06 Sep

Face aux réformes, les élus locaux font bloc.

Les six associations du « bloc communal » ont donné ce matin une conférence de presse de rentrée au siège de l’Association des Maires de France à Paris. Parmi elles, « France urbaine » dont Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse est le Président.

Les représentants des associations du "bloc communal" dont Jean-Luc Moudenc réunis ce matin à Paris au siège de l'AMF.

Les représentants des associations du « bloc communal » dont Jean-Luc Moudenc réunis ce matin à Paris au siège de l’AMF.

« Alerte rouge ! Il faut absolument se reprendre, corriger cette affaire des emplois aidés » prévient François Baroin (LR), Président de l’AMF. Trois jours, après la rentrée scolaire, la cicatrice est à vif et nombre d’élus locaux en ont gros sur le cœur. Pour Jean-Luc Moudenc, il est « essentiel de rétablir un climat de confiance entre les élus locaux et le gouvernement».

« Parfois j’ai le sentiment que le gouvernement ne veut pas forcément mal faire, n’est pas forcément mal intentionné mais il y a beaucoup de culture centralisée, très parisienne qui, à travers tel ou tel ministre, tel ou tel collaborateur de cabinet n’a pas le vécu de terrain et j’ai envie de dire même le vécu provincial que nous, nous représentons » explique le maire de Toulouse.

On a l’impression d’être assaillis de problèmes

Face à l’urgence de la situation, ce matin le « bloc communal » a demandé un moratoire pour avoir le temps, dans les collectivités, d’analyser au cas par cas « quels sont les postes que nous allons être obligés de titulariser, et ce que nous allons pouvoir malheureusement ne pas renouveler ».

Mais au-delà du dossier des contrats aidés, c’est le redressement des comptes publics et ses conséquences qui préoccupent les élus locaux. « On a l’impression d’être assaillis de problèmes et de décisions qui sapent, chaque jour, un petit peu plus le travail de fond que nous faisons depuis le début de nos mandats » avoue Jean-Luc Moudenc.

Le principal reproche que le Président de France urbaine fait à l’Etat est que ce dernier  « demande aux collectivités sans cesse plus d’économies alors que lui-même ne fait pas cet effort, et ça c’est tout simplement quelque chose qui n’est pas possible ». Et le maire de Toulouse de décrire des élus locaux « très angoissés parce qu’ils sont en train de préparer leurs budget 2018 ».

Il faut que la méthode gouvernementale soit reprise

La colère monte mais la protestation a ses limites et quand on demande à l’édile toulousain s’il serait prêt à voter son budget de façon négative, il répond sans détour : « Je ne vais pas aller à des extrémités. Simplement pour éviter des comportements déraisonnables, il faut que la méthode gouvernementale soit reprise. »

Quoi qu’il en soit les associations d’élus locaux font monter la pression à deux semaines des élections Sénatoriales du 24 septembre où les élus municipaux forment le cœur du corps électoral. Prochain épisode de ce grand déballage et de cette mise en garde du 21 au 23 novembre prochain lors du congrès de l’Association des Maires de France.

Patrick Noviello avec Info Vidéo3

Gérard Bapt : « J’exclus totalement de redevenir maire »

Pendant 34 ans, les rentrées de Gérard Bapt se sont faites au Palais-Bourbon. Mais, en ce début septembre 2017, l’ancien député de la Haute-Garonne est à la retraite. Comment vit-il ce changement de vie ? Quels sont ces projets et ses nouvelles activités ? Interview

Gérard Bapt, ancien député de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

Gérard Bapt, ancien député de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Comment analysez-vous votre défaite aux législatives ?

Gérard Bapt. Le soir de l’élection, le fait de ne pas être au second tour a été une douche froide. Quand on me demande comment j’analyse le résultat, j’ai l’habitude de dire que c’est lié à l’age, au cumul des mandats et à la situation politique. J’ai été coincé, sur ma circonscription, entre Mélenchon et Macron. On peut ajouter le bilan subjectif de François Hollande et les zizanies en interne. Au final, au regard de tout cela, ce n’est pas étonnant.

une douche froide le soir du 1er tour

Le Blog Politique. Quelles sont vos activités désormais ?

