A moins de 18 mois des élections municipales, le maire de Toulouse ne souhaite toujours pas indiquer ses intentions… même si personne ne doute de sa candidature.
Avant l’heure, c’est pas l’heure, pour Jean-Luc Moudenc. Interrogé (une nouvelle fois) ce lundi 10 septembre lors de sa conférence de presse de rentrée au sujet de ses intentions pour les élections municipales de 2020, le maire LR de Toulouse a usé (encore une fois) de sa pirouette favorite, repoussant ainsi les questions sur son éventuelle (et évidente) candidature à un nouveau mandat, en voulant rester le maître des horloges :
Si je vous dis que je ne suis pas candidat, je lance la campagne et ma succession. Si je vous dis que je suis candidat, je lance aussi la campagne ».
Le maire ne manque pas, pour autant, de noter avec espièglerie que parmi ses adversaires politiques la course (interne) est déjà lancée, notamment au PS. Mais lui ne démarrera que quand il l’aura décidé, sans doute pas avant les élections européennes (26 mai 2019). Et d’entamer, comme les « sortants » le font souvent, le refrain classique :
Moi je suis maire jusqu’au bout de mon mandat, je ne suis pas en campagne électorale. Les Toulousains, quand je les rencontre, ne me parlent pas de cela, ils me parlent de leurs problèmes et des solutions que l’on peut y apporter.
Jean-Luc Moudenc sait que le temps joue en sa faveur. Les Européennes permettront de fixer les positions des uns et des autres, notamment de savoir si Les Républicains, dont il est toujours membre, adoptent une ligne pro-européenne ou au contraire euro-sceptique sous l’impulsion de leur président Laurent Wauquiez.
Surtout, Jean-Luc Moudenc, reste « Macron-compatible » même s’il critique (prudemment) de temps en temps quelques mesures du gouvernement. Jean-Luc Moudenc joue la montre pour tenter de bâtir une nouvelle majorité encore plus large que celle (déjà étendue) de 2014 en y adjoignant La République en Marche. Candidate (presque) naturelle du parti d’Emmanuel Macron, la Garde des Sceaux toulousaine Nicole Belloubet a finalement dit qu’elle n’irait pas.
Une candidature aux municipales titille des « Marcheurs » toulousains mais Jean-Luc Moudenc peut compter sur son ami, le Premier ministre Edouard Philippe, pour faire la police (ou le vide) autour de lui. En attendant, pas question de lancer la campagne trop tôt. Avant l’heure, c’est pas l’heure.
FV (@fabvalery)