, plus que jamais, combien le respect et la tolérance doivent être au cœur de notre démocratie. »

Au-delà de la réaction, certains en sont déjà aux mesures urgentes à prendre à l’image de la maire UMP de Montauban, Brigitte Barège. « Un peu plus de deux ans après l’attentat de Mohamed Merah dans notre ville de Montauban, l’intolérable s’est reproduit. Plus que jamais, l’heure est à la fermeté absolue et à l’union nationale pour lutter sans répit contre la barbarie islamiste et sa violence aveugle. »

Et la députée UMP de Haute Garonne Laurence Arribagé de poursuivre : « Il est de la responsabilité de l’ensemble des élus de faire front contre cette menace qui frappe et s’attaque ici, à nouveau, à la France. La loi du 13 novembre 2014 qui renforce les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme a été largement approuvée par le Parlement. Je demande au Premier ministre ainsi qu’au Ministre de l’Intérieur de publier, en urgence, les décrets d’application de cette loi. »

Echiquier politique régional : l’heure du renouvellement

Pierre Izard, Pierre Cohen et Martin Malvy en 2008.

Pierre Izard, Pierre Cohen et Martin Malvy en 2008.

Qu’ils sont vite passés ces quelques mois d’euphorie pour les socialistes de Midi-Pyrénées ! Jean-Pierre Bel avait ouvert la voie avec son élection à la présidence du Sénat. Une deuxième chambre à gauche et la présidentielle commençait à s’annoncer favorable à Hollande. Et ce fut le cas. Mais avec le pouvoir revint aussi l’adversité.

Les Municipales arrivèrent dans un contexte économique et d’opinion morose pour les gouvernants et c’est un premier symbole qui tombe en mars dernier : Toulouse repasse à droite. La déconfiture se  confirme aux Européennes, à tel point que le PS ne compte plus un seul eurodéputé midi-pyrénéen. Quelques mois plus tard, le Sénat rebascule également et le premier départ annoncé s’effectue. L’ariégeois Jean-Pierre Bel quitte la vie politique. Le premier épisode d’une série toujours en cour.

Autre ariégeois à quitter la scène, Augustin Bonrepos annonce non seulement qu’il ne repartira pas pour les départementales de mars mais cède son fauteuil de président du département. Dans la foulée, en Haute-Garonne, c’est Pierre Izard qui ne dépose pas de candidature en vue des élections de mars prochain. « La fin d’une époque » regrettent certains, « enfin du changement » clament d’autres.

Avec le renoncement de Martin Malvy pour les Régionales de décembre prochain, ce sont donc de nouvelles perspectives qui s’ouvrent pour la droite, « un espoir » n’hésitent pas à dire des élus UMP. Malvy était le meilleur candidat socialiste pour conquérir  la future grande région, ou du moins le plus sûr au niveau sondages, mais l’âge du capitaine a fini par l’emporter.

Des places sont donc à prendre pour de nouvelles figures de droite comme de gauche. Les futures échéances électorales réserveront forcément des surprises et peut-être même des départs beaucoup moins volontaires que ceux dont on vient de parler.

Patrick Noviello

06 Jan

Martin Malvy : une décision mûrement réfléchie

Fin du suspens. Depuis des semaines, le landerneau politique s’interroge. Martin Malvy va-t-il être candidat ? Le président sortant sera-t-il sur la ligne de départ des Régionales de décembre 2015 ?

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

Martin Malvy. Président de la Région Midi-Pyrénées

La décision est prise. Martin Malvy arrête. Son mandat actuel sera le dernier (lire ici notre article « Martin Malvy ne sera pas candidat aux élections régionales de 2015″, sur France 3 Midi-Pyrénées).

Martin Malvy occupe son fauteuil depuis mars 1998. Il restera le dernier président de Midi-Pyrénées. Il ne participera pas à la compétition électorale qui accompagne la fusion avec le Languedoc-Roussillon.