Gérard Bapt. Je suis toujours membre du comité de suivi des plans de santé. Je pensais démissionner. Mais le ministère de la Santé a pensé que je pouvais être utile. D’ailleurs, à ce titre, je vais participer aux états généraux de l’agroalimentaire. J’ai également une sollicitation dans le privé mais je vais expertiser cette proposition. Je ne souhaite pas être en situation de dépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques. Enfin, une association de patients m’a sollicité.

Une sollicitation dans le privé

Le Blog Politique. Vous être 1er adjoint à la mairie de Saint-Jean. Allez-vous redevenir le maire de votre commune ?

Gérard Bapt. Je vais rester 1er adjoint car je suis très attaché à ma commune. J’exclus totalement de redevenir maire de Saint-Jean. Je suis resté 1er adjoint pour accompagner Marie-Dominique Vézian (ndlr : maire de Saint-Jean). Je ne l’ai pas fait dans l’idée d’organiser un jeu de chaises musicales.

J’exclus de redevenir maire de Saint-Jean

Le Blog Politique. Vous avez écrit à la ministre de la Santé au sujet du Levothyrox. Quel est selon vous le problème s’agissant du changement de molécule du médicament ?

Gérard Bapt. Il y a une double légèreté de la part de l’agence du médicament. Elle a lancé l’opération sans tenir compte d’échecs internationaux, aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande. Dans ces pays le Levothyrox a été retiré. L’autre légèreté concerne l’étude clinique. 50 patients c’est trop peu. Tout cela débouche sur une folie. On trouve toujours l’ancienne formule sur le marché en Allemagne, en Italie ou en Espagne. Un commerce se développe sur internet ou l’on trouve l’ancienne formule contre de l’argent et sans ordonnance. Sur le plan de la santé publique, je suis inquiet. Le changement de molécule peut influencer le développement du fœtus chez les femmes enceintes. Quand on connaît l’importance de la thyroïde dans le développement du cerveau, on peut se poser des questions.

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Sep

Baisse des Contrats Aidés : les maires ne désarment pas

Jean-Louis Puissegur, membre du bureau national de l'AMF et maire de Pointis-Inard(31). Photo AMF

Jean-Louis Puissegur, membre du bureau national de l’AMF et maire de Pointis-Inard (31). Photo AMF

Après l’annonce de la baisse des emplois aidés, l’Association des Maires de France vient de vivre une rentrée mouvementée. Mais elle ne désespère pas de voir le gouvernement revenir sur sa position. A l’image de Jean-Louis Puissegur, membre du bureau national de l’AMF et maire de Pointis-Inard (Haute-Garonne).

Le Blog Politique : Comment s’est passée cette rentrée scolaire 2017 pour les communes dans ce contexte ?

Jean-Louis Puissegur : Je n’ai pas eu de retour particulier à mon niveau. Si péril il y a pu avoir sur la rentrée dans certaines communes, c’est qu’il y a une organisation plus générale à revoir. Mais je ne remets pas en cause le fait qu’il y a des problèmes à résorber rapidement. Certaines municipalités par exemple n’ont pas eu les moyens d’accueillir leurs enfants à la cantine.

Le Blog Politique : Au-delà du scolaire, quels sont les autres problèmes concrets les plus urgents à régler pour les maires face à cette baisse annoncée des contrats aidés ?

Jean-Louis Puissegur : Prenons le portage de repas à domicile par exemple. S’il fallait que nous fassions sans les emplois aidés pour cette opération, cela signifie augmenter le tarif de un euro cinquante par repas. Impensable et impossible pour les personnes concernées ou leurs familles.

C’est vrai, certains ont profité de l’effet d’aubaine

Le Blog Politique : Que répondez-vous à ceux qui disent que les emplois aidés ne garantissent en rien le retour à un emploi pérenne ?

Jean-Louis Puissegur : C’est vrai que des maires ont profité de l’effet d’aubaine de ces contrats largement financés par l’Etat. Mais de nombreuses collectivités les embauchent. D’ailleurs Pôle Emploi ne manque pas de faire des rappels à l’ordre quand leurs services voient des communes se balader de CAE (Contrat d’Accompagnement à l’emploi) en CAE.

Le Blog Politique : Mais pourquoi certains d’entre eux ne sont jamais embauchés alors ?

Jean-Louis Puissegur : Parce qu’il y a aussi une réalité qu’il faut connaître. En milieu rural, certaines personnes qui veulent rester vivre au pays acceptent des emplois en deçà de leurs compétences. Or quand la commission emploi de la commune se réunit, elle choisit souvent ces personnes-là plutôt que leurs anciens contrats aidés.

