La coupe est pleine. Nous aurions dénoncé injustement des frais de cocktail de députés du Tarn de la majorité présidentielle. Dont acte. Tout cela sera expliqué en temps et en heure, sur ce blog ou ailleurs. Mais il y a des choses qu’on ne peut pas laisser passer. Alors de quoi parlons-nous exactement ? D’un cocktail donné à Paris, dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale par trois députés du Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas, Jean Terlier et Philippe Folliot.
« 36 euros 25 par invité » expliquent les trois députés tarnais dans leur « droit de réponse », « ce montant par personne est en dessous des prix en moyenne pratiqués dans le centre de Paris ». Ah bon ? J’étais la semaine dernière dans la capitale pour l’enregistrement de notre magazine de débat et j’ai invité trois de mes amis pour un apéritif dans un bar. J’ai déboursé moins de trente euros pour l’addition finale et certains d’entre nous ont même repris un verre.
Sans doute les trois députés tarnais trouveront un parfait contre-exemple à celui que je viens d’avancer et ainsi de suite. Mais là encore de quoi parlons-nous exactement ? « De fake news » comme l’ont écrit certains ? De secrets d’état ? Ne dramatisons pas voyons ! Il ne s’agit que d’un apéro après tout. Quoi que… Nous parlons quand même d’argent public, rappelons-le.
Qui étaient donc les « 109 » personnes que les députés tarnais déclarent comme « invités » ? Des citoyens comme vous et moi ? Non, des élus venus des circonscriptions des parlementaires tarnais. Ces derniers voulaient les rencontrer « pour échanger avec eux sur les problématiques de nos territoires » comme ils l’expliquent. Que Mme Jouclas-Verdier, MM Folliot et Terlier souhaitent les recevoir à Paris plutôt que sur leurs terres, c’est leur choix et je ne le critiquerai pas.
Toutefois, selon des parlementaires, que nous avons joints, l’addition reste « trop salée ». L’un d’eux nous dira notamment que « quand il invitait des élus locaux c’était à la buvette de l’assemblée et qu’un petit café suffisait. » A cinquante centimes l’unité, la facture ne dépassait jamais 20 euros. Une autre ancienne parlementaire de notre région nous explique également que « la questure pratique des tarifs préférentiels » qui, là aussi, auraient fait baisser la facture.
Mais revenons sur terre… A chacun d’estimer si 36 euros par personne pour un cocktail est une somme « indécente » ou pas. Pour ma part, j’estime que cet argent aurait pu être mieux utilisé. « C’est mon opinion et je la partage » comme disait l’autre. 36 euros, c’est la somme qu’a parfois une famille pour faire manger ses enfants pendant une semaine. 36 euros, c’est aussi le prix que peut payer un oligarque russe pour un verre d’eau de source. 36 euros c’est donc le prix d’un cocktail pour un élu tarnais invité à l’assemblée nationale. Indécent ? A chacun de se faire son opinion. La mienne est faite.
Patrick Noviello (@patnoviello)