Martin Malvy a reçu des appels téléphoniques lui demandant de continuer. Sur Facebook, des soutiens se sont mobilisés. Pour des socialistes et ses alliés radicaux, il est le seul candidat capable de maintenir la future SuperRégion à Gauche. Président de Région le mieux élu de France en 2010, Martin Malvy dispose d’une véritable équation personnelle. Des communes ont voté à plus de 80% pour lui aux dernières régionales. Certaines ont même atteint le seuil des 100 % !!! Des voix de droite se sont portées sur une personnalité (re)connue pour sa bonne gestion et sa maîtrise des dossiers.

Malgré cela, Martin Malvy est resté insensible aux appels du pied.

Sa majorité et même l’opposition lui reconnaissent une capacité de travail hors du commun. Des capacités intellectuelles et une vivacité d’esprit « bluffantes ». Mais Martin Malvy va fêter le 24 février prochain ses 79 ans. Le président de la Région le répète. Les Malvy vivent vieux et vieillissent bien.

Néanmoins, Martin Malvy a conscience que son état civil est problématique.

A ces raisons personnelles s’ajoutent des considérations politiques.

Les élections régionales vont se dérouler sur un nouveau territoire. La fusion « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon » dessine une « géographie » inédite. Du côté de l’Aude et du Gard, le Front National est fort. Le PS divisé. Qu’il s’agisse des électeurs ou des fédérations socialistes, c’est un autre univers. Martin Malvy laboure depuis des décennies Midi-Pyrénées. Il en connaît les contours et les détours. Le Languedoc-Roussillon, c’est une terre de mission.

De plus, le contexte national n’est pas celui de 2010.

C’est le PS qui est au pouvoir. Nicolas Sarkozy n’est plus l’agent électoral de la gauche. Martin Malvy bénéficie d’une vraie notoriété dans le Gers ou le Tarn. En revanche, vers Perpignan, c’est d’abord son dossard socialiste qui risque de sauter aux yeux. Martin Malvy dispose d’un bouclier sur ses terres. Dans l’autre partie de la nouvelle région, il est exposé aux flèches d’un vote sanction.

Martin Malvy ne peut ignorer ces risques. La campagne de 2015 va être difficile. Cette (més)aventure peut gâcher la fin de sa carrière politique. Le président sortant a accompli un joli parcours : ancien ministre, député, maire, conseiller général, président de Région. Une nouvelle candidature peut devenir la candidature de trop.

Martin Malvy n’est pas le seul à le penser. Sa femme, Brigitte, fait la même analyse. Elle a longtemps plaidé pour une décision raisonnable. Raisonnable et raisonnée.

Cela fait des mois (avant l’été dernier) que Martin Malvy réfléchit. Avec son entourage proche, il a pesé le « pour » et le « contre ». Il a notamment évoqué le sujet avec Laurent Fabius. Au moment de la réforme territoriale, il a annoncé à André Vallini (secrétaire d’Etat à la Réforme territoriale) sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat. Mais, peu de temps après, il lui a téléphoné pour lui demander d’oublier leur conversation.

Prudence ou hésitation ? Une chose est certaine.

Il y avait de quoi hésiter.

Pour Martin Malvy, la Région c’est sa Vie et sa Vie c’est la Région.

Des parapheurs signés après minuit. Des centaines de kilomètres par semaine. Des journées qui dévorent les soirées. Pour Martin Malvy, quitter l’hôtel de Région est plus qu’une décision politique. C’est une rupture existentielle.

Malgré tout, un de ses amis le trouve, selon ses mots, serein.

La sérénité des décisions murement pesées.

 

Laurent Dubois

 

 

 

03 Jan

Martin Malvy : J-4

Dans quatre jours, le 7 janvier, Martin Malvy devrait annoncer sa décision s’agissant des régionales de décembre prochain. Stop ou encore. Le voile va (enfin) être levé. D’après nos informations, le président sortant va se prononcer à l’occasion de la présentation de ses vœux.

Martin Mavy. Président de la Région Midi-Pyrénées

Martin Mavy. Président de la Région Midi-Pyrénées

Ses amis socialistes ont demandé à être informé avant cette déclaration publique. Lundi 5 janvier, les élus PS de la Région pourraient être les premiers à connaître le choix de Martin Malvy.