J’ai espoir que le gouvernement revienne sur sa décision

Le Blog Politique : Où en êtes-vous de vos négociations avec le gouvernement ?

Jean-Louis Puissegur : Nos représentants ont rencontré les Ministres concernés. Ces derniers leur ont dit qu’ils allaient demander aux Préfets de trancher sur les emplois aidés prioritaires à conserver. Mais ce n’est pas comme cela qu’il faut raisonner. Il faut penser humain et social et non par rapport aux budgets des communes. J’ai espoir que le gouvernement revienne sur sa décision. Maintenant il faut trancher vite. Car les communes, elles, ont un temps de réaction plus long si elles doivent s’adapter à de nouvelles décisions.

Propos recueillis par Patrick Noviello

Pour la gauche régionale, l’après LGV Paris-Toulouse a commencé

Pour les écologistes et le Parti de Gauche, la LGV Toulouse-Bordeaux est morte. Il faut rapidement un nouveau projet.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Le ministre de la Transition Ecologique, Nicolas Hulot a enterré la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux. Une évaluation doit être menée au niveau national s’agissant des infra-structures de transport. Mais un représentant de la majorité présidentielle précise que « de toute manière cela ne changera rien. Les collectivités favorables au projet nous parle de financement innovant. On ne voit pas ce que cela veut dire; Il n’y a pas d’argent et Toulouse est la seule ville en France dont décolle un avion pour Paris toutes les 20 minutes ».

Chez les amis écologistes de Nicolas Hulot, l’officialisation de la fin de la LGV n’est pas une surprise. Pour le président (EELV) du Bureau de l’Assemblée Régionale, Gérard Onesta, c’est une évidence :

Le projet est mort parce qu’il n’est pas finançable. Cela fait 15 ans qu’on répète que le projet est un fantasme. Si on nous avait écoutés, cela ferait des années qu’un train à grande vitesse serait arrivé à Matabiau ».

Gérard Onesta estime que le projet de LGV était compromis dès le départ. Le vice de conception se situe dans un financement improbable et les milliards d’euros nécessaires. Mais l’ancien vice-président du Parlement Européen va plus loin et met en cause le concept même de Grande Vitesse :

Toute l’Europe de la grande vitesse roule à 220-230 kilomètres heures et on voulait nous vendre un TGV qui roule à 330 kilomètres heures. Si on accepte une grande vitesse conforme à la norme européenne, cela change le prix. Si on met 3 heures 20 au lieu de 3 heures, la belle affaire !

Gérard Onesta critique également un projet qui transformait Toulouse en terminus. L’élu écologiste estime que cela n’avait pas de sens d’oublier un prolongement vers Montpellier. Maintenant que le requiem est dit, la principale question est la suite des événements. Sur ce point Gérard Onesta est pragmatique :

On peut continuer à faire des manifestations pour une LGV. Mais, dans 20 ou 30 ans, on continuera à attendre un TGV. Des gens ont fait des promesses. Mais politiquement on a le droit de se tromper et de le dire, ce n’est pas grave. On doit trouver une porte de sortie honorable.

Dans les rangs du Front de Gauche, des propositions alternatives sont mises en avant. Elles seront défendues dans l’hémicycle du conseil régional. Guillhem Seyriès déclare :

La LGV c’était une chimère et ceux qui l’ont défendu becs et ongles ont simplement réussi à nous faire perdre du temps. Ce qu’il faut c’est doubler certains tronçons pour améliorer le temps de  trajet. Si on met 3 heures 40 au lieu de 3 heures 15, avec les économies réalisées on pourrait maintenir des trains de nuit, développer la ligne POLT (ndlr Paris Orléans Limoges Toulouse) dont le devenir est en danger

La LGV aura tout de même réussi un petit exploit politique. Celui de mettre sur les mêmes rails, la gauche régionale. Gérard Onesta et Guilhem Seyriés siègent dans le même groupe, Nouveau Monde. Mais l’écologiste et l’élu du France Insoumise votent rarement ensemble et s’opposent quasi-systématiquement. S’agissant de la LGV Toulouse-Bordeaux, les deux voix convergent. Mais elles vont fatalement se heurter à la détermination et à l’engagement pro-TGV de la présidente d’Occitanie, Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Les fédérations départementales du PS au régime sec : économies et menaces sur l’emploi

Les deux plus importantes fédérations socialistes d’Occitanie sont impactées par la crise financière du PS national. Etat des lieux.

