Marie-Pierre Vieu a attaqué, en justice, le (fameux) tweet de Christophe Castaner au sujet d’une « attaque » de la Pitié-Salpêtrière. La députée européenne a été déboutée. Mais l’élue de Tarbes n’est pas étonnée par cette décision.
La loi « anti-fake news » vient de connaître sa première application et c’est grâce à la députée européenne, Marie-Pierre Vieu. Avec un collègue sénateur, la Tarbaise a demandé le retrait d’un tweet du ministre de l’Intérieur. Le 1er mai dernier, en plein mouvement des gilets jaunes, Christophe Castaner a parlé d’une « attaque » visant un hôpital parisien. Plusieurs témoignages et des vidéos ont démenti la version du 1er flic de France.
Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital.
On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger.
Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre : elles sont la fierté de la République. pic.twitter.com/BjXYFw2XzR— Christophe Castaner (@CCastaner) 1 mai 2019
Face à la violence de la polémique et à la réalité des faits, Christophe Castaner a reconnu lui-même qu’il n’aurait pas dû employer le mot « attaque ». Mais Marie-Pierre Vieu a décidé de porter l’affaire en justice en s’appuyant sur la nouvelle loi sur les fake news. Selon Mediapart, le tribunal de grande instance de Paris a rendu sa décision le 16 mai dernier. Le ministre de l’Intérieur est blanchi.
Marie-Pierre Vieu est « déboutée mais pas étonnée du jugement qui est tombé sur fond de mobilisation des gilets jaunes ». La députée européenne n’est toutefois pas convaincue par le raisonnement du juge. Pour Marie-Pierre Vieu, le tribunal « estim(e) que le tweet n’a pas occulté le débat sur la véracité des faits…l’abondance d’articles contredisant le ministre a permis à chaqu(un) de se faire une opinion éclairée, sans risque manifeste de manipulation. Drôle d’arbitrage des débats ».
Malgré l’échec de la procédure, Marie-Pierre Vieu estime que son action en justice était utile : « nous avons fait la démonstration par l’absurde de la vanité de cette disposition législative (ndlr : loi anti-fake news). Le droit a une juste information et la transparence sont encore à gagner, en France comme dans l’Union Européenne ».
Laurent Dubois (@laurentdub)