Un conseiller régional a exprimé, sans détour, son ras-le-bol d’apprendre les infos par les journalistes. Lors d’une discussion avec Martin Malvy, il a insisté pour que les élus socialistes de la Région soient mis dans la confidence avant les médias.

Cette (éventuelle) communication interne ne pourrait avoir lieu que le lundi soir. En effet, Martin Malvy déjeune, à Paris, avec le premier ministre, Manuel Valls.

Quoi qu’il en soit, le souhait du groupe PS ne sera pas forcément exaucé.

Martin Malvy et son communiquant, Philippe Joachim, connaissent (trop bien) le fonctionnement de Twitter. Une annonce dans le cénacle socialiste va inévitablement « fuité » sur les réseaux sociaux. Deux jours avant la tribune publique des vœux, l’effet de surprise sera perdu. A moins qu’il ne s’agisse d’une stratégie de communication. Multiplier les canaux pour mieux décliner le message.

Laurent Dubois

 

31 Déc

Bernard Cazeneuve à Toulouse : revue d’effectifs et de réactions

Voilà des mois que les syndicats de police de la ville rose réclament des effectifs supplémentaires. Et ils ne sont pas les seuls à les demander, certains conseillers généraux étaient aussi montés au créneau. Ce lundi, le ministre de l’intérieur était donc attendu de pied ferme mais sans véritable grand espoir.

 

Bernard Cazeneuve et Jean-Luc Moudenc. Photo Xavier De Fenoyl

Bernard Cazeneuve et Jean-Luc Moudenc. Photo Xavier De Fenoyl MaxPPP

Le père Noël n’est pas passé pour tout le monde, notamment pour les syndicats de police. « Immense déception parce que le compte n’y est pas » déclare Didier Martinez délégué SGP-FO face à l’annonce ministérielle de cinquante policiers de plus sur la ville de Toulouse. Son syndicat, comme Alliance en espéraient deux-cents. « Ces affectations, pour partie composées d’Adjoints de sécurité, ne feront que combler les déficits des départs annoncés en retraité » poursuit Alliance Midi-Pyrénées. Et ce n’est pas la création d’une brigade spécialisée de terrain en centre-ville et ses quinze personnes qui vont les convaincre plus.

La loi des séries

Certes elle aidera peut-être à  corriger les mauvais résultats constatés en hyper centre face à des ZSP qui semblent, elles bien fonctionner. Une ZSP étendue au quartier des Pradettes initiative saluée par les députés socialistes de Haute-Garonne élus sur Toulouse. « 52% de violences urbaines en moins, 74%, près de 9% d’atteintes en moins aux personnes… » Bernard Cazeneuve a beau asséner des chiffres positifs, l’ambiance est tendue dans la ville rose. Le déficit en effectif policier y est chronique et les faits divers à la Une le sont tout autant.

Série de braquages, opérations antiterroristes, règlements de compte, lutte contre le trafic d’armes et de drogue en découlant, sans compter les dernières manifestations du samedi à encadrer… Les troupes sont épuisées et ne cessent de le répéter. Et puis en matière de chiffre, le constat est là : « Si l’on compare avec Bordeaux par exemple, Toulouse c’est 20 % d’affaires en plus et 20% d’effectifs en moins » me confiait récemment le préfet de Haute-Garonne.

Satisfaction pour Moudenc

De son côté, le maire UMP de la capitale régionale s’affiche satisfait de ces renforts policiers mais continue de remplir son cahier des charges de promesses électorales en matière d’ordre public. Jean-Luc Moudenc a désormais armé jour et nuit sa police municipale, continue de développer la « vidéo protection » et a même créé une brigade motorisée d’intervention rapide.

« L’insécurité n’est pas un sujet que l’on doit utiliser en campagne électorale mais un mal qu’il faut faire reculer » lancent en guise de pic les députés PS toulousains. Cela n’a pas empêché le maire de Toulouse et le Ministre de l’Intérieur de signer une convention pour faire mieux collaborer leurs deux polices nationales et municipales. Bernard Cazeneuve a même garanti une unité de CRS pour trois mois, le temps que les effectifs supplémentaires se déploient.