Siège du PS de la Haute-Garonne à Toulouse; Photo : MaxPPP

Siège du PS de la Haute-Garonne à Toulouse; Photo : MaxPPP

Le poids des chiffres et le choc du symbole. Le parti socialiste se prépare à vendre la fameuse Rue de Solférino. Le très chic siège national du PS est évalué à 53 millions d’euros. L’opération immobilière doit permettre de remplir des caisses vidées par la Bérézina électorale de 2017. Depuis 2012, le PS percevait de l’Etat 25 millions d’euros par an. Ce trésor de guerre reposait sur des dotations. Des dotations calculées notamment en fonction du nombre de voix obtenues et le nombre de sièges détenus.

Le passage de 295 député(e)s à 29 parlementaires et une érosion du capital de voix ruinent l’édifice financier établit en 2012. Les fédérations départementales sont impactées. Les dotations versées par le « national » vont nécessairement baisser et l’incertitude règne sur l’ampleur du coup de « rabot ». L’Occitanie n’échappe pas à cette rigueur budgétaire programmée. Mais les conséquences ne se font pas sentir de la même manière en Haute-Garonne et dans l’Hérault

Haute-Garonne : préserver les 2 emplois et chasse aux économies

De 2012 à 2017, les 8 député(e)s de la Haute-Garonne ont rapporté 320 euros par mois à la fédération du PS31. Cela représentait une enveloppe annuelle de 30 720 euros. Le siège toulousain percevait également 80 000 euros de dotation annuelle de la part du « national ». Cette équation financière est totalement remise en cause. Il reste 1 seul député en Haute-Garonne. La ligne « cotisation des parlementaires » est réduite de 90% et se réduit à 3200 euros par an.

S’agissant des dotations nationales, c’est le brouillard. Le trésorier du parti, Etienne Morin, ignore le montant des sommes qui vont lui parvenir de Paris. Le budget annuel du PS 31 se situe entre 300 et 350 000 euros. Mais une partie des recettes n’est pas évaluable et le budget 2018 s’annonce donc compliqué. Comme le précise le trésorier du PS, « le budget 2018 sera calculé avec une marge d’erreur« .

Le PS 31 anticipe et se lance dans un plan d’économies. La fédération socialiste est propriétaire de l’immeuble de la rue Lancefoc. Il a été acquis au terme d’un viager. Le PS 31 n’a pas de loyer ou de remboursement de prêt dans ses charges fixes. Mais il existe des postes de dépenses qui vont être « rognés ». C’est le cas de la publication et de la distribution des journaux de la Fédé. Un passage au numérique est prévu. Le chauffage, l’éclairage et les frais postaux vont également être gérés de manière rigoureuse.

Une autre dépense pèse lourdement sur les finances socialistes. Il s’agit des salaires de deux permanents. Le trésorier du PS 31 déclare :

« L’objectif est de conserver les salariés. Ce sont des emplois qui coûtent de l’argent mais ce sont aussi des emplois qui permettent de réaliser un travail et si on ne les a plus et bien le travail ne sera plus fait« .

Pour le moment, pas de « plan social » pour les salariés du PS 31. Mais, de manière implicite, le trésorier du PS n’exclut pas l’hypothèse. La réponse viendra notamment du montant des dotations versées par Paris. Et là, c’est le flou qui règne.

Hérault : l’incertitude sur les dotations versées par Paris

A la différence de Toulouse, la fédération de l’Hérault n’est pas impactée par la perte de député(e)s.

Le 1er fédéral, Hussein Bourgi, déclare :

« Les députés chez nous ne cotisaient que nationalement. Et pas localement. La perte des circonscriptions a eu un impact politique mais pas financier au niveau départemental. La seule inconnue pour nous est la répercussion de la diminution des aides publiques au PS qui risque de se traduire par la diminution de la dotation mensuelle que le Parti nous reverse. Pour l’instant nous n’avons pas eu d’information du trésorier national sur l’éventuelle baisse de cette dotation ni de son éventuel montant.

