La Présidente de région Occitanie a donc intégré ce week-end la direction du Parti Socialiste à l’issue du congrès national. Elle revient pour nous sur ce qui l’a poussée à cette décision, nous livre sa vision du PS aujourd’hui et nous explique en quoi les territoires peuvent aussi aider à porter cette nouvelle politique de gauche.
« Quand les temps sont difficiles, c’est là qu’il faut démontrer son attachement aux valeurs, sa loyauté vis-à-vis des idées de gauche, et je souhaite donc prendre toute ma part de responsabilité, c’est pourquoi j’ai répondu positivement à la participation à cette direction collégiale de seize personnes ». Voilà comment Carole Delga justifie son implication désormais nationale dans la reconstruction du PS.
Seulement, est-ce que ça ne va pas être compliqué de décider à seize de l’avenir du parti ? « On va organiser la prise de décision. Nous allons mettre en œuvre une nouvelle façon de diriger le Parti Socialiste avec les valeurs dont j’ai toujours fait preuve sur l’engagement politique, c’est-à-dire une grande proximité avec le terrain et aussi un sens du collectif ».
Le retour des frondeurs »
Mais avant toute chose, c’est sans doute une ligne politique que va devoir se fixer le PS. Comme d’autres socialistes, Carole Delga a été pour le moins agacé ce samedi à Paris de l’attitude d’anciens frondeurs, toujours présents et toujours aussi critiques. « S’ils sont à ce point mal avec nous, pourquoi veulent-ils rester ? » s’interroge-t-elle. Quant à la future ligne politique du PS, voilà comment elle en dessine les contours.
« C’est une gauche qui est au centre, c’est une gauche de responsabilité, c’est une gauche progressiste qui doit remettre en place un débat d’idée, être force de proposition, démontrer que l’éducation nationale est une priorité, que sur la fiscalité, on ne peut pas par exemple être d’accord avec l’augmentation de la CSG. Par rapport également au service public, aux fonctionnaires, reconnaître que le service public c’est ce qui est indispensable pour qu’il y ait une égalité Républicaine ».
Politique de gauche aussi à l’échelle des territoires »
Certains prêtent déjà à la Présidente de Région des ambitions nationales, et donc personnelles. Carole Delga s’en défend : « Non, moi mon ambition elle est très forte pour la Région Occitanie, je travaille pleinement avec l’ensemble de ma majorité, avec l’ensemble de mes équipes pour créer cette région de l’innovation, que ce soit notamment dans le cadre de l’innovation citoyenne et pour incarner aussi les politiques de gauche. A la Région la gratuité des manuels scolaires, la gratuité des équipements professionnels pour les apprentis, c’est à la rentrée, et ça c’est une politique de gauche ».
Alors justement que peuvent faire les « territoires » comme elles les appellent dans la reconstruction d’un parti national ? « Il est bien entendu qu’on doit démontrer qu’il y a cette gauche qui est pro-européenne clairement, qui est aussi dans une dynamique auprès des entreprises mais qui met en avant l’égalité d’accès à l’éducation, à la santé, également être dans la complémentarité des territoires, c’est-à-dire on ne peut pas être sur le tout-métropole ou sur le tout-urbain mais de démontrer qu’il faut plus investir dans les territoires ruraux, dans les territoires de montagne et c’est pourquoi au sein du Parti Socialiste, je prône des assises citoyennes de la gauche qui partent de la base, il faut arrêter avec les querelles d’égo, il faut avoir le sens du collectif »
Ces assises devraient se tenir à la rentrée. En attendant, la nouvelle direction nationale du PS, dans laquelle figure aussi la députée de Tarn et Garonne Valérie Rabault, devrait se réunir à Paris lundi prochain. Une direction de seize personnespour l’instant mais qui pourrait être resserrée vers quatre membres plus décisionnaires.
Patrick Noviello (@patnoviello)