Clivages politiques

Une coopération qui fait dire à François Chollet, président du Groupe « Toulouse Ensemble » (majorité de droite et du centre de la municipalité) que « les clivages politiques ont été dépassés au service de la sécurité ». Des élus a priori heureux donc hormis ceux de l’ancienne majorité de gauche au Capitole restés silencieux voire absents sur cette visite. Difficile sans doute pour ces socialistes de ne pas partager l’analyse d’un ministre du même bord qu’eux.

Dernière question en suspens : les renforts octroyés par Bernard Cazeneuve seront-elles suivies de « rallonges » ? Il a assuré que ces annonces n’étaient qu’une première étape. On savait ce qu’avaient commandé au Père Noël les syndicats de police toulousains, on connait maintenant les vœux qu’ils formulent pour 2015…

Patrick Noviello

 

30 Déc

Régionales 2015 : les socialistes du Languedoc hors jeu ?!

Une nouvelle année dans deux jours. Et une nouveauté de taille. Dans les dernières semaines de décembre 2014, le Parlement a voté une fusion des régions. 2015 va débuter avec une carte inédite. Et se terminer par l’élection d’une assemblée régionale mêlant, pour la première fois, élus languedociens et midi-pyrénéens. Tour d’horizon de ce panorama avec une personnalité socialiste qui a un pied dans les deux régions. Universitaire toulousain, André Viola est le président du département le plus midi pyrénéen du Languedoc-Roussillon : l’Aude. Favorable à la fusion, il revient sur ses conséquences. Et surtout il fixe une règle pour les investitures de janvier. André Viola est catégorique. Le candidat à la présidence de la future grande Région doit être un partisan de la réforme. Du côté de Montpellier (ou les résistances ont été nombreuses dans les rangs socialistes), cela pousse du monde vers la sortie. En premier lieu, le président sortant du Languedoc, Damien Alary.

André Viola. Président PS du CG 11

André Viola. Président PS du CG 11

Midi-Pyrénées Politiques. La nouvelle super région n’est elle pas hors sol ? Les citoyens vont-ils se retrouver dans cette immense collectivité ?

André Viola. Aujourd’hui les conseillers régionaux ne sont pas toujours connus. La fusion va avoir cet effet. Mais ce n’est pas complément nouveau. Le maintien des départements ruraux est plus que jamais nécessaire. Ce sont eux qui vont permettre le maintien de la proximité. D’ailleurs ce serait une erreur de croire que l’on va rapproche les régions des citoyens en leur confiant la compétence des routes et des collèges. Les régions ne doivent pas se soucier de la gestion au quotidien. Elles doivent se concentrer sur les grandes orientations et les politiques stratégiques.

Midi-Pyrénées Politiques. En Midi-Pyrénées plusieurs noms circulent pour la présidence pour la présidence de la future grande Région. En revanche, du côté du Languedoc, le casting semble plus pauvre. Le leader PS aux régionales sera-t-il fatalement midi- pyrénéen ?

André Viola. Il existe des ressources politiques en Languedoc. Mais c’est vrai que peu de personnalités ont été favorables à la fusion. Et il est évident que les militants ne désigneront pas des candidats qui ont combattu la création d’une grande région. On voit mal quelqu’un qui a combattu la fusion être candidat. Ca ne passera pas. Le leader du PS ne pourra pas incarner une stratégie de repli.

Midi-Pyrénées Politiques. Parmi les sujets qui peuvent fâcher, celui du choix de la capitale régionale. Pour vous, c’est Toulouse ou Montpellier ?

André Viola. Je suis favorable à ce que les deux métropoles aient une place. Ce n’est pas possible de faire vivre une double capitale. Mais il y a des solutions. On peut imaginer que les commissions se réunissent à un endroit et que l’assemblée régionale siège à un autre. On peut aussi imaginer un siège politique dans une métropole et le transfert des services dans une autre. La présidence de la Région peut aussi se trouver dans une ville et la préfecture de la Région dans une autre.

Propos recueillis par Laurent Dubois