Une baisse ne fait pas de doute. Les caisses nationales du PS subissent une importante chute de recettes. Mécaniquement, mathématiquement, les dépenses vont subir un reflux. A Montpellier, le 1er fédéral a anticipé. Le PS 34 disposait de deux permanents. Suite au départ de l’un des deux salariés, un poste a été gelé. Les dépenses courantes sont également gérées de prés. Les déplacements sur Paris se font en TGV et en 2nde classe. Les nuitées d’hôtels sont remboursées sur la base d’un forfait de 100 euros et les repas sont défrayés à la hauteur de 20 euros.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Assemblée : Monique Iborra chargée d’une mission parlementaire sur les Ehpad

Monique Iborra, députée (LREM) de la Haute-Garonne, photo MaxPPP

Monique Iborra, députée (LREM) de la Haute-Garonne, photo MaxPPP

Financement, conditions de travail et prise en charge médicale des résidents… La commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale souhaite dresser le diagnostic des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). La mission qui a été confiée le 2 août dernier à Monique Iborra débute ce mardi 5 septembre.

Monique Iborra n’a pas attendu le lancement officiel des auditions ce mardi matin à l’Assemblée Nationale. « Déjà sollicitée en Occitanie, j’ai toujours dit que j’auditionnerai ceux qui voulaient l’être ». Dès ce lundi 4 septembre donc, jour de rentrée, la députée désormais « En Marche » a reçu en fin de matinée dans sa permanence parlementaire de Tournefeuille des représentants régionaux de la Fédération Hospitalière de France. Elle a ensuite déjeuné avec des responsables du secteur privé avant de rencontrer dans l’après-midi une association de directeurs d’Ehpad, discuté avec du personnel d’une maison de retraite de Grenade sur leur condition de travail avant de boucler sa journée avec un représentant CFDT Santé Sociaux.

Une mission « flash » quèsaco ?

Il faut dire que Monique Iborra n’a pas de temps à perdre. Comme son nom l’indique et c’est une première, sa mission « flash » va être menée dans un temps record. Après une vingtaine d’auditions parisiennes, Monique Iborra devrait présenter ses conclusions devant la commission des affaires sociales dès le 13 septembre. Mais le travail ne sera pas fini pour autant. « La deuxième étape sera un approfondissement sur un sujet que nous aurons choisi avec la commission parlementaire pour aller plus loin. J’aurai alors six mois devant moi, et cette-fois-ci uniquement sur le terrain. C’est ensuite que je remettrai mon rapport définitif et mes recommandations » précise l’élue.

Entre-temps, ce vendredi matin, Monique Iborra fera déjà un point d’étape avec la Ministre de la Santé. Parmi les questions soulevées à l’origine de cette mission parlementaire et une des priorités d’Agnès Buzyn : celle concernant la réforme de la tarification en cours. A la demande de la Ministre, un comité de suivi va être spécifiquement consacré à cette réforme. Devraient y être associés l’Assemblée des Départements de France, les Agences Régionales de Santé et les gestionnaires d’Ephad.

Tarification en question

La question des tarifs est effectivement au cœur des préoccupations à la fois des résidents ou de leurs familles mais aussi du côté des collectivités, Départements en tête. La Ministre de la Santé se veut rassurante en ayant annoncé fin août que la perte de financement des Ehpad sera contrebalancée par la hausse de financement des Assurances Maladie. « Pour l’heure la question de la tarification est assez tordue reconnaît Monique Iborra. Nous savons qu’il faudra éclaircir tout ça ».

« J’avais déjà demandé à deux reprises une telle mission parlementaire, insiste la députée LREM de Haute-Garonne. La loi sur le vieillissement sur laquelle on devait légiférer portait principalement sur le maintien à domicile. Cela doit rester un objectif majeur évidemment. Mais les Ehpad, à leur création étaient censés accueillir des résidents à partir de soixante ans. Aujourd’hui, ils y arrivent souvent beaucoup plus tard. Certaines personnes sont obligées de vendre leur maison pour financer leur prise en charge. C’est un problème de société qui nous concernera tous un jour ou l’autre »

Tous concernés

Le premier comité de suivi sur la tarification des Ehpad devrait se réunir le 25 septembre prochain. Il pourra d’ores et déjà bénéficié des premiers enseignements de la mission « flash » de Monique Iborra. Sur un tout autre aspect, Agnès Buzyn a annoncé la présentation d’un plan de prévention de la maltraitance dans les Ehpad pour le second semestre 2018. Mission « flash » donc dans l’immédiat mais travail au long cours sur la prise en charge de nos anciens…

Patrick Noviello

04 Sep

L’ancien député (PS) de la Haute-Garonne Gérard Bapt de retour dans son fauteuil de maire ?

