27 Mar

Carnet de Confinement (2) : A la guerre comme à la guerre…

Peut-on encore parler politique par les temps qui courent ? Plus que jamais. C’est l’objet de cette chronique.

Emmanuel Macron à l’hôpital de Mulhouse mercredi 26 mars. Photo Mathieu CUGNOT / POOL / AFP

Opération Résilience

J’ai craint un moment qu’il apparaisse en treillis tel Georges W Bush en son temps. Emmanuel Macron s’est à nouveau exprimé, cette fois-ci de l’hôpital de Mulhouse, mercredi 25 mars, au beau milieu de tentes militaires. Je m’imagine les conseillers qui ont préparé cette sortie : « Cette fois-ci, il faut parler du terrain, plus de l’Elysée Monsieur le Président ! Mulhouse c’est bien ! » Ceux qui attendaient des informations sur la durée probable du confinement en seront pour leurs frais. La grande annonce du soir était « un plan massif d’investissement pour l’hôpital » après cette crise sanitaire.

Attribuer la décrépitude des moyens affectés aux hôpitaux à la seule mandature Macron serait malhonnête. Mais quand certaines voix se sont élevées pour demander un changement de cap, elles ont œuvré dans le vide. Y compris des élus du groupe majorité présidentielle à l’Assemblée Nationale. Le député de Haute-Garonne Sébastien Nadot, désormais « Non Inscrit » s’en souvient encore.

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Ah l’après

Ah l’après, avec notamment donc son « un plan massif d’investissement pour l’hôpital »… On en rêve tous mais sera-t-il vraiment meilleur, différent, cet « après » ? Nous immunisera-t-il contre nos travers sociétaux ? 45 députés ont déposé, le 21 mars dernier, un amendement prévoyant de réfléchir à un « Grand plan de transformation de notre société en faveur du climat, de la biodiversité, de la solidarité et de la justice sociale ».

Parmi les signataires de cet amendement deux de nos députées issues du groupe « Libertés et territoires » : Sylvia Pinel élue du Tarn et Garonne et Jeanine Dubié élue des Hautes-Pyrénées. Amendement rejeté…

 

En attendant, que restera-t-il de notre économie après cette épidémie et ce confinement ? L’Insee publie son premier bilan économique sur le coronavirus en France. La perte d’activité y est estimée à 35% par rapport à une situation « normale ». Et ce chiffre n’est qu’une moyenne. Certains secteurs sont impactés de plein fouet, comme celui de la construction avec – 89% d’activité. Côté salariés, un tiers seraient au travail, un autre en télétravail et un dernier en chômage partiel. Par effet de levier, la consommation des ménages chute, elle aussi, de 35%.

Certaines collectivités territoriales comme le conseil départemental de la Haute-Garonne ont donc pris les devant. Une commission permanente exceptionnelle s’est donc tenue ce jeudi 26 mars en audioconférence « pour soutenir les acteurs économiques et associatifs du territoire face à l’épidémie de Covid-19 ». Un fond de 2 millions d’euros reconductible a été débloqué pour les associations. Une avance de 60% pour les prestataires de marchés publics BTP a également été votée pour un montant de 10 millions. La Métropole et la mairie de Toulouse, annoncent, elles, plus de 30 millions pour « soutenir nos entreprises et nos emplois »

Elus contre « la pénurie alimentaire »

Du côté des maires justement, de nouveaux fronts sont ouverts. Au-delà de l’installation de centres médicaux dédiés aux Covid 19, une autre préoccupation : « la lutte contre la pénurie alimentaire » comme la nomme Jean-Luc Moudenc. Ainsi le maire LR de Toulouse a écrit au Préfet pour obtenir l’autorisation de maintenir ouverts les marchés couverts et de plein-vent de la ville. A Castanet-Tolosan, Arnaud Lafon, LR lui aussi, attaque carrément en référé devant le tribunal administratif l’arrêté préfectoral interdisant la tenue du marché de sa commune.

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Et nos petits producteurs alors ?

Au fait comme j’assure aussi le service après-vente, quelques infos sur la plateforme mise en place par le conseil régional pour se faire livrer à domicile par les producteurs locaux. Le premier qui m’intéressait vraiment et que j’ai appelé ne livrait pas les particuliers. Le second me proposait seulement de la charcuterie ou des conserves mais pas de viande fraîche. Mais j’ai encore quelques jours de quatorzaine pour parcourir la liste. En attendant, reste le Carrouf du coin et toujours sans masque. En y pensant, je continue à acheter plus que jamais « dans ma zone » finalement…

Patrick Noviello (@patnoviello)