D’une réaction à l’autre, soit elle fera partie intégrante des solutions contre les fusillades en série, soit elle ne résoudra rien. Mais ce qui est sûr c’est que la PSQ et les moyens policiers reviennent au cœur du débat politique après le décès d’un homme abattu dans le quartier Papus à Toulouse.
« Face à ce déferlement de violence, délinquance et trafics doivent être combattus sans relâche, avec des moyens adéquats, en particulier la nouvelle « police de sécurité du quotidien » ». Pour le maire L.R de Toulouse, pas de doute, la PSQ sera au cœur du dispositif, comme Jean-Luc Moudenc l’annonce sur page Facebook.
« La police nationale à Toulouse fait un travail exemplaire et l’Etat, avec la Police de Sécurité du Quotidien et les Quartiers de Reconquête Républicaine (dont le Mirail fait partie), met plus de moyens humains et matériels pour mieux accompagner nos policiers au quotidien » assure de son côté le député LREM toulousain Mickael Nogal, toujours sur Facebook.
Reconquête Républicaine »
Joint au téléphone entre deux séances à l’Assemblée, il complète ses propos déposés sur les réseaux sociaux sur l’efficacité des forces de l’ordre: « il n’y a qu’à voir les saisies de ces derniers mois. Ce sont aussi elles qui créent cette tension et donc parfois des règlements de compte ».
Côté syndicats policiers l’analyse diverge. « L’impuissance des forces de Police se caractérise par le paradoxe des 30 policiers affectés sur le quartier du Mirail il y a un mois, et cette continuité d’insupportables scènes de violences, alors même que les offensives policières ne représentent qu’une goutte d’eau face à l’ampleur de ces inquiétants phénomènes qui exaspèrent la population et entretiennent le sentiment grandissant d’une insécurité de plus en plus marquée » déclare dans un communiqué Didier Martinez, secrétaire régional Unité SGP Police FO.
Vider l’océan à la petite cuillère »
Luc Escoda, son homologue d’Alliance, ne dit pas le contraire : « Les policiers ont aujourd’hui le sentiment de vider l’océan avec une petite cuillère et seul un véritable plan Marshall pour la police et la justice en moyens, en effectifs mais aussi en dispositions légales permettra de lutter efficacement contre cette criminalité galopante ».
« J’invite les syndicats de policiers à regarder ce qui s’est fait par le passé » tempère Mickael Nogal. « En 2007 et 2012, avec Nicolas Sarkozy, ce sont plus de 10 000 postes de gendarmes et de policiers qui ont été supprimés. La PSQ n’est pas une nouvelle police mais une nouvelle organisation. Il peut y avoir trente hommes de plus comme à Toulouse mais nous avons également déployé plus de policiers également sur le volet judiciaire ».
Une mobilisation générale »
« La fusillade qui a fait un mort et deux blessés dont un grave ce lundi dans le quartier de Papus, confirme la nécessité du récent déploiement de la Police de sécurité du quotidien (PSQ), fléchée par le gouvernement vers les quartiers sensibles » déclare également sur les réseaux sociaux l’adjoint au maire en charge du quartier Papus. Joint au téléphone, Franck Biasotto y apporte toutefois un complément : « Il faut continuer la rénovation urbaine que nous avons organisé sur ce quartier, continuer à le transformer profondément pour éviter justement ce que nous venons de vivre ».
« Se cacher derrière la responsabilité sécuritaire et la PSQ, c’est insuffisant » assure Salah Amokrane qui fut le conseiller quartiers de Benoît Hamon. « Ce n’est pas simplement une question de manque de moyen » analyse celui habite les quartiers nord de Toulouse. « Le nombre de fusillades devrait appeler à une mobilisation générale à l’échelle du pays sur quels rôles peuvent avoir les citoyens et les habitants. Un écart s’est creusé entre eux et les politiques publiques. Ils ne s’y reconnaissent plus donc ne contribuent plus. La solution passe aussi par la citoyenneté » conclut le responsable de l’association « Tactikollectif ».
Patrick Noviello (@patnoviello)