L’ancien député (PS) Gérard Bapt pourrait prochainement retrouver son fauteuil de maire de Saint-Jean (31).

Gérard Bapt. Photo : MaxPPP/Lafite/Wostok

Gérard Bapt. Photo : MaxPPP/Lafite/Wostok

Après la défaite électorale de juin dernier, Gérard Bapt revient sur la scène politico-médiatique. L’ex-parlementaire a adressé un courrier à la ministre de la Santé, Agnès Buzin, au sujet du Levothyrox. Pendant la campagne des législatives, Gérard Bapt se présentait comme « le député qui a fait interdire les biberons au bisphénol« . Les dossiers médicaux c’étaient, avec le titre de plus ancien député de France, la marque de fabrique de Gérard Bapt. Avec ou sans siège au Palais-Bourbon, l’ex-député reste mobilisé sur les questions de santé publique.

Cet « activisme » pourrait déborder la « spécialité » de l’ancien cardiologue. Gérard Bapt est actuellement le 1er adjoint d’une commune de la couronne toulousaine, Saint-Jean. Grace à un jeu de chaises municipales, Gérard Bapt pourrait bien redevenir maire. Il suffit d’un vote au sein du conseil municipal et que la maire actuelle échange sa place avec celle actuellement détenue par Gérard Bapt.

Interrogé par France 3 Occitanie, Gérard Bapt déclare : « je suis préoccupé par l’affaire du Levothyrox. Je n’ai pas le temps de tirer des plans sur la comète. Il y eu des rumeurs peu de temps après les législatives. Madame Vézian (ndlr actuelle maire de Saint Jean) m’a raconté que l’on disait que je voulais redevenir maire pour remplacer Claude Reynal à la Métropole (ndlr éclats de rire) « .

En revanche, dans la famille politique et l’entourage de Gérard Bapt, un retour dans le fauteuil de 1er magistrat ne fait pas de doute. « Ce n’est même pas une question, tellement c’est évident. C’est sûr, sûr, sûr. Gérard Bapt est un addict de folie à la politique » déclare un socialiste.

Un autre ajoute : « ça ne m’étonnerait pas du tout et il le redeviendra surement (ndlr maire de Saint-Jean) et s’il a choisi Marie-Dominique Vézian pour le remplacer, c’est en sachant qu’elle serait prête à lui rendre sa place« . Si l’hypothèse se confirme, Gérard Bapt retrouverait, à 71 ans, un poste de maire abandonné en octobre 2012, après 23 ans de mandat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Les députés En Marche d’Occitanie s’acquittent-ils de leur cotisation de 500 euros ?

Les député(e)s LREM doivent s’acquitter d’une cotisation mensuelle de 500 euros à leur groupe à l’Assemblée nationale. Des parlementaires refusent de payer la somme. Quels sont les bons payeurs en Occitanie ?

Richard Ferrand. Président du groupe LREM à l'Assemblée. Photo : Max PPP/Souici

Richard Ferrand. Président du groupe LREM à l’Assemblée. Photo : Max PPP/Souici

Tous les mois, les député(e)s de la majorité doivent mettre la main à la poche. Les parlementaires sont censés verser 500 euros à leur groupe. Fort de 314 élu(e)s, le groupe  La République En Marche peut bénéficier ainsi d’une enveloppe annuelle de 1,8 million d’euros. Cette importante trésorerie doit notamment permettre de « professionnaliser » les nouveaux représentant(e)s de la Nation. Un membre de la direction de LREM a déclaré à Europe 1 : « Cette cotisation, c’est le prix à payer pour que le groupe LREM se donne les moyens de sortir de l’amateurisme« . Les premiers pas de la majorité parlementaire ont été marqués par des gaffes ou des maladresses. Le recrutement de collaborateurs doit permettre de redresser la barre.

Le « sacrifice » financier des député(e)s LREM est supérieur à la moyenne. Les autres parlementaires des autres groupes sont moins ponctionnés. 250 euros par mois pour les socialistes. 300 euros pour le MoDem. Le député MoDem de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize, précise d’ailleurs que son « relevé de compte fait état d’un prélèvement de ce montant ».  Enfin, du côté de LR, le député du Lot, Aurélien Pradié déclare : « je dois vérifier le montant. Il n’a pas encore été prélevé. Dans mes souvenirs, il est environ de 400 euros ».

