27 Sep

Premier Budget d’Emmanuel Macron : « un budget de droite » pour la députée (PS) Valérie Rabault

Ce mercredi 27 septembre, la première loi de Finances du quinquennat est présentée en conseil des ministres. Ancienne rapporteuse du Budget, Valérie Rabault livre son opinion. La députée du Tarn-et-Garonne ne mâche pas ses mots. La semaine prochaine, la parlementaire d’Occitanie présentera un « contre-budget ».

Premier volet d’une série de deux interviews. Après la socialiste Rabault, une représentante de la majorité, Marie-Christine Verdier-Jouclas, répond aux mêmes questions.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne. Photo : Pierre Andrieu AFP

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne. Photo : Pierre Andrieu AFP

Le Blog Politique. Comment qualifiez-vous le premier budget d’Emmanuel Macron ?

Valérie Rabault. C’est un budget de droite. On était dans l’ambiguïté du « et droite, et gauche » jusqu’à présent. Mais désormais un axe est donné. C’est clairement une orientation à droite. Le choix de supprimer la quasi totalité de l’ISF est très clair. C’est un cadeau fait aux plus riches. Même Nicolas Sarkozy, en 2007, n’est pas allé aussi loin en terme fiscal. C’est 3,5 milliards d’euros de cadeau aux 300 000 Français les plus riches.

Même Nicolas Sarkozy n’est pas allé aussi loin en terme fiscal

Le Blog Politique. Quelles sont, selon vous, les mesures les plus fortes contenues dans la loi de Finances ?

Valérie Rabault.  Il y a 2 coupes budgétaires importantes. En 2016, 445 000 créations d’emplois aidés ont été budgétées. On passe à 200 000. Le nombre d’emplois aidés a été divisé par 2. Cela va avoir des conséquences pour les employés. Il n’y a aucun système de substitution. On nous parle de formation mais rien n’est mis en place. C’est donc le chômage. Et, du côté des employeurs, c’est à dire principalement du côté des communes et des associations, la seule solution est de supprimer des missions. L’autre coupe importante, en plus des emplois aidés, concerne le logement. La baisse de 5 euros par mois pour les APL est confirmée. Mais, surtout, les bailleurs sociaux vont perdre 1,4 milliards d’euros. On peut craindre, pardonnez l’expression, qu’ils se refassent la cerise en augmentant les loyers.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)