En toute hypothèse, il existe, pour tous les député(e)s une compensation : les sommes versées sont déductibles des impôts.

Visiblement, ce n’est pas suffisant pour motiver les troupes. Selon nos informations, des député(e)s LREM contestent le versement de leur cotisation. Ils ont demandé au président du groupe, Richard Ferrand, de justifier le montant. Les « frondeurs » ne contestent pas le principe d’une participation financière. Mais ils souhaitent obtenir un chiffrage. De nombreux députés LREM arrivent du secteur privé et transposent au Palais-Bourbon les pratiques de l’entreprise. Cela se ressent.

Contacté par France 3 Occitanie, le groupe LREM à l’Assemblée n’a pas souhaité s’exprimer sur le nom et le nombre des « mauvais payeurs ». Les député(e)s de la Région ont également été interrogé(e)s.

La députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra a versé sa contribution. Michaël Nogal précise : « j’ai demandé aux services de l’Assemblée de prélever (la) somme tous les mois ». La députée tarnaise, Marie-Christine Verdier-Jouclas, a effectué un virement. Toujours dans le Tarn, Jean-Terlier affirme qu’il va s’acquitter de sa cotisation. En Haute-Garonne, Corinne Vignon a versé la somme.

Contactés nos soins, plusieurs députés LREM comme Sandrine Mörch, Jean-François Portarrieu ou encore Elisabeth Toutut-Picard ne nous ont pas répondu.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Tarn : le successeur socialiste de Thierry Carcenac a le « soutien »… de la droite

La droite et le centre ne présenteront pas de candidat face au successeur socialiste de Thierry Carcenac, touché par le cumul des mandats et qui abandonne la présidence du conseil départemental du Tarn.

Thierry Carcenac, sénateur et président du département du Tarn. Photo : MaxPPP/Scheiber

Thierry Carcenac, président du département du Tarn. Photo : MaxPPP/Scheiber

Thierry Carcenac a fait son choix. Frappé par la loi sur le cumul des mandats, le futur ex-président du Tarn laisse la main. La démission sera effective le 15 septembre. A partir de cette date, Thierry Carcenac deviendra un « simple » sénateur. C’est la fin programmée d’une présidence qui aura durée 26 ans. La majorité départementale a désigné, en juin dernier, un successeur. Trois candidats étaient en piste et c’est Christophe Ramond qui est l’heureux élu.

Selon nos informations, le conseiller départemental de 43 ans n’a pas de soucis à se faire. Christophe Ramond a l’arithmétique pour lui : 28 voix sur les 46 de l’assemblée départementale. Mais, en plus, il peut compter sur l’appui de la droite et du centre. Tout au long de l’été, l’opposition départementale a essayé de trouver un candidat. Un candidat susceptible de faire consensus et de « mordre » sur les bancs de la gauche. Christophe Ramond ne fait pas l’unanimité. Des critiques fusent sur un caractère qualifié de « sectaire ». Des critiques qui émanent y compris des rangs de la majorité.

L’opposition départementale comptait exploiter cette faille et présenter une « contre-candidature ». Une personnalité pouvait incarner cette offre alternative. Il s’agit de Daniel Vialelle. Mais le conseiller départemental de Mazamet-Vallée du Thoré a un fil à la patte. Daniel Vialelle a été élu, en juillet 2017, président d’un important syndicat départemental : Trifyl. Selon une source, Daniel Vialelle doit son « bâton de maréchal » à la majorité départementale et à Thierry Carcenac. Difficile se retourner contre ces généreux « donateurs ».

Le nom d’Anne Laperouze a également circulé et des démarches ont été entreprises auprès de la maire de Puylaurens.

Faute d’un casting crédible, l’opposition départementale fait contre mauvaise fortune bon cœur. Philippe Folliot et Philippe Bonnecarrère estiment qu’ils n’ont plus le temps de trouver quelqu’un. Leur « candidat » est donc Christophe Ramond. C’est un choix par défaut et même par dépit. Selon une source, les deux figures centristes tarnaises considèrent que « Christophe Ramond ne pourra pas de toute manière faire grand chose et que c’est uniquement en attendant la fin du mandat« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

01 Sep

Radicaux de Gauche et Valoisiens : la fusion des « frères ennemis » est… en marche

Les radicaux de gauche et le parti Radical se mettent autour de la table pour fusionner. Un déjeuner s’est déroulé ce mercredi 30 août à Toulouse.

Jean-Jacques Bolzan et Didier Codorniou à Toulouse (photo : JJBolzan/twitter)

Jean-Jacques Bolzan et Didier Codorniou à Toulouse (photo : JJBolzan/twitter)

Après 45 ans de séparation, la ré-union avance. A Toulouse, le rapprochement se prépare activement. Mercredi 30 août, des élus radicaux se sont retrouvés à l’occasion d’un déjeuner. La délégation « Valoisienne » était représentée par son président départemental. Jean-Jacques Bolzan était accompagné par le 1er adjoint du maire de Toulouse, Jean-Michel Lattes. Du côté des radicaux de gauche, le maire de Gruissan et conseiller régional, Didier Codorniou était présent avec le futur ancien maire de Blagnac, Bernard Keller.

Ce casting résume, à lui seul, la nature de la fusion. Jean-Jacques Bolzan siège dans l’opposition au sein de l’assemblée régionale. Bernard Keller et Didier Codorniou sont membre de la majorité et soutiennent la présidente d’Occitanie, Carole Delga. Que ce soit en Haute-Garonne ou ailleurs en France, c’est la même chose.

Depuis 1972, les radicaux ne sont pas simplement divisés. Ils ont des parcours opposés. En 2002, les « Valoisiens » soutiennent Jacques Chirac. Pendant ce temps, leurs « camarades » du PRG sont derrière l’adversaire de l’ancien maire de Paris, Lionel Jospin. Les « Valoisiens » ont participé à tous les gouvernements de droite : 1986, 1995, 2002. Les radicaux de gauche ont eu des ministères sous des présidents socialistes.

Lors de la dernière présidentielle, Sylvia Pinel a participé à la primaire organisée par le parti socialiste. Après son élimination, la présidente du PRG a soutenu Benoît Hamon. En revanche, l’UDI à laquelle appartient le parti Radical a oscillé entre Macron et Fillon.

Au niveau local, on retrouve le même « schisme ». Jean-Jacques Bolzan a été élu au Capitole grâce à la défaite du socialiste Pierre Cohen. L’élu toulousain a également obtenu un mandat régional en étant sur la liste concurrente à celle de la socialiste Delga. Un liste soutenue par ses « camarades » radicaux de gauche. Dans le Tarn, les Hautes-Pyrénées ou le Lot on peut multiplier les exemples dans lesquels les « frères » radicaux ont été « ennemis ».

Le PRG et le parti Radical ont bien saisi cette évidence historique et politique. Les appareils nationaux et les fédérations départementales repoussent les conséquences locales à plus tard. Pour Jean-Jacques Bolzan l’essentiel est ailleurs : « Il ne faut arrêter. Nous avons plus de choses en commun que de choses qui nous séparent« . Un responsable local des « Valoisiens » est plus prosaïque. Jean-Luc Rivière invoque une raison d’opportunité ou du moins le contexte politique : « Les gens œuvraient dans l’ombre depuis un moment et cherchaient une solution pour ne pas être absorbé par En Marche ».

Au sein du PRG, un cadre évoque des motivations encore plus pragmatiques : « les Valoisiens sont propriétaires de leur siège alors que nous sommes locataires. Il n’y a plus de fric au PRG. En revanche que ce soit en terme de militants ou d’élus, les radicaux de gauche sont les plus nombreux. Après sur le plan idéologique, on peut vraiment dire qu’il y a un projet idéologique. Ce qui sert de prétexte c’est le fait que nous sommes tous européens ». 

Quelles que soient les raisons officielles ou officieuses, la fusion est en marche. Samedi 2 septembre, la secrétaire générale du parti Radical, Nathalie Delattre, organisera une réunion à Toulouse. Une semaine plus tard, lors d’une université d’été commune, les deux présidents des deux mouvements radicaux, Sylvia Pinel et Laurent Hénart, vont prononcer des discours.

En décembre, un congrès devrait consacrer la réapparition du plus vieux parti de France.

Une première conséquence pratique sera la constitution de groupes parlementaires au Sénat et l’Assemblée.

Laurent Dubois (@